Kaka au Real… And Jesus for all !
Ça n'aura pas traîné. Une semaine après son élection à la tête du Real Madrid, Florentino Pérez a réussi là où son prédécesseur avait échoué en trois ans : séduire et recruter Kaka. Suffisait juste d'aligner 67 millions d'euros et de proposer un projet audacieux...
« Moi, quand j’étais petit et que j’allais au stade, je voyais Di Stefano, Puskas, Kopa… C’est ainsi que j’ai appris qu’au Real, il fallait toujours les meilleurs footballeurs » . Florentino Pérez (5 juin 2009)
Pas mal comme intro, hein ? Une citation en deux phrases qui résume toute la philosophie galactique de Mr Pérez. Y’a rien a comprendre : le gars a du blé, environ 250 millions d’euros d’argent de poche, et il va faire ses courses. Même qu’il a été élu pour ça. Alors, faut pas se gêner, faut taper dans du lourd : Florentino a mis Ricardo Izecson dos Santos Leite, dit “Kaka”, dans son caddie. Prix conseillé : 67,2 millions d’euros, soit 64,5 millions d’indemnité pour Milan et 2,7 millions pour le Sao Paulo FC en qualité de club formateur. Kaka devrait percevoir un salaire annuel de 9 millions d’euros. On va pas en faire des caisses : Kaka touche sa bille, il a tout gagné, il est beau gosse, professionnel, il est brésilien, dans la force de l’âge (27 ans) et traîne pas dans les night-clubs because Jesus saves… Joli coup pour le Senor Pérez : en faisant signer le meneur de jeu rossonero, il a réussi là où son prédécesseur Ramon Calderon avait lamentablement échoué.
Alors, Kaka va-t-il réussir ? Y’a pas de raison pour que ça ne marche pas. En fait, il faut voir la suite du recrutement pour jauger de la future puissance de feu du Real Meringué. Petit rappel : Mr Pérez a des vues très prioritaires sur Franck Ribéry (Bayern Munich), David Silva (FC Valence), David Villa (FC Valence) et Xabi Alonso (Liverpool). Zinédine Zizou est en train de finaliser sa mission, ramener Ribéry dans les filets madrilènes. Le Bayern en veut entre 45 et 60 millions d’euros. Ça devrait se faire. Mr Pérez conduit une très bonne stratégie commerciale : en achetant d’abord Kaka puis en impliquant ZZ dans l’acquisition de Lascarface, il envoie un signal fort aux autres futures recrues potentielles, forcément séduites par le projet audacieux et classieux du nouveau Real. Qui refuserait de jouer aux côtés de Kaka, Ribéry ou Medzelder ?… Euh, non ! Pas Medzelder. Et les nouveaux Galactiques, ça va coûter cher ? Oui et non. Explications de Florentino Bizness : « En faisant venir Figo, Zidane, Beckham, Ronaldo, en plus des joueurs déjà présents, nous avions pu multiplier nos recettes par trois. Le joueur le plus cher de l’Histoire, Zidane, fut finalement le moins cher ! » . CQFD.
Après Didi, Ronaldo, Roberto Carlos, Robinho, Zé Roberto ou Emerson, Kaka est le nouveau Brésilien en vue qui arrive au Real. Rappelons que Pelé avait failli y venir dans les années 60. En fait, en tant que meneur de jeu (ou attaquant de soutien), Kaka tentera de relever un défi symbolique qui consistera à réussir là où un autre grand Brésilien, Didi, avait échoué : devenir le maître à jouer incontesté du Real. Didi, qui avait souffert de la “jalousie” du génial cabochard Di Stefano, avait peu joué et finalement écourté son passage à Madrid (1959-60). Comme quoi, les tentations galactiques de Florentino Pérez (les mêmes que celles de Santiago Bernabeu autrefois) peuvent toujours se fracasser dans les querelles d’ego qui peuvent pourrir ce nouveau Real. N’est-ce pas, Raul ? Mais, bon : Kaka est un bon mec…
Deuxième défi sur les épaules de Kaka : ressusciter la classe de Zidane. Même que Florentino voulait qu’il adopte le même mythique numéro 5, porté par Ziz. Mais, là, Kaka a dit stop ! Pas envie de toute cette pression. Déjà qu’il a sur la conscience d’être le deuxième transfert le plus cher de l’Histoire (après ZZ, 75 millions). Alors réaction de l’athlète du Christ, en gros : « Zidane, c’est Zidane et moi, c’est moi ! » . Kaka a raison : pour un milieu offensif, porter un numéro de libéro, ça le fait pas…
Voilà. La naissance des nouveaux Galactiques offre une similitude lointaine avec le renouveau du Barça, entamé au milieu des années 2000 : on vire les Hollandais (Van Gaal et ses Ajacides), on achète des stars (Ronaldinho, Eto’o, Deco) et on pioche dans le centre de formation. Parce que Florentino compte aussi sur les jeunes formés au club. Là, on demande à voir… En attendant, on peut avoir une pensée émue pour les Van der Vaart, Robben, Van Nistelrooy, Sneijder, Drenthe, Huntelaar. Symboles des années Calderon, ils seront bientôt précipités du haut des tribunes de Bernabeu en guise de rite sacrificiel purificateur. D’autres mourront en avalant leur touillette de travers : Yoann Gourcuff va rompre son contrat avec les Bordelais de Gironde, vu que la place est désormais libre à Milan. C’est sûr à 97 %.
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