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1982 : la dernière victoire italienne face au Brésil

Eric Maggiori
1982 : la dernière victoire italienne face au Brésil

Ce soir se dispute un match amical de luxe entre le Brésil et l’Italie, les deux équipes vantant le plus de titres mondiaux à leur actif. Sauf que pour l’Italie, c’est un véritable tabou. Les Italiens n’ont plus battu la Seleção depuis le 5 juillet 1982, lors du Mondial espagnol. Petit saut dans le temps de 31 ans.

Les supporters de la Squadra Azzurra n’auraient jamais pu le prédire. Lorsque leur équipe abat le Brésil, en quarts de finale de la Coupe du monde 1982, sur le score de 3-2, ils sont loin de se dire que plus jamais leur équipe ne battra la Seleção. Du moins, plus jamais, jusqu’à aujourd’hui, peut-être. Depuis leur rencontre de 1982, les respectifs quintuples et quadruples champions du monde se sont rencontrés à cinq reprises, pour un bilan de trois victoires brésiliennes et deux matchs nuls. Le dernier succès de la Squadra Azzurra, nous y venons, c’est donc ce 5 juillet 1982. Coupe du monde en Espagne, contexte postfranquiste, un an après la tentative de coup d’état du général Alfonso Armada. Côté football, on retrouve une Coupe du monde avec les stars de l’époque : Diego Maradona, Michel Platini, Zbigniew Boniek ou encore Sócrates. Les Brésiliens, considérés par beaucoup comme la meilleure équipe du tournoi, réalise une phase de poules parfaite, avec trois victoires en autant de rencontres, et dix buts marqués. De quoi faire figure d’épouvantail. Parallèlement, le parcours de l’Italie est pour le moins laborieux. La Squadra ne remporte pas le moindre match lors du premier tour, mais se qualifie miraculeusement grâce à ses trois matchs nuls contre la Pologne, le Pérou et le Cameroun. Au second tour, l’Italie et le Brésil se retrouvent dans la même poule, en compagnie de l’Argentine. Trois équipes, une seule place en demi-finale.

Le début de l’ouragan Rossi

Pour le premier match, qui se déroule le 29 juin, l’Italie vient à bout de l’Argentine, 2-1. Trois jours plus tard, les Argentins perdent à nouveau contre le Brésil (1-3) et sont donc éliminés. L’Italie et le Brésil se donnent donc rendez-vous le 5 juillet pour la finale du groupe, sorte de « quart de finale » à élimination directe. Le match se joue à 17h. Une heure de corrida. Le décor : l’estadio Sarrià de Barcelone, sous un soleil tapant. « Nous nous sommes dits : nous sommes forts, parce que nous prenons peu de buts. Eux, ils jouent bien, ils marquent des buts, mais ils ont une défense que l’on peut pénétrer. Nous sommes entrés sur la pelouse en étant persuadés que nous allions passer le tour » , raconte Alessandro Altobelli, remplaçant lors de cette rencontre. De fait, la Squadra ne met que cinq minutes à prendre l’avantage. À la 5e minute, Cabrini dépose un centre du gauche sur la tête de Paolo Rossi, qui trompe Waldir Peres. L’histoire est belle : Paolo Rossi avait été suspendu deux ans suite à l’affaire du Totonero, en 1980. Après deux ans d’absence, il fait son retour en avril 1982, et est sélectionné in extremis pour le Mondial espagnol.

Ce but contre le Brésil est son premier dans la compétition. Le début de l’ouragan Rossi. « J’ai toujours eu la confiance de mon entourage, des entraîneurs, des coéquipiers. Cela a été fondamental pour moi. Car dans ce genre de situation (la suspension, ndlr), ce n’est pas la condition physique qui peut te manquer, mais bien la condition mentale » , explique l’ancien buteur de la Juve. À ce moment-là du match, c’est justement le mental qui va manquer aux Italiens, car le Brésil appuie sur l’accélérateur. Après un gros loupé de Serginho, c’est Sócrates qui égalise d’une frappe au premier poteau, mal couvert par Dino Zoff. À 1-1, c’est le Brésil qui se qualifierait pour la demi-finale, grâce à une meilleure différence de buts. Mais la Squadra ne se résigne pas. Loin de là. Sur une mauvaise passe de Junior, Paolo Rossi, encore lui, chipe le ballon aux 30 mètres, avance et expédie un missile central au fond des filets brésiliens. 2-1. L’Italie repasse en demie.

La parade de dingue de Zoff

En début de deuxième mi-temps, les Brésiliens sont bien décidés à inverser la tendance. Les occasions se multiplient, et Zoff est obligé de faire des miracles, notamment face à Cerezo, puis sur une tentative de talonnade de Serginho. Rien ne semble pouvoir passer. « Zoff était vraiment la personne qui apportait l’équilibre et nous donnait une incroyable sérénité sur la pelouse » , se remémore Marco Tardelli. Et pourtant, le Brésil va finir par égaliser par le plus « Italien » des Brésiliens : Falcao, le joueur de la Roma. Le joueur parvient à transpercer Zoff sur une frappe puissante du gauche. « J’étais convaincu de l’arrêter, mais c’est une minuscule déviation de la cuisse de Bergomi qui m’a trompé. Le ballon est passé juste au-dessus de mes mains. Prendre un but de Falcao, du gauche, dans cette seconde période où j’étais sûr de ne pas prendre de but, ce n’était pas possible » , détaille le portier. La situation est donc la même qu’en première période, après l’égalisation de Sócrates : le Brésil, avec ce nul, est virtuellement qualifié pour la demi-finale.

La Seleção pourrait alors se contenter de gérer le score. Mais ce n’était visiblement pas dans son ADN. L’équipe de Tele Santana continue d’attaquer et de se créer des occasions. La Squadra semble ne plus pouvoir se relever de ce deuxième coup de massue. Et pourtant. Ce jour-là, la Nazionale avait un homme au-dessus du ciel. Paolo Rossi. À la 74e minute, les Italiens obtiennent un corner. Bruno Conti le tire, le ballon traîne dans la surface, est repris de volée par Tardelli et dévié dans les buts par le diable Rossi. 3-2. Puis 4-2, grâce à un but d’Antognoni. Mais le juge de ligne annule, pour un hors-jeu inexistant. À cause de cette décision, les Azzurri disputent les dernières minutes en apnée. Un but du Brésil, et ils sont dehors. 89e minute. Eder dépose un ballon sur la tête d’Oscar, son coup de casque est parfait, mais Zoff réalise une parade monstrueuse sur sa ligne. « Pendant cinq secondes, j’ai été terrifié par l’idée que l’arbitre puisse avoir mal vu l’action et qu’il pense que le ballon avait franchi la ligne. Heureusement, il avait tout vu. Quel soulagement » , raconte le bon Dino. Le score ne bougera plus. L’Italie s’impose 3-2 et se qualifie pour les demi-finales. La suite, c’est une victoire en demi-finale contre la Pologne (2-0, doublé de Paolo Rossi), puis le succès en finale contre la RFA (Rossi, Tardelli, Altobelli). Ah, les années 80…

Le résumé du match :

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Eric Maggiori

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