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Le onze de rêve de Bastia

Par Yann Bouchez
Le onze de rêve de Bastia

Alors que le club était loin d’être le favori des sondages en début de saison, le SC Bastia est de retour en Ligue 1. L’occasion de taquiner les voisins d’Ajaccio en leur rappelant que le cœur du football insulaire bat en Haute-Corse. Des seventies qui font toujours rêver, des joueurs emblématiques, une tragédie qui, vingt ans après, marque toujours les esprits : le petit SC Bastia possède les ingrédients d’un grand club. Les joueurs, aussi ? À chacun de se faire son idée.

Pascal Olmeta :

À Lyon, Jean-Luc Sassus, soupçonné d’être un peu trop attentionné à l’égard de Mme Olmeta, a pu en témoigner, on ne se fait pas Pascal sans se faire casser les œufs. Et le nez. Aussi taré que talentueux, aussi franc qu’imprévisible, le Bastiais de naissance a quitté son île très tôt, ses qualités ayant vite été repérées sur le continent. Un exil – avant un retour en fin de carrière au Gazélec d’Ajaccio – lors duquel il saura montrer que l’éloignement de sa terre natale n’a pas entamé sa fougue.


Défenseurs

Franck Jurietti :

Quand Furiani ressemblait encore à un traquenard où les visiteurs de D1 perdaient des points, Francky le fox terrier savait recevoir et lâchait rarement ses proies. Un jeu rugueux qu’il a su exporter sur le continent et qui lui fera récolter la bagatelle de 95 biscottes et sept rouges. Un bilan proche de son quasi-frère jumeau – ils ont 15 jours d’écart – Cyril Rool. Une hargne qui lui vaudra aussi une sélection en équipe de France. Mais en cinq secondes de jeu, difficile de placer un tâcle. Rageant.

Paul Marchioni :

Au capitaine des vainqueurs de la Coupe de France 1981, certains puristes auraient peut-être préféré le rustique Charles Orlanducci. Ouais, ben nous, on a fait le choix de ne pas choisir. Parce qu’entre le brocciu et le figatellu, pourquoi faudrait-il afficher une préférence ?

Morlaye Soumah :

Presque 300 matchs avec le même club. Il avait l’amour du maillot, Morlaye. Et pourtant, la liquette n’était pas toujours chouette, à l’image de la douteuse saison Reebok-Nouvelles Frontières. « Avec un peu de recul, la chute de Morlaye Soumah a coïncidé avec le déclin du club. » Signé un certain Philippe, sur un forum de supporters. Pas faux. Prenez ça, Franck Silvestre et Vitorino Hilton.

Cyril Rool :

La règle, chez les modérateurs, est bien connue : « Don’t feed the Rool. » Le petit Cyril, formé à Bastia, n’avait pas besoin d’être provoqué pour s’enflammer. La tatane souvent flingueuse – « Mais y connaît pas Rool, le mec ! » -, son engagement lui a collé aux crampons. Jeune et plein d’entrain, il envoie un coup de pied à Laurent Croci pour sa première expulsion. Vingt-six autres rouges suivront, agrémentés de 187 jaunes, pimentant une carrière riche en couleurs. En œnologie, on appelle aussi ça une belle cave.


Milieux

Claude Papi :

On a longtemps cru que Papi portait bien son nom. Une calvitie apparue à peine la vingtaine franchie. Un style privilégiant l’intelligence de jeu et la technique à la vitesse pure et la puissance. Des potes d’équipe, Félix (Lacuesta), Jacques (Zimacko) et « Fanfan » (Félix), aux prénoms fleurant bon l’après-guerre. Enfin, un côté casanier difficilement égalable : à l’actif du natif de Porto-Vecchio, plus de 400 matchs avec le SC Bastia, pour 110 pions. Bref, Claude aurait aujourd’hui tous les attributs du vrai grand-père. Sauf que Papi est mort à 33 ans. Putain de rupture d’anévrisme.

Michael Essien :

Au début des années 2000, le Ghanéen, arrivé sur l’île à peine majeur, s’occupe à peu près de tout au milieu de terrain. Le problème pour Bastia, c’est que ça se voit un peu trop au milieu de ses collègues. D’où les convoitises. Le problème pour Essien, c’est que ça ne suffit même pas à s’assurer un classement potable. D’où les envies d’ailleurs. Direction Lyon, donc, avant de retrouver des Blues, ceux de Chelsea.

