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Inzaghi-Milan, douloureuses retrouvailles

Par Adrien Candau
Inzaghi-Milan, douloureuses retrouvailles

Désormais à la tête de Bologne, Filippo Inzaghi et les Rossoblù sont empêtrés dans une saison aux contours cauchemardesques. De quoi augurer des retrouvailles tendues entre Super Pippo et son AC Milan, alors que le club lombard se bat également contre les éléments pour ne pas signer une nouvelle saison anonyme en Serie A.

Il aurait sans doute aimé que ce soit une fête. Échanger un sourire complice avec Gennaro Gattuso. S’offrir quelques secondes de nostalgie face à un club où il a su définitivement ancrer sa légende. Bref, profiter d’un moment heureux, simple comme des retrouvailles avec un vieux pote auquel on n’avait pas serré la pogne depuis bien trop d’années. Mais Filippo Inzaghi ne pourra sans doute pas savourer de recroiser la route de l’AC Milan, l’équipe de sa vie, ce mardi. La faute à la situation dans laquelle s’est mis son Bologne, actuellement 18e de Serie A et premier relégable.

Bolognaise amère

Il faut dire que les Rossoblù sont dans le dur. Privés de victoire en Serie A depuis le 30 septembre, les Bolonais n’arrivent pas à grand-chose sur le pré. Plus que le manque de résultats, c’est le contenu proposé par les hommes d’Inzaghi qui pose problème. Dix-septième meilleure attaque de la Botte, Bologne n’a digéré ni son mercato estival ni l’arrivée de Super Pippo, dont les méthodes peinent à être digérées par son effectif. Le prédécesseur de l’ex-bomber milanais, Roberto Donadoni, était un partisan de la défense à quatre, là ou le nouveau Mister de Bologne s’entête avec un système en 3-5-2 dont il a fait sa marque de fabrique lorsqu’il entraînait Venise. Une formation qu’il avait ramenée en Serie B en 2017, avant de manquer de peu de faire monter le club dans l’élite la saison suivante. Avec les Lagunari, Inzaghi s’était également distingué en mettant sur pied un collectif solidaire et compact (Venise était la troisième meilleure défense de Serie B la saison dernière), une caractéristique qu’il peine à imprimer à un Bologne qui n’est actuellement que la quinzième équipe la plus imperméable de Serie A.

Quant aux lignes offensives, rien ne fonctionne ou presque, alors que le jeu des Rossoblù manque à la fois d’idées directrices et de spontanéité. Ces derniers semblent n’avoir jamais digéré le départ pour Naples de leur fantasista et arme offensive numéro un, Simone Verdi. Un transfert dont les sous ont en partie été investis pour acquérir le buteur de Sassuolo, Diego Falcinelli, dont le compteur but reste toujours désespérément vierge en Serie A cette saison.

Le chemin de croix

Forcément, Inzaghi et les siens doivent composer avec un contexte étouffant, qui a carrément viré au morbide vendredi dernier. Trois croix funéraires étaient alors retrouvées au centre technique du club à Casteldebole, où figuraient les noms du dirigeant Claudio Fenucci, du directeur sportif Riccardo Bigon et du responsable du scouting, Marco Di Vaio.

Pas de quoi rassurer Inzaghi, qui n’a pas été nommément visé, mais avait déjà dénoncé quelques jours auparavant le pessimisme ambiant qui anime les tifosi du club. « Assez de négativité ! Le travail, la grinta et l’amour du maillot amènent les résultats. La démoralisation et l’anxiété n’amènent que des désillusions. Merci » avait alors signifié Pippo au public bolonais. Des supporters par ailleurs comme souvent très critiques à l’égard de leur direction, alors que le propriétaire du club depuis 2014, le Québécois Joey Saputo – également président de l’Impact Montréal – passe la majeur partie de son temps au Canada et gère les affaires courantes de Bologne à des milliers de kilomètres de l’Italie.

Milan ne répond plus

Si le contexte bolonais flirte avec le morose, l’ambiance n’est pas non plus au beau fixe du côté de l’AC Milan. Les Lombards viennent en effet d’accuser une élimination catastrophe en phase de groupes de la Ligue Europa, après s’être fait dégager de la compétition par l’Olympiakos lors de l’ultime match de poules. Et comme il paraît que les emmerdes volent en escadrille, les Rossoneri se prenaient dans la foulée une autre balle dans le buffet, en apprenant que la chambre de jugement de l’Instance de contrôle financier des clubs (ICFC) leur avait infligé de nouvelles sanctions pour non-respect du fair-play financier.

Conséquences : si le Milan ne respecte pas l’exigence relative à l’équilibre financier au 30 juin 2021, il sera exclu des prochaines compétitions de l’UEFA pour les saisons 2022-2023 et 2023-2024. Les douze millions d’euros que les Lombards devaient percevoir grâce à leur éphémère parcours en Ligue Europa sont également retenus par l’instance dirigeante du football européen et représenteront l’amende dont écope le Diavolo. De quoi peut-être inscrire en pointillé le futur de Gattuso à la tête des Rossoneri, alors que le grand manitou milanais se réjouit tout de même de retrouver Inzaghi ce mardi. « Nos joies et nos aventures vécues ensemble avec Inzaghi ne peuvent être oubliées. Lui et moi jouons beaucoup sur ce match, mais l’affection, le respect de l’amitié demeurent. » La longévité de Rino comme de Pippo sur les bancs du Milan et de Bologne, pourrait, en revanche, prendre une tournure autrement plus éphémère.

Par Adrien Candau

Tous propos issus de la Gazzetta dello Sport, sauf mentions.

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