Top 10 : Les Firms GB
Le match West Ham-Millwall, disputé hier soir, a donné le ton et mis les autorités anglaises face à un postulat : la violence dans les stades est toujours un monopole british. Fief invétéré des plus grands tarés du Vieux Continent, l'Angleterre comporte quelques firms parmi les plus barges et déjantées. Revue d'effectifs.
1 – Bushwackers Millwall
Les affreux, les salopards, les pauvres du Sud-Est de Londres. Apparus au début des 80’s, les Bushwackers, nom que l’on donnait aux petits groupes qui tendaient des embuscades durant la Guerre civile américaine, se sont très vite approprié les travées du New End, le stade vétuste de Millwall. Derrière leur slogan « No one like us, we don’t care » , se cache une machine à émeutes.
Meilleure performance : Finale de Cup 2004 contre MU, 47 flics blessées, 24 chevaux amochés, décrit comme l’une des pires scènes d’émeutes urbaines en Angleterre. Sur le terrain, 3-0 pour Manchester par contre.
2 – Inter City Firm West Ham
Firm apparue dans les 70’s, fan des Hammers, leur nom provient des trains que les fans empruntaient pour les déplacements à l’extérieur. Derrière leur leader charismatique Cass Pennant, sorte d’armoire à glace avec des parpaings au bout des bras, l’ICF avait l’habitude de laisser une carte de visite à leurs adversaires sur laquelle on pouvait lire « Félicitations, vous venez de rencontrer l’ICF » . Classe. Capables d’aller à Palerme la veille du match, de retourner la ville et de partir sans voir la partie.
Meilleure performance : Cass Pennant, devenu une idole outre-Manche, a sorti trois bouquins sur l’ICF depuis 2002.
3 – Headhunters Chelsea
La branche nazillarde par excellence. Proches des groupes extrémistes comme Combat 18, des royalistes nord-irlandais et de l’Ulster Volunteer Force, les Headhunters (chasseurs de têtes) ne font pas dans la poésie. Une firme violente, adepte de la barre de fer, dont les initiales font référence au salut nazi. L’un de leurs membres, Kevin Whitton, a été condamné à la prison à vie en 1985 pour avoir saccagé un Pub de Kings Road et laissé le gérant entre la vie et la mort. Durant l’échange de bourre-pifs, Whitton aurait balancé : « Vous autres, Américains de merde, vous prenez nos jobs et nos femmes » . L’un de leurs leaders, Jason Marriner, possède même son propre site internet (www.jasonmarriner.com). Les HH ont inspiré le livre “Football Factory” de John King.
Meilleure performance : Infiltrés par un journaliste de la BBC, Donald MacIntyre, les HH sont épiés en caméra cachée pendant six mois. Stupéfiant.
4 – Zulu Army Birmingham
« Zulu, Zulu » , un cri de guerre qui invite à décamper illico presto. L’une des rares bandes où les origines ethniques sont diverses, avec une forte colonie jamaïquaine, à l’image de la ville de Birmingham. Adepte des fights en petit comité, la Zulu Army a souvent animé les matches contre Stoke, Villa ou encore Cardiff. On les voit furtivement dans le film “Hooligan”.
Meilleure performance : Véritable fléau, la Zulu Army a subi les foudres de la police. L’opération “carton rouge” a donné lieu à une dizaine d’arrestations dans les rangs des leaders Zulus. Une opération montée et organisée par Scotland Yard dont le but était de démanteler une firme entière.
5 – Muckers Blackpool
« Pote » en argot british, les Muckers ne sont pas pour autant des enfants de chœur. Club de merde avec une tradition hools héritée des années 70 durant lesquelles les Bisons Riot Squad, Bennys Mob ou les Muckers se foutaient sur la gueule chaque week-end. Une situation qui inspirera à l’un des leaders des Muckers la phrase suivante : « Il y a tellement de sales tronches à Blackpool que vous pouvez facilement vous battre tous les jours » .
Meilleure performance : Le 24 août 1974, un jeune de 17 piges, Kevins Olsson, se fait poignarder derrière le stade avant le match contre Bolton. L’adolescent est souvent cité comme la première victime du hooliganisme en Angleterre.
