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  • Les penaltys qui ont marqué l'histoire

Top 100 : Penaltys de légende (de 100 à 91)

Par Maxime Brigand, Kevin Charnay et Florian Lefèvre

« Il est impossible d’imaginer un moment de tension plus grand que le penalty. Deux hommes face à face. C’est un duel comme au XIXe siècle », écrit Julio Llamazares. Vrai. Dans le jeu ou lors d’une séance de tirs au but, raté ou réussi, en tribune ou sur le poteau, du pointard ou du talon, voilà 100 histoires de penaltys. Première fournée avec l'immense Jean-François Bédénik.

#100 - Chili-France - 1930

  • Chili-France, Coupe du monde, 19 juillet 1930
  • Le penalty aurait été inventé en Irlande du Nord en 1890, par William McCrum, fils d’un riche producteur de tissu et gardien de but. L’objectif : « limiter la brutalité des défenseurs » . Malgré les critiques de ceux qui ont peur d’une « dangereuse restriction de la créativité dans le sport » et qui suspectent certains joueurs de se livrer aux premières simulations, la règle s’impose peu à peu. Ainsi, le 19 juillet 1930, l’arbitre, Anibal Tejada, siffle le premier penalty de l’histoire de la Coupe du monde, contre l’équipe de France. On joue la 35e minute, et Carlos Vidal, attaquant du Chili, s’avance alors pour défier Alex Thépot et… le gardien du Red Star détourne le tir du Chilien. Malheureusement, le portier français ne peut empêcher l’ouverture du score trente minutes plus tard de Guillermo « El Chato » Subiabre. Les Bleus s’inclinent 1-0, mais Alexis Thépot peut se rassurer. Il a marqué l’histoire.

    #99 - Vannes OC - TA Rennes - 2016

  • Vannes OC – TA Rennes, CFA 2, 1er octobre 2016
  • Ah, ces maillots sang et or sponsorisés par les poulets de « Loué » . En 2003-2004, le MUC 72 débarque en Ligue 1 pour la première fois de son histoire. La France du foot découvre Fabrice Pancrate, Daniel Cousin, Laurent Bonnart et un sponsor maillot qui sent bon le terroir. Et qui doit aller chercher la gonfle au fond des filets tous les week-ends ? Jean-François Bédénik. Douze ans plus tard, le gardien a trimbalé ses gants à Neuchâtel Xamax, Ionikos Le Pirée, l’US Boulogne et Vannes, en guise de dernier port d’attache. Une fin de carrière peinard, en CFA 2, jusqu’à l’automne dernier. Son nom fait le tour du web lorsqu’il réalise un triple arrêt fou – du dos, du pied, de la main – face aux joueurs de la Tour d’Auvergne de Rennes. Mi-coup de bol, mi-réflexe de champion. Jeff, le Hardi.

    #98 - Debrecen VSC - Videoton - 2008

  • Debrecen VSC – Videoton, Coupe de Hongrie, mars 2008
  • Un mythe, ou le tableau du plus beau c.s.c. de l’histoire du foot. Direction l’Oláh Gábor utcai Stadion de Debrecen, en Hongrie, un soir de mars 2008. D’un côté, le Debrecen VSC, de l’autre, le FC Fehérvár (qui deviendra Videoton FC en 2009) et, entre les deux, un ticket pour une demi-finale de coupe nationale. Puis l’entrée en scène de Pavol Ďurica, débarqué quelques semaines plus tôt à peine à Fehérvár. Les deux équipes se tiennent par le col, il y a de la tension et des arrêts de jeu lors desquels Debrecen obtient un penalty. Sentence repoussée par le gardien de Fehérvár avant de voir Ďurica vriller : pris de panique, le milieu slovaque souhaite dégager en tribunes… Sa frappe boucle finalement sa course dans la lucarne de son propre gardien. Quelques jours plus tard, Ďurica est dégagé par le club et renvoyé à Bratislava. Chienne de vie.

