Et sinon il y avait du foot…

Sus aux rentiers semblait scander l’Europe des sans grade, celle des Irlandais du Nord, des Finlandais ou Israéliens. Mais hier soir la hiérarchie a décidé d’imposer le respect. Parce qu’un Euro, c’est une affaire sérieuse et pour le folklore, la sélection autrichienne devrait assurer l’essentiel. Quelque chose nous dit que le rôle du con pourrait se tirer à la courte paille écossaise entre deux équipes en bleu.

Groupe A : les petits mais les bons comptes portugais

Les Portugais n’en menaient pas large avant la première étape de leur trek post soviétique entre l’Azerbaïdjan et le Kazakhstan (mercredi prochain). Service minimum assuré avec ce 2-0 face à des Azéris rapidement réduits à 10. Le Portugal remercie ses deux bourrins de service, Bruno Alves et Hugo Almeida, quand il y a le feu, on devient moins regardant sur la qualité. De ce match, mieux vaut garder la première sélection de Miguel Veloso en 6. Le gaucher du Sporting réinvente le jeu long. Du Pirlo caché sous le catogan d’Emmanuel Petit on vous annonce. Avec les matchs nuls de la Finlande en Belgique et des Serbes face à l’Arménie, le Portugal reprend la seconde place du groupe et la main. Toujours en tête, la Pologne entrevoit les Alpages et une élimination piteuse au premier tour. La Pologne au tapis après trois matchs : on joue sur du velours sur ce coup-là.

Groupe C : L’Euro dit oui mais peut-être pas à la Turquie

Avec leur nul ramené de Moldavie, les Turcs ratent l’occasion du break sur la Norvège. Vainqueurs des Bosniaques (3-2), les Grecs y sont presque. Et mercredi se profile un Turquie- Grèce qui à lui seul justifie l’invention des éliminatoires et du concept de match à haute tension. Pour les Turcs, ça serait quand même dommage de rater l’Euro au profit d’un pays qui ne veut même pas rentrer dans l’UE, tout ça pour des questions de quotas de pêche. Au fait qui arbitre mercredi à Istanbul ?

Groupe D : Le pléonasme allemand

La nouvelle est tombée entre un drop de Johnny et une couffe de Dominici, l’Allemagne est le premier pays qualifié pour la Suisse et l’Autriche. L’Allemagne n’a rien compris à la dramaturgie des préliminaires, il lui manquera toujours un Kostadinov pour faire peur aux enfants. L’Allemagne devrait être qualifiée d’office, on gagnerait du temps. Et puis avec son 0-0 en Irlande, l’Allemagne tue le suspens et qualifie à coup sûr la République Tchèque. Les Allemands devraient tenter un tour au rugby pour voir.

Groupe E : L’Estonie jouait aussi en bleu

L’Estonie nous a déçus. Incapable de mettre de l’envergure son jeu, oubliant ses ailes et tombant dans le jeu de l’ennemi, elle s’est fait concasser par des Anglais durs dans les duels qui ont mis en pratique un plan simpliste mais efficace. Le sélectionneur Viggo Jensen décidait de reconduire les héros de Skopje, auteurs d’un nul historique, arraché avec ce flair balte pas tout à fait mort. Même si les jaloux et les envieux ont pu évoquer le mental défaillant de l’ogre macédonien lors des matchs couperets. Malheureusement, dès la 10ème minute, l’ailier anglais Whright-Phillips profitait d’une erreur du gardien estonien. Du côté de Tallinn, les jaloux ne manquent pas de rappeler que son poste de prédilection, c’est quand même au centre. Bloqués dans un jeu au près, les Baltes sont méconnaissables, incapables de changer de rythme, bref, de réfléchir. Rooney en profitait pour engranger au pied. Le coup de grâce viendra d’un CSC de Rhan, dont tout le monde sait qu’il doit sa sélection à son amitié avec Jensen. Ce dernier sera d’ailleurs livré aujourd’hui à la vindicte populaire sur la place principale de Tallinn. Venez nombreux. Pour l’Angleterre, une victoire face à la Russie mercredi et la chianlie du début sera définitivement oubliée.

Groupe F : Tamudo l’Espagnol

Avant le match disputé au Danemark hier soir, Raul Tamudo était le héros de l’Espanyol Barcelone, autant dire un héros de quartier. Un type doué qui se planquait dans son coin le Raul ! Torres et Villa out, Aragones est venu chercher Tamudo par la manche pour lui dire : « Montre moi que tu es meilleur que cette blondasse de Torres » . C’est discutable, mais le vieux sait y faire en matière de motivation. Et Tamudo lui a montré. Un but de la tête et une offrande pour Sergio Ramos. Sergio Ramos défend, cisaille, déborde, marque, ce garçon est la polyvalence incarnée. Laporte en aurait fait un excellent remplaçant. Score final 3-1 pour l’Espagne, avec un dernier but de Riera, juste pour rappeler aux dirigeants bordelais qu’ils ont parfois de la merde dans les yeux. Mercredi, si la Suède assure contre l’Irlande du Nord, les billets seront réservés pour les deux gros du groupe.

Groupe G : « Toujours se méfier d’un Bulgare » vieux proverbe gaulois

Battues 1-0 en Roumanie, les ouailles de Marco Van Basten voient le spectre bulgare se rapprocher et un Bulgare dans l’angle mort, on connaît le résultat. Avec deux points d’avance et trois matchs encore à disputer, les Oranje seraient bien inspirés de rendre trois copies correctes face à la Slovénie, le Luxembourg et le Belarus. On essaye de maintenir le suspens comme on peut. Mais sinon il y a le groupe B.

Alexandre Pedro