6 – Red Army Manchester United
Souvent présentée à tort comme l’ensemble des fans de United, la Red Army est la firme mancunienne qui faisait régner la terreur dans les 70’s. Souvent associée au meurtre de Kevin Olsson (voir ci-dessus) la Red Army était surtout connue pour ses déplacements massifs. Vedettes du documentaire “Hooligan” de 1985, les Mancuniens étaient connus pour leurs talents de cambrioleurs. Lors d’un déplacement à Turin, certains membres de la Red Army seraient repartis avec le butin de plusieurs coffres d’hôtels dans lesquels ils résidaient. Tony O’Neill, un ancien leader, a publié plusieurs livres sur la période dorée de l’Armée Rouge.
Meilleure performance : En 1985, un sixième tour de FA Cup va donner lieu a une bataille rangée entre la Red Army et l’Inter City Firm de West Ham, le tout sous les caméras de la BBC. Une belle publicité.
7 – Service Crew Leeds United
Le Parc des Princes porte encore les stigmates du passage de Leeds lors de la finale de C1 1975. Un véritable bordel qui donnera l’inspiration à certains Parisiens de fonder le KOB trois ans plus tard. En 1981, alors que Leeds vient d’être rétrogradé, le Sun est effrayé par la violence du Service Crew lors d’un match à domicile. Le quotidien décrira les scènes comme une « orgie d’alcool, de pillage et de baston » . Un samedi comme les autres pourtant.
Meilleure performance : 1989, lors d’un barrage contre Chelsea, et une branlée 4-0, le Service Crew, excédé, défonça le tableau d’affichage de Stamford Bridge et le remixa à sa sauce, “Chelsea, quel est le score ?”.
8 – Aston Villa Hardcore
Les samedis passés à se foutre sur la tronche avec la Zulu Army ne se comptent plus. En 2006, les Hardcore Villa devaient lancer leur livre dans une boutique située en périphérie de Birminghan. Bouquin dans lequel on revenait sur le parcours de la firm ainsi que sur les échanges d’amabilités avec les voisins. Mais face à la menace des Zulus, la séance de dédicace a dû être annulée.
Meilleure performance : 2002, la bataille de Rocky Lane, débouche sur une quinzaine d’arrestations. La veille du derby, les deux firms de Birmingham s’étaient gentiment foutu sur la gueule et avaient tout saccagé sur leur passage.
9 – Suicide Squad Burnley
Un nom évocateur, des poètes de l’insulte et du coup de poing. Burnley, qui vient de remonter dans l’élite pour la première fois depuis 33 ans, peut compter sur une horde de fans déjantés. La Suicide Squad est une pionnière en Albion. Dès les 70’s, elle écume les pubs et les kops adverses. La première vague de meneurs est vite remplacée par des jeunes aux dents longues. Une jeune garde qui ne tarde pas à faire peur aux autorités locales. En 2002, une opération de police met à mal le noyau dur de la SS. Entre interdictions de stade, arrestations et condamnations, la firm se retrouve décapitée de ses crânes rasés pensants.
Meilleure performance : 2002, lors d’un match contre Nottingham Forrest, Andrew McNee, un jeune des SS, poignarde un adolescent de 17 ans. Durant le procès, le juge déclarera que « les faits n’avaient rien à voir avec le match. La victime déambulait dans la rue, sans appartenance à l’un des deux clubs… » . Banni pour dix piges des stades. McNee enfreindra la sentence en se rendant à Bolton le lendemain de sa libération en 2006…
10 – The MIGs Luton Town
Les Men In Gear sont apparus publiquement en 1985. Lors d’un match contre Millwall, 700 sièges sont arrachés et les rues jouxtant le stade de Luton sont le théâtre d’une bagarre de rue entre les fans des deux camps. Un bordel monstre. Les MIGs sont dans la place. Chaque année au mois de mars, les fans de Luton fêtent ces émeutes en saccageant la ville. Même si le mouvement hools est en perdition à Luton, les MIGs demeurent une légende locale, notamment Tommy Robinson, qui a écrit deux bouquins sur sa vie au sein de la bande de Luton.
Meilleure performance : Septembre 2002, lors d’un match de coupe contre Watford, les MIGs pénètrent sur le terrain et se fritent avec la police montée pendant vingt minutes. 24 membres des MIGs sont bannis à vie des stades et attendent toujours leur procès.
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