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Une France belle à moitié

Par Pierre-Valentin Lefort
4 minutes
Une France belle à moitié

Au terme d'un match dominé en première période par les Bleus, la France s'impose logiquement face à des Danois longtemps trop timorés (2-0). Inspirés pendant 45 minutes, les joueurs de Deschamps ont produit du jeu, et ont en partie rattrapé l'accident brésilien. Lacazette et Kondogbia ont brillé, de bon augure pour la fin de la Ligue 1.

FranceDanemark (20)

A. Lacazette (14′), O. Giroud (38′) pour France

Éclaircie. Si le Danemark est effectivement le baromètre des Bleus, alors c’est sur ce message que doit pointer l’aiguille à l’heure actuelle. Après la grisaille venue du Brésil, un rayon de soleil a fait irruption sous la pluie de Saint-Étienne. Alors certes, l’opposition du soir n’était clairement pas du même calibre que la formation brésilienne mise en place par Dunga. Mais avec huit changements de joueurs et un changement de système, c’est toute la mentalité française qui s’est vue transformée. Au cœur d’un projet de jeu un temps ambitieux, Payet, Giroud, Lacazette et Griezmann ont combiné, ont osé et ont surtout marqué pour éclaircir l’horizon des Bleus. Brillants en première période, les Français ont en revanche été moins inspirés en deuxième. S’il reste bien sûr encore beaucoup de travail avant l’Euro 2016, en témoigne cette seconde mi-temps un peu plus brumeuse, Deschamps pourra au moins se dire que cette semaine amicale n’en aura pas été inutile pour autant.

La France joue enfin au foot…

S’il y avait des leçons à retenir de la déroute brésilienne, elles ont bien été apprises par les Bleus. Comme après un contrôle raté, la classe de Deschamps s’est remobilisée et est cette fois plus maîtresse de son sujet. Éducation toujours, c’est sur un mouvement à montrer dans toutes les écoles de foot que la France ouvre le score. Sur une belle combinaison dans la surface entre les élèves Griezmann, Payet et Lacazette, le Madrilène voit Schmeichel détourner sa tentative. Heureusement, le Lyonnais a bien suivi, et fusille le portier danois pour inscrire son premier but sous le maillot bleu (14e). Une réalisation qui récompense un meilleur buteur de Ligue 1 pourtant sifflé par le public de Geoffroy-Guichard.

Mais ce soir, plus que les encouragements, les Français veulent les félicitations. Malgré de la bonne volonté et un allant offensif évident, ni Giroud, ni Lacazette, ni Payet ne parviennent à trouver la bonne réponse face au problème posé par la défense danoise (22e, 24e, 25e). Maltraité face aux Brésiliens de la classe d’au-dessus, le milieu de terrain tricolore est cette fois plus serein, pas forcément inquiété non plus par des Scandinaves trop impressionnés pour jouer leur football. C’est d’ailleurs de l’entrejeu que vient une seconde fois la lumière. Sur une percée lumineuse de Kondogbia, le Monégasque sert parfaitement son camarade Giroud, esseulé face à Schmeichel, qui ne gâche pas l’antisèche et marque à son tour (39e). Le Danemark tente une seule fois de répliquer, sur une tête piquée de Bendtner qui heurte la base du montant de Ruffier. À la pause, l’appréciation de l’équipe de France est positive : montre de belles dispositions, à confirmer pour passer en classe supérieure.

… puis retombe dans ses travers

Après le retour des vestiaires, comme un mec un peu trop dans son confort après 3 ans de relation, les joueurs français baissent le pied, font un peu moins d’efforts et prennent moins de risques. Ils se contentent de ce qu’ils ont, en somme. Du coup, Deschamps décide de remettre un peu de piquant dans le couple, en faisant entrer Fekir. Comme à Saint-Denis, des sifflets accueillent l’arrivée du néo-international. Une entrée en jeu qui réveille le Lyon qui dort chez les Bleus, mais le duo Fekir-Jallet ne parvient pas à trouver Lacazette. Le Danemark, comme une femme dont on ne s’occupe pas assez, envoie bien quelques piques à son adversaire du jour, mais les tentatives de Poulsen n’émeuvent pas tant que ça Ruffier (48e, 63e). En revanche, le portier stéphanois doit s’employer devant Eriksen et Bendtner pour éviter la rupture (64e, 66e). La fin de la rencontre se passe dans l’anonymat le plus total, hormis les prises de balle d’un Fekir toujours très propre techniquement. Rare fait marquant des dernières minutes, l’entrée en jeu de Zouma, qui fête sa première sélection devant son ancien public. Bizarrement, lui n’a pas été sifflé. Krohn-Dehli aura beau offrir à la France un dernier frisson à deux minutes de la fin, le score ne bougera plus. Contrairement à l’épaule de Jallet, luxée à quelques secondes du terme de la partie…

Pardon d’avoir douté, Rayan Cherki

Par Pierre-Valentin Lefort

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