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«Eviter le PSG, à cause de leur public»
Plus rien ne résiste à Quevilly. Le fameux petit poucet de la Coupe de France vient de taper une autre formation de Ligue 1, Boulogne, sur un score sévère (3-1). Anthony Laup, l'un des principaux artisans de la victoire, revient sur cette drôle d'histoire, dont on ignore toujours la fin...
Tu dois être pas mal sollicité en ce moment ?
Ouais, mais c’est bien. On n’a pas l’habitude. Là on est au stade, on est plusieurs joueurs, il y a un peu de monde, on répond aux interviews. Avec la victoire, ça passe mieux, on est moins fatigués. Ça va c’est que du bonheur !
Comment avez-vous fêté la qualification ?
On est allés manger au resto tous ensemble après le match, jusqu’à 2h, moi après je suis rentré, mais il y en a qui sont allés plus loin. Ils sont allés en boite. J’ai eu un peu de mal à me coucher en rentrant chez moi. J’ai dû m’endormir vers 3h, 3h30. Mais ce matin, j’ai été réveillé à 8h sur mon fixe.
Qu’est-ce qui a changé depuis quelques semaines à Quevilly ?
C’est vrai que sur Rouen, les gens nous reconnaissent dans la rue. Même si ce n’est pas beaucoup, ça fait plaisir. On garde les pieds sur terre, on est toujours les mêmes, on n’a pas changé.
Vous êtes pris un peu plus au sérieux maintenant…
On sait très bien que la Coupe et le Championnat, ce n’est pas pareil. Le regard des équipes après le match de Rennes avait changé. Entre-temps, les équipes nous craignaient un peu plus. Là je pense que ça va l’être encore plus. C’est bien, c’est à nous d’assumer et de terminer le championnat au mieux.
Vous en êtes où justement en championnat ?
On est cinquièmes, à dix ou onze points du leader (Ndlr : en CFA, seul le premier est habilité à monter). Il doit rester onze ou douze matchs, c’est à nous de finir en beauté. L’objectif du début de saison, c’est la montée, maintenant, on n’a plus notre destin entre nos mains. Il faudra essayer de faire un sans faute en attendant un faux pas.
Au pire, vous aurez l’Europa League en consolante…
(Rires) On y est pas encore, c’est encore loin !
Quel a été le match le plus dur jusqu’à présent ?
Personnellement, le match le plus dur, ça été contre Pacy (en décembre), on a beaucoup souffert, on a eu beaucoup de réussite… Il y a eu aussi Rennes, mais celui de Pacy, c’était le plus dur, en 1/32ème de finale.
Quel a été le discours du coach avant Boulogne ?
Il était déterminé. Il a essayé de nous faire passer le message et la même motivation que lui. Il était convaincu qu’on avait toutes les cartes pour battre Boulogne. Il nous a transmis sa détermination et toute sa motivation. On a fait une séance vidéo le matin du match. Il nous a montré la première mi-temps de Nancy-Boulogne, les forces et les faiblesses. On a essayé de jouer là-dessus, hier ça a marché.
Quelle était leur faiblesse ?
C’était derrière, ils ont joué en losange au milieu de terrain, ils resserraient souvent à l’intérieur et laissaient souvent l’opposé libre. Le coach nous a donc demandé d’écarter au maximum lorsqu’on avait le ballon pour étirer leur ligne et jouer dans le dos des défenseurs. Hier, comme on a vu sur le premier but, ça s’est passé comme ça. Le coach a eu tout bon.
Boulogne a fait un mauvais match ou Quevilly en a sorti un gros ?
Les deux. Boulogne a fait son match, mais nous on a sorti un très gros match, ça reste une Ligue 1 et il fallait se mettre à leur niveau. Sur ce match, il y a rien à dire, on a été très bons.
A la fin du match, Jacques Wattez (président de Boulogne) était furieux contre la prestation de ses joueurs…
Quand on est président d’un club de Ligue 1, se faire éliminer par une CFA, ça le fait pas trop… C’est lui le président, je pense qu’il connaît ses joueurs. Ce n’est pas à moi de juger comment il doit leur parler. Nous on sait très bien que si on n’avait pas sorti un très gros match, on ne serait pas passés face à une L1…
Quelle équipe aimeriez-vous jouer au prochain tour ?
On n’a pas la prétention de choisir telle ou telle équipe. Il reste de très très grosses équipes… Mais si on pouvait éviter le PSG, ce serait magnifique. Sur un match, on est capables de rivaliser, mais si je veux éviter le PSG, c’est juste par rapport au public. Si on tombe contre eux, on ne pourra pas jouer au stade par rapport aux normes de sécurité, vis-à-vis de leurs supporters… Si on pouvait rejouer encore à Robert-Diochon, ce serait génial. Parce que ce qu’il s’est passé hier avec le public, c’est juste extraordinaire. Si on pouvait refaire plaisir à Rouen et la région ce serait vraiment bien.
Quand t’as marqué, c’était un grand moment alors…
Quand j’ai marqué, j’étais dans ma bulle ! Sur le coup, on ne réalise pas trop. Voir tout le stade comme ça, nous qui avons l’habitude de jouer face à 100 ou 200 personnes, c’est incroyable. Là 12 000… Et marquer, gagner, il n’y a rien de mieux.
Quel est ton parcours ?
J’ai 27 ans. J’ai effectué toute ma formation au Havre, jusqu’à ma dernière année espoir. Je n’ai pas signé pro, j’ai fait deux ans à Quevilly, trois ans à Dunkerque, puis je suis revenu l’année dernière à Quevilly. Il y a des joueurs de l’équipe qui travaillent à côté, des étudiants, comme dans toutes les équipes amateurs. C’est ça qui fait notre force et qui nous aide sur des matchs comme hier…
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