Jean-François Larios :

Un physique de déménageur. Une technique fine comme la dentelle. Milieu de terrain, international français, Jean-François n’a passé qu’une seule saison sur l’Île de Beauté. Mais pas n’importe laquelle. Celle de 1977-78, aux côtés des Lacuesta, Papi et « Fanfan » Félix. Il mérite surtout sa place pour une superbe reprise de volée, un soir de décembre 1977, face au Torino. Victoire des Bastiais, 3-2. L’épopée continentale peut commencer. Pour Larios, ce sera une cinquantaine de matchs pour 7 buts en une dizaine de mois. Bref, une saison bien remplie.


Attaquants

Pierre-Yves André :

International breton – une cape face au Cameroun avec la sélection du bigouden, en 1998 – l’homme aux trois prénoms n’a jamais vraiment réussi à se faire un nom sur ses terres natales. C’est finalement sur l’île qu’il réalisera ses plus belles saisons. Bon, pas plus d’une dizaine de buts par an, quand même, faut pas déconner non plus…

Frédéric Née :

Aux âmes bien Née, le talent n’attend pas le nombre des années. Brillant avec Caen, le jeune attaquant explose à Bastia. Pour faire la nique aux défenses adverses, Fred et Pierre-Yves jouent comme deux amoureux dans le noir : en guidage automatique. Leur entente est parfaite ; leur amour, beau à voir. Fred ira bien voir à Lyon, mais les blessures pourriront un exil qui ne pouvait être que foireux. Retour en Corse. Ça tombait bien, Pierre-Yves, lui aussi, a fini par revenir de ses périples.

Johnny Rep :

En 1977, Johnny arrive auréolé d’une finale de Coupe du monde et de plusieurs C1. Du lourd. À la tête de l’attaque et de la meilleure équipe bastiaise de l’Histoire, le « Hollandais volant » plante 44 buts en deux saisons et participe grandement aux exploits des hommes de Pierre Cahuzac. Seule ombre au tableau : une défaite en finale de l’UEFA face à ses compatriotes du PSV Eindhoven. En 1981, avec les Verts, Johnny perdra à nouveau une finale – de Coupe de France – face à… Bastia. On est jamais mieux trahi que par les siens.


Remplaçants

Nicolas Penneteau :

Champion d’Europe avec les -19 ans, convoité par le PSG, le jeune Penneteau promettait beaucoup. Solide à Bastia, rarement au chômage technique, il enchaîne les bonnes saisons. Aujourd’hui, Nico a prolongé jusqu’en 2016 à Valenciennes et, apparemment, ça lui va. Il faudra, un jour, qu’on nous explique…

Ali Boumnijel :

Une quinzaine de matchs en six saisons au Sporting. Si Ali a pu disputer la CAN à 40 ans, c’est qu’il a su s’économiser à Bastia.

Pierre Cahuzac :

Une troisième place et une finale de Coupe de l’UEFA au palmarès de l’entraîneur, décédé en 2003. Ceux qui pourront se vanter de faire mieux que le « Cahu » ne sont pas encore nés. Même mort, Pierre reste présent à Furiani. En tribune d’abord : depuis 2005, les gradins Ouest portent son nom. Sur le terrain ensuite : Yannick, le petit-fils, est l’un des artisans majeurs de la double remuntada. Bon sang ne saurait mentir.

Pascal Chimbonda :

Il y a eu une époque où Pascal Chimbonda jouait avec un maillot bleu et était titulaire. Et il n’y avait personne pour se foutre de sa gueule. Enfin presque. Arrivé à Bastia après des débuts prometteurs au Havre, Chimbonda ne se sera pas fait que des amis en Corse. « Racisme », s’indigne le joueur. « Laxisme », dénoncent certains supporters. Toujours est-il que Pascal ne tardera pas à faire ses valises pour Wigan.

Anton Drobnjak :

Rien à voir avec Antonin Dvořák et sa Symphonie n°9 en mi mineur « Du Nouveau Monde ». Anto Drobnjak était un numéro 9 majeur du Bastia des nineties. Durant trois saisons, le Monténégrin a fait entendre sa petite musique pas vraiment dégueu. En une centaine de matchs, les filets ont sifflé cinquante fois. Un but toutes les deux rencontres, où la beauté du binaire selon Drobnjak.

Christian Karembeu :

Encore un qui, attiré par le soleil, a voulu préparer sa pré-retraite sur l’Île de Beauté. Une catégorie qui compte de nombreux membres : Stéphane Ziani, Éric Cubilier, Laurent Fournier… On en passe et des moins bons.


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