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Frei comme un gardon

Par Julien Duez
Frei comme un gardon

Après une expérience en demi-teinte en Bundesliga, Fabian Frei est de retour au bercail sous les couleurs du FC Bâle, le club de ses débuts et de son éclosion. À 29 ans, ce milieu suisse aussi efficace que discret retrouve un environnement qui lui est cher et compte bien vivre un deuxième miracle européen face à Manchester.

Il faut le voir debout, une allumette craquée au bout de doigts levés vers le ciel de Manchester. C’est un soir de septembre, en 2011, une nuit européenne qui aurait pu être comme les autres : après dix-huit minutes de jeu, Manchester United, porté par un doublé de Danny Welbeck, était alors dans un fauteuil. Puis, ce jour-là, peu avant l’heure de jeu, Fabian Frei a décidé de sortir de l’anonymat au bout d’une frappe sèche envoyée depuis le point de penalty et relayée par le poteau droit de David de Gea. Finalement, un exploit : le FC Bâle est rentré d’Old Trafford, le 27 septembre 2011, avec un nul héroïque (3-3) avant de s’imposer au retour dans son Parc Saint-Jacques (2-1) et d’envoyer United en C3 tout en embrassant une place de second de groupe. Costaud. Mardi soir, face à Manchester City, Frei retrouvera l’Europe avec son club de toujours, et ce, sous les yeux de son ancien relais favori, Marco Streller, devenu depuis directeur sportif de l’institution suisse. Avec une complicité intacte.

Au-delà des chimères de la Bundesliga

À l’époque, Fabian Frei ne se cachait pourtant pas : « Je veux jouer à l’étranger, en Allemagne ou en Angleterre ! » Des prières exaucées en juin 2015 avec un départ pour le FSV Mayence et une mission : remplacer Johannes Geis, parti à Schalke 04. Un truc abordable, sur le papier, pour un mec qui comptait alors cinq Super League (2008, 2012, 2013, 2014, 2015), deux Coupe de Suisse (2008 et 2012), plus quelques capes avec la Nati, mais surtout un profil hyper large. Soit celui d’un joueur capable d’évoluer « en six, en huit ou en dix » . Justification : « La position, ça m’est égal. Finalement, c’est juste une croix sur un bout de papier. » En Allemagne, Frei avait tout pour plaire, mais, malgré son indéniable bonne volonté, le natif de Thurgovie n’aura jamais réussi à faire son trou en Bundesliga. La faute aux blessures récurrentes, à un rôle enfermé sous le statut de super-sub et à des statistiques anecdotiques. Quel souvenir aura-t-il laissé ? Celui d’un bon serviteur puis une dernière cerise sur le gâteau, malgré tout, en décembre dernier : un pétard magistral envoyé face au Werder Brême comme un au revoir à l’Opel Arena.

Ainsi, comment remettre sur les rails à une carrière qui ne tourne pas dans le sens des promesses des premiers jours ? Revenir à Bâle, et voir. « La situation est relativement simple : cela fait deux ans et demi que je suis à Mayence et à chaque mercato, la question d’un transfert s’est posée, confiait Frei au mois de décembre. Je connais bien le directeur sportif, nous sommes souvent en contact, et pas seulement pour des raisons footballistiques. » Oui, Fabien Frei est revenu à la maison, Marco Streller y est pour beaucoup et voilà donc l’international suisse avec, en sa possession, un truc essentiel : du temps de jeu.

Quand efficacité rime avec ancrage local

L’affaire a donc été rapidement réglée : pour un peu plus d’un million d’euros, Frei s’est engagé avec le FC Bâle, cet hiver, jusqu’en 2022. À ses côtés, Valentin Stocker, revenu dans le même temps du Hertha Berlin, est venu confirmer l’équation du quotidien helvète Le Temps pour expliquer la recette du succès bâlois : « Un tiers de jeunes formés au club, un tiers d’étrangers à fort potentiel de développement et un tiers d’anciennes gloires rapatriées. » Une recette qui ne date pas d’hier, et Marco Streller en est la preuve. Propulsé au poste de directeur sportif depuis le début de la saison, l’ancien géant de la Nati est lui-même revenu terminer sa carrière chez les Rouge et Bleu après trois saisons et demie en Allemagne. « J’ai reçu plusieurs offres alléchantes de l’étranger. Mais Bâle est mon club » , expliquait-il lors de son retour d’exil en 2007. Sa stratégie : faire profiter les jeunes talents de l’expérience d’anciens, qui préfèrent mettre à profit leur parcours à l’étranger au service de l’actuel meilleur club de Suisse, plutôt que de jouer les seconds couteaux dans le ventre mou du Big Five.

À Bâle, Fabian Frei espère donc retrouver un précieux temps de jeu, qui lui permettrait de s’attirer les faveurs de Vladimir Petković pour participer à la Coupe du monde avec la Nati. Et s’il n’a disputé qu’une minute en remplaçant Ricky van Wolfswinkel lors de la victoire des siens le week-end dernier face à Thoune, il lui reste quelques mois pour donner le meilleur et tenter de prendre le dessus sur les Young Boys, toujours leaders au classement, avec deux points devant le FCB. En attendant, il évolue dans un cadre professionnel où il a fait ses preuves et bénéficie d’un confort de vie qui rejaillit sur sa famille : « J’ai parlé avec ma femme et j’ai compris qu’elle serait plus heureuse si nous rentrions en Suisse, parce que tous ses amis sont là-bas. Pareil pour ma fille, c’est mieux d’avoir les grands-parents à trente minutes plutôt qu’à quatre heures de route. »

« Certains veulent tirer le maximum de leurs primes, moi j’ai d’autres valeurs » , explique-t-il, avant de préciser que toute son expérience ne l’empêche pas d’avoir quelques faiblesses : « Je suis un type qui voit des problèmes là où il n’y en a pas, surtout en dehors du terrain. Si, par exemple, un joueur ne me serre pas la main dans le vestiaire, j’ai le sentiment qu’il a quelque chose contre moi.(…)Même chose quand quelqu’un ne finit pas son assiette, ça m’énerve. Va plutôt te resservir une deuxième fois au buffet au lieu d’en laisser la moitié ! » Nul doute que contre City, il cherchera à ne laisser que les miettes.

Par Julien Duez

Propos de Fabian Frei recueillis par Kicker et l’Aargauer Zeitung.

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