    #97 - Séville FC - Benfica - 2014

  • Séville FC – Benfica, finale de Ligue Europa, 14 mai 2014
  • La première fois, c’est souvent douloureux. Unai Emery a vécu une épopée pleine de dramaturgie sur la route de Turin, le lieu de sa première finale de Ligue Europa face au Benfica. Déjà la saison précédente, les Sevillistas arrachent leur qualification à la dernière journée de la Liga, grâce à un quadruplé d’Álvaro Negredo (4-3). En huitièmes, les Andalous s’imposent aux tirs au but chez leur voisin du Betis, après une défaite 0-2 à l’aller (2-0, 4-3, t.a.b.) ! En quarts, Séville remonte une défaite 1-0 à Porto en éclatant les Portugais 4-1 au Sánchez Pizjuán. En demies, Stéphane Mbia arrache le ticket pour la finale à la 90e+4 du match retour sur la pelouse de Valence (défaite 3-1, après une victoire 2-0). Et, en finale, lorsque Séville aperçoit le trophée au bout d’une nouvelle séance de tirs au but, Kevin Gameiro, qui s’élance comme quatrième tireur face à Jan Oblak, a la victoire au bout du pied. Sans trembler, le Français trouve la lucarne. Jorge Jesus est maudit, Unai Emery est béni, deux nouvelles couronnes suivront en 2015 et 2016.

    #96 - Suède - Roumanie - 1994

  • Suède – Roumanie, Coupe du monde, 10 juillet 1994
  • Une explosion dans un volcan. « Honnêtement, ce n’était pas un match fait pour les cardiaques » , lâchera après coup Anghel Iordănescu, sélectionneur majestueux d’une Roumanie quart-de-finaliste de la Coupe du monde 1994, après avoir sorti l’Argentine en huitièmes (3-2). En quarts, les Roumains retrouvent la Suède de Tommy Svensson, future troisième du Mondial Coca-Cola américain. L’histoire tourne rapidement au drame : 1-1 au bout du temps réglementaire grâce à une égalisation tardive de Florin le Magnifique, 2-2 au bout de la prolongation et une séance de tirs au but gigantesque. Séance où Thomas Ravelli s’élève, sort les cartouches de Petrescu et Belodedici, et se roule dans un statut de légende. Immortel.

    #95 - Ludogorets - Steaua Bucarest - 2014

  • Ludogorets – Steaua Bucarest, barrages de Ligue des champions, 27 août 2014
  • Faites place au prince Moți. Retour à Sofia, direction le Stadion Vasil Levski où, le 27 août 2014, le Ludogorets Razgrad joue une qualification historique pour la phase de poules de la Ligue des champions face au Steaua Bucarest après une défaite à l’aller (0-1), en Roumanie. Et d’un coup, l’histoire : Wanderson qui lâche une volée monstrueuse dans les arrêts de jeu et Vladislav Stoyanov, le gardien bulgare, qui se fait expulser alors qu’on se dirige vers une séance de tirs au but inévitable. Cosmin Moți doit alors se dévouer, enfile les gants et la cape de sauveur. Comment ? En inscrivant le premier penalty de la loterie avant de sortir deux tentatives roumaines. Costaud pour un international… roumain. Un homme qui a aujourd’hui une tribune à son nom. Prends ça, Mamadou Sakho.

    #94 - RC Strasbourg - Amiens SC - 2001

  • RC Strasbourg – Amiens SC, finale de la Coupe de France, 26 mai 2001
  • Deux ans après avoir fait trembler la France lors du huitième de finale du Mondial 1998, le Paraguayen José Luis Chilavert débarque à Strasbourg. En championnat, l’aventure tourne au calvaire, les Alsaciens terminent lanterne rouge. En Coupe de France, en revanche, les gros – Lyon (3-0) et Nantes (4-1) – se déchirent à la Meinau. Et le Racing peut compter sur sa recrue star, qui se plaît à déserter les cages pour tirer les coups de pied arrêtés. Arrive la finale contre Amiens : El Gato n’est pas loin de marquer sur coup franc en prolongation. Aux tirs au but, il se couche sur la tentative du quatrième tireur picard, Jean-Paul Abalo, et se charge ensuite d’envoyer un tir croisé du gauche pour offrir la Coupe de France au Racing. Le Chat botté.

