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Les 12 travaux de Ranieri

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Les 12 travaux de Ranieri

Demain, Claudio Ranieri fera ses grands débuts sur le banc de l'Inter, à Bologne. Les travaux sont vastes, et le nouveau coach, tel Hercule, a peu de temps pour les accomplir.

Tuer la Louve de Rome, dont les têtes tranchées repoussaient sans cesse.

Claudio Ranieri a toujours été fier d’être « romain, né à Rome et romanista » . Lorsqu’il est nommé à la tête de la Roma, il couronne un rêve : celui d’entraîner « son » équipe. Mais l’Inter devient son pire cauchemar : contre eux, il perd en finale de Coupe d’Italie, termine deuxième de Serie A et échoue en finale de Supercoupe. Il va désormais devoir être crédible aux yeux de tifosi qui l’ont moqué et traité « d’éternel deuxième » . Et il va devoir la jouer fine. En battant la Roma, par exemple. On appelle ça « régler l’Œdipe ».

Étouffer le Milan AC à la peau impénétrable, et rapporter sa dépouille.

Depuis que Massimiliano Allegri est à la tête du Milan, les rossoneri ont repris le pouvoir dans la capitale lombarde, l’Inter ayant concédé trois défaites en autant de rencontres. Il est temps que cela change. Et Ranieri sait comment les battre. Il l’a d’ailleurs fait l’an dernier, avec la Roma (1-0, but de Borriello). Or, Milan est également à la peine en ce début de saison : l’occasion de reprendre les clefs de la ville est trop belle. De plus, en matière de derbys, Ranieri en connaît un rayon.

Capturer la biche Zarate aux sabots d’airain et aux bois d’or, créature sacrée d’Argentine.

Mauro Zarate vient d’arriver. Pour le moment, il est un peu comme un objet mystérieux dont personne ne sait pas vraiment quoi faire. Ranieri a déjà une idée. Lui offrir le manuel « Comment passer le ballon » , principal péché mignon de l’ancien de la Lazio. Zarate a du talent, a de l’envie et de la fougue à revendre. Mais il n’arrive pas à s’enlever de la tête l’idée qu’il n’est pas le sauveur de la patrie, et qu’il peut aussi lâcher le cuir.

Ramener vivant l’énorme sanglier Lucio.

Lors de la saison du triplé, Mourinho mise sur une arrière-garde de fer. Mais depuis, le temps a fait son effet. Samuel s’est blessé, est revenu, mais a perdu ses repères. Lucio ne s’est pas blessé, mais les a perdus aussi. Du coup, la défense de l’Inter a abandonné toute maîtrise, et ce n’est pas Ranocchia qui va lui donner de l’assurance. Surtout si Lucio fait n’importe quoi et met des taquets dans la face des gardiens adverses. Ranieri va devoir remettre de l’ordre dans tout ça. Mexès est dispo ?

Nettoyer les écuries de Benitez, qui ne l’avaient jamais été.

En passant de Mourinho à Benitez, l’Inter a fait, après réflexion, une connerie. L’Espagnol a été incapable de donner de l’enthousiasme à ses joueurs, et a, en quelques mois, laissé traîner quelques tares dont les interistes pâtissent encore aujourd’hui. Par exemple, un Milito dont la confiance a été complètement brûlée (Benitez featuring Maradona). Mais bon. Déjà, Ranieri ne ressemble pas à Julien Dray.

Tuer l’oiseau du stadio Olimpico aux plumes d’airain.

En métaphore. Sinon, Brigitte Bardot va lui tomber dessus. Qu’il entraîne l’Inter, la Roma ou Pergocrema, Ranieri a un ennemi : la Lazio. Lui, le tifoso de la Roma, a toujours pris un malin plaisir à faire des misères à l’autre club de Rome. Quatre derbys sur quatre remportés entre 2009 et 2011, auxquels s’ajoutent des victoires lorsqu’il était à la Juventus et à Chelsea. Cette saison, la Lazio a Klose, Cissé et Hernanes, mais Ranieri s’en fout. Il sera là pour les mettre en échec.

Dompter le taureau uruguayen de Montevideo, que celui-ci n’avait pas voulu rendre à l’Atletico.

Diego Forlan est arrivé à Milan pour remplacer Samuel Eto’o. Problème : son adaptation est compliquée, et le buteur uruguayen semble un peu déphasé. Il semble un peu lent, aussi. Deux solutions. Soit Forlan regarde quelques cassettes de lui à l’époque où il plantait 25 buts avec Villarreal et 32 avec l’Atletico. Soit Ranieri se débrouille avec l’administration pour lui couper les cheveux et le naturaliser camerounais.

Capturer les juments mangeuses d’hommes de Julio Cesar et Pazzini.

Un Julio Cesar distrait, qui laisse rentrer des frappes en lucarne sans plonger, un Pazzini sans trop d’envie quand il rentre sur la pelouse. Ne cherchez plus les racines du mal. Elles sont à la maison et se nomment Susana Werner et Silvia Slitti, les Wags des deux joueurs. Ranieri va devoir s’inspirer du modèle Di Canio : pas de femmes avant les entraînements et les matches. Et pas de cheveux longs non plus tant qu’on y est ?

Rapporter la sainte Victoire, reine bénie.

La victoire ? Quelle victoire ? Le dernier succès date du 29 mai, en finale de Coupe d’Italie, contre Palerme. Quatre mois sans lever les bras au ciel au coup de sifflet final, donc. Une situation qui rappelle étrangement l’arrivée de Ranieri à la Roma. Lorsqu’il installe son postérieur sur le banc giallorosso, la Louve vient de perdre ses deux premiers matches de championnat, et est en quête de sa première victoire. Il l’obtient dès son premier match, face à Siena. L’histoire se répète ?

Vaincre le géant aux deux étoiles Juventus, et ramener son troupeau de zèbres.

S’il y a bien une équipe qui veut du mal à l’Inter, c’est la Juventus. Depuis l’été 2006, les Turinois voient en l’Inter l’équipe qui lui a tout voler. Ses titres, sa domination, ses joueurs. Revenue parmi l’élite, la Juve lui fait payer à sa manière. Si la Vieille Dame n’a pas pu empêcher l’Inter d’aller remporter quatre Scudetti, elle l’a toujours emmerdée au moins une fois dans l’année. Comme l’an dernier, lorsque Matri crucifiait les espoirs de remontée des nerazzurri.

Rapporter les photos du jardin d’Old Trafford, que gardait Sneijder.

Cet été, Wesley Sneijder a été à deux doigts de signer à United. A tel point qu’il regardait chaque jour les locations de maison et était prêt à inscrire ses gosses à l’école, là-bas. Finalement, le transfert a capoté. Et si Wes affirme tant bien que mal que « Milan est sa maison » , son visage semble triste. Peut-être parce qu’il pleure la nuit, en regardant les photos d’Alex Ferguson.

Descendre au Daguestan pour libérer Eto’o et enchaîner le milliardaire à la tête de l’Anzhi.

Rendu captif par un salaire défiant les lois de la décence, Samuel Eto’o croupit au Daguestan. Il sort de sa geôle une fois par semaine, pour enfiler le maillot de l’Anzhi, aller planter son petit but, et entretenir l’espoir du magnat Suleyman Kerimov de se qualifier pour la Ligue des Champions. L’objectif ultime de la quête de Ranieri : prendre un jet privé pendant le mercato hivernal, et lancer une mission commando pour ramener Fils parmi les siens. Plus fort que la mythologie.

Eric Maggiori

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