Argentine : le poids de la défaite
Après sa défaite à domicile contre la Seleçao ce week-end (1/3), l'Argentine s'est inclinée de nouveau cette nuit au Paraguay (0/1). A deux journées de la fin, la Selección se dirige lentement vers les barrages (contre le Mexique ?). Quand Diego grossit, la catastrophe pointe le bout de son nez. En ce moment, il dépasse le quintal...
Quand les Argentins veulent savoir où ils en sont, au foot comme dans le reste du pays, il leur suffit de s’en remettre au profil et à la santé de Diego Maradona. Le corps du Pibe figure une sorte de métaphore de l’état de la nation tout entière. Au plus fort du crash bancaire de 2001, El Diez se traînait de rehab en cures d’amaigrissement. Quand il entreprend de se soigner et de perdre du poids, deux ans plus tard, presque toute l’Amérique du sud bascule à gauche. En février dernier, trois mois après sa nomination, au plus fort de l’état de grâce, le sélectionneur fait une apparition remarquée à Marseille. Diego fait la promo de son motif préféré, la rédemption. L’Albiceleste l’emporte contre les Bleus tandis que ses innombrables attaquants font les malins partout en Europe.
Sept mois plus tard, Diego a trop abusé avec le lait-fraise et les asados et le voilà qui encaisse les mauvais résultats et la surcharge pondérale. Et les ennuis n’en finissent plus de pleuvoir sur la Selección. Cette nuit à Ascunsión, elle a encaissé sa quatrième défaite en éliminatoires (en six rencontres) depuis l’arrivée du maestro. Le doute infuse désormais toutes les lignes. Veron, qui occupait le flanc droit (à la place de Maxi), a pris un rouge stupide et Gago remplaçait le joueur de l’Atletico aux côtés de Mascherano. Les deux latéraux mythiques (Zanetti et Heintze) ne peuvent plus cacher leur manque rédhibitoire de vitesse. D’ailleurs, l’Interiste joue au milieu à Milan. Devant, l’abondance de talents finit par nuire au collectif en l’absence de ligne directrice. En l’absence de Tevez, El Kun, le gendre idéal, a traîné sa peine tout le match dans l’attente de bons ballons. A coup sûr, le retour de Riquelme va devenir une cause nationale dans les prochaines semaines.
Quand tout va mal, le pire est toujours à venir. A Ascunsión, les Argentins ont été (logiquement) battus sur l’envie et la rage. Par une formation paraguayenne au profil bas, dominée par Jonathan Santana (rien à voir avec Carlos) et Salvador Cabañas (aucun lien avec Roberto). Un but splendide, quoiqu’un peu chanceux, d’Haedo (le flanker du Borussia Dortmund) a soldé les comptes argentins. Même Gerardo Martino, le coach… argentin du Paraguay ne veut pas croire à l’irréparable : « Les éliminatoires ne sont jamais un long chemin tranquille. On y souffre à chaque match. De l’extérieur, la situation de l’Albiceleste m’attriste mais ils vont se qualifier. Même en passant par les barrages » .
Des barrages que Maradona avait connus pour le Mondial 94 quand l’Argentine avait rencontré en aller-retour l’Australie. Les Socceroos évoluent aujourd’hui en Asie et le cinquième de la zone Amsud affrontera le quatrième de la Concacaf (les States, le Costa-Rica ou mieux, le Mexique). Rien de bien réconfortant pour l’escadrille de Diego. Le Paraguay ira, lui, se faire voir direct chez les Springboks mais Martino en veut plus : « On a rempli le premier objectif. On veut gagner les éliminatoires. J’en suis convaincu, on entraîne pour durer ou pour marquer l’histoire. Or, je ne fais jamais rien pour durer… » .
Zone Amsud (16ème journée ; 9 septembre 09) :
Bolivie-Équateur 1/3
Uruguay-Colombie 3/1
Paraguay-Argentine 1/0
Brésil-Chili 4/2
Venezuela-Chili 3/1
Classement :
1er Brésil 33 pts
2ème Paraguay 30 pts
3ème Chili 27 pts
4ème Equateur 23 pts
5ème Argentine 22 pts
6ème Uruguay 21 pts
7ème Colombie 20 pts
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