    #93 - Schalke 04 - Bayer Leverkusen - 2004

  • Schalke 04 – Bayer Leverkusen, championnat d’Allemagne, 17 avril 2004
  • Hans-Jörg Butt a la particularité d’avoir marqué trois fois contre la Juventus avec le Bayer Leverkusen, Hambourg SV et le Bayern Munich. Précision : Butt était gardien de but. Un jour, celui qui s’était fait la spécialité de tirer les penaltys affronte en duel Jens Lehmann. Son partenaire de sélection le défie avant la frappe : « Tu veux parier ? Si tu marques, je te donne vingt euros. Si tu marques, tu m’en donnes deux cents. (1) » Butt marque, Lehmann tiendra son pari… en lui délivrant la somme en pièces d’un centime. Le problème, c’est que Butt aimait beaucoup trop célébrer ses penaltys réussis. En 2004, il marque face à Schalke en faveur de Leverkusen. Le gardien revient à peine dans sa surface, congratulé par ses partenaires, lorsque l’arbitre siffle la reprise du jeu. Sur le coup d’envoi, l’attaquant de Schalke, Mike Hanke, tire du milieu de terrain et marque. C’est ballot, un but accordé dans les buts de Butt.

    #92 - AC Milan - Udinese - 2007

  • AC Milan – Udinese, championnat d’Italie, 19 mai 2007
  • L’AC Milan sait prendre soin de ses idoles. Le 19 mai 2007, après vingt ans de bons et loyaux services, Alessandro Costacurta joue son dernier match sous le maillot rossonero. À 41 ans, il a joué 663 matchs avec l’AC Milan, pour quatre Ligues des champions (il remportera sa cinquième quelques jours plus tard) et sept titres en Serie A. Alors, ce jour-là, contre Udinese, tout le monde veut lui offrir des adieux dignes de ce nom. Des supporters qui déploient la banderole « Merci Billy : bandiera authentique » , à ces coéquipiers qui veulent lui offrir un dernier but. Alors, à la 57e minute, un certain Yoann Gourcuff, déjà buteur dans le match, provoque un penalty dans la surface de l’Udinese. La question ne se pose pas, c’est Billy qui va le tirer. Le défenseur italien s’avance, ne tremble pas et tire sur la droite de De Sanctis. Son premier but depuis seize ans. Comme un prince, il est immédiatement remplacé, et prend son ovation. Classe.

    #91 - SK Batov 1930 - FC Frystak - 2016

  • SK Batov 1930 – FC Frystak, division régionale tchèque, 4 juin 2016
  • Le Guinness World Records est formel : la plus longue séance de tirs au but jamais vue s’est déroulée en 2016, lors du match de division régionale tchèque SK Batov 1930 – FC Frystak. Un record – qui efface la marque de 2005 lors d’une confrontation en Coupe de Namibie entre le Civics FC et KK Palace – établi à cinquante-deux tentatives ! 3-3 à la fin du temps réglementaire, Frystak obtient plusieurs balles de match lors de la séance à 4-4, 11-11 et 14-14, mais finalement, c’est le SK Batov 1930 qui sort vainqueur de ce marathon 22-21 après une dernière frappe au-dessus de Jan Hrebacka. Un homme qui aura donc craqué à son troisième tir au but. Le tout sur un terrain de campagne, devant une poignée de gamins. Épique.

    Par Maxime Brigand, Kevin Charnay et Florian Lefèvre

    (1) Source : Onze mètres - La solitude du tireur de penalty, par Ben Lyttleton, éditions Hugo Sport

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