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- PSG-Bruges (4-1)
PSG, on se dit rendez-vous en février
Le PSG avait donc décidé de réserver le meilleur pour la fin dans cette phase de poules de Ligue des champions. Malgré un duel sans enjeu, les Parisiens ont livré leur meilleure partition européenne de l'automne face au Club Bruges, ce mardi (4-1). Pas de quoi faire oublier un bilan globalement mitigé pour les soldats de Mauricio Pochettino.
Ça y est, c’est fini. S’il n’avait rien à en espérer sur le plan comptable (la deuxième place était certaine après la défaite à City), le PSG a achevé sa phase de poules de Ligue des champions par une victoire relativement probante face au Club Bruges. À l’heure de dresser le bilan de l’automne européen des Parisiens, la moue est pourtant plutôt dubitative. La faute à cette deuxième place d’abord, une première depuis la saison 2016-2017, lors de laquelle les Rouge et Bleu avaient cédé le trône de leur groupe au soir d’un nul à domicile contre Razgrad. Mais c’est surtout le contenu global proposé par la troupe de Pochettino qui a de quoi inquiéter au moment de se projeter sur la suite de l’aventure. Tellement loin des attentes folles nées du parcours de la saison passée, suivie d’un mercato cinq étoiles.
Mbappé toujours plus haut, Donnarumma parfaitement lancé
Au rayon des satisfactions, un premier nom vient immédiatement à l’esprit : Kylian Mbappé. La triplette offensive sous le feu des critiques, l’enfant de Bondy a mis l’équipe sur ses épaules, comme il l’avait fait à Barcelone ou à Munich il y a quelques mois. Décisif à chaque match (4 buts, 5 passes décisives sur les 13 pions du PSG), le génie français totalise désormais 31 caramels sur la scène européenne. Seule ombre au tableau, un penalty raté sans conséquence contre le RB Leizpig, mais qu’importe, le PSG sait au moins une chose à mi-parcours : son homme fort porte le n°7, court plus vite que les autres et n’a pas sa langue dans sa poche. « Le bilan, c’est qu’on doit gérer nos temps faibles, qui sont peut-être beaucoup trop faibles, confiait-il à Canal+ au coup de sifflet final. On a une gestion des matchs qui n’est pas toujours adéquate avec des matchs de haut niveau. »
Parmi les joueurs qui ont répondu présent sur le plan individuel, Gianluigi Donnarumma s’est lui aussi illustré. Pour sa grande première dans la plus belle des compétitions de clubs, l’Italien a étalé tout son talent lors du match aller contre Manchester City. Avant de récidiver ce mardi face à Bruges, même s’il a dû céder sur une frappe de Rits en seconde période. Avec trois matchs chacun, les deux derniers remparts ne se sont pas clairement départagés, leur concurrence ne semble pour l’heure pas perturber leurs performances. Reste à savoir lequel des deux aura l’honneur d’accompagner Léo Messi sur le terrain dans deux mois. Méconnaissable en Ligue 1, l’Argentin a pu agacer par son absence totale d’implication défensive. Il n’empêche, le désormais septuple Ballon d’or a pu profiter de la C1 pour reprendre sa respiration, avec tout de même cinq buts à l’arrivée. C’est la moitié du total de Sébastien Haller, mais ce n’est pas mal quand même.
Dis-moi comment tu joues, je te dirai qui tu es
Sur le plan collectif en revanche, ce PSG a inquiété depuis début septembre, incapable de livrer la moindre prestation aboutie sur 90 minutes. Résultat, les onze points récoltés représentent le pire bilan de l’ère QSI, à égalité avec la saison 2018-2019, saison lors de laquelle les protégés de Thomas Tuchel avaient dû s’employer pour devancer d’une courte tête Liverpool et Naples. Dans le jeu, aucun plan ne semble se dégager, sinon celui de compter sur les exploits individuels. Au cœur des critiques, Mauricio Pochettino n’a enregistré que cinq victoires continentales depuis son arrivée (en douze matchs), ce qui n’a pas grand-chose de rassurant. « C’est un pas en avant. On a vu des connexions, de l’entente entre les joueurs. Ils avaient besoin de ce genre de performance », pouvait savourer l’Argentin après la rencontre. En espérant que ça dure.
En effet, la propension des joueurs de la capitale à se recroqueviller dans leurs 20 mètres, aperçue par moments la saison dernière, a pris une toute nouvelle dimension contre Manchester City, lors du match retour. Dans l’ensemble, Paris n’a jamais ou presque affiché la moindre maîtrise collective jusqu’à cette dernière sortie contre Bruges, ternie par vingt premières minutes en seconde période qui ont de quoi interroger. Une équipe qui n’en a pas toujours été une, à l’image du manque d’efforts défensifs des trois attaquants, véritable refrain depuis de trop longs mois. Autant de doutes qui pourraient vite être balayés un soir de février prochain. Ou revenir hanter tout un club. Aux Parisiens de faire leur choix.
Par Tom Binet