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Tottenham-Ajax : au-delà des rêves

Par Maxime Brigand
Tottenham-Ajax : au-delà des rêves

Si la demi-finale aller de Ligue des champions qui oppose mardi soir Tottenham et l'Ajax est un hymne au football collectif et aux premiers rideaux généreux, ce rendez-vous ne peut-être un espace pour rêver : c'est une plate-forme pour vivre.

Quatorze jours plus tard, il reste encore quelque chose des vertiges, du bonheur des survivants, des effluves de farandoles. Il fallait écouter la version Buzz l’Éclair de Mauricio Pochettino lundi après-midi pour s’en convaincre. Extraits : « J’ai toujours été un rêveur. Quand j’étais très jeune, dans mon village de Murphy, je rêvais que je deviendrais un jour footballeur et j’y suis arrivé. Cela n’a pas été simple de réaliser ces rêves, mais j’ai toujours eu le sentiment qu’avec de la détermination et du travail, il est possible de réussir de grandes choses. Lorsque vous réussissez des choses dans la vie, c’est parce que vous les avez d’abord rêvées et installées dans votre esprit. Aujourd’hui, je vis un nouveau rêve : être en demi-finale de la Ligue des champions avec Tottenham était un rêve il y a cinq ans et nous y sommes parvenus. Mais il faut toujours rêver de la lune pour pouvoir toucher le ciel. » Une demi-finale de C1 est un drôle de moment où chacun vient chercher un sentiment, une trace de l’unique, et se retrouver au carrefour situé entre l’aventure historique et les regrets éternels. Voilà où se retrouvent ce matin les joueurs du Tottenham de Pochettino et l’Ajax d’Erik ten Hag.

Comment prendre ce Tottenham ?

La réalité, maintenant : s’il serait menteur de prétendre que l’Ajax n’a encore rien fait sur sa route et que l’épopée ne serait belle que si elle s’étirait jusqu’au bout de la route, la bande de Ten Hag s’apprête à sauter dans l’inconnu mardi soir, à Londres. Pour une raison simple : elle ne sait pas quel Tottenham va se présenter face à elle tant les Spurs naviguent dans le brouillard cette saison et peut-être un peu plus encore depuis quelques jours. Le pic d’alerte a été atteint samedi, après la première défaite (0-1) des hommes de Pochettino dans leur nouveau stade contre West Ham, qui a été suivie de déclarations inquiétantes. Dont celle-ci, livrée par Fernando Llorente : « Nous devons montrer autre chose. Je ne sais pas pourquoi, mais nous avons mal joué. Et nous devons corriger les choses si nous voulons battre l’Ajax. » Mais que s’est-il passé ? Comment prendre ce Tottenham qui touche à sa première demi-finale de C1 depuis 1962 et qui vient de coucher le Manchester City de Pep Guardiola au tour précédent ? Difficile à dire tant l’actuel troisième de Premier League semble glisser dangereusement depuis quelques mois et peine à livrer une prestation globale et aboutie. En réalité, depuis janvier, il n’y en a eu qu’une seule : le quart de finale aller remporté à domicile face à City (1-0), pour lequel Pochettino avait réussi – et ce n’est pas anecdotique, justement – à aligner un milieu fort et dominant, tenu par la paire Sissoko-Winks.

La quête des solutions et la machine intrépide

Voilà où va se situer le principal mystère du jour : au cœur du jeu, là même où Tottenham n’a pas recruté l’été dernier, d’où s’est tiré Moussa Dembélé cet hiver, où Eric Dier peine à enchaîner les performances et à éviter les blessures, où Victor Wanyama n’arrive pas à retrouver son niveau d’hier, où Winks est forfait, où Sissoko est incertain… et où l’Ajax gagne avant tout ses rencontres grâce à sa capacité à maintenir mentalement ses circuits peu importent les situations avant d’exploser offensivement. Face aux nombreuses absences (Kane, Aurier, Lamela, Winks, Son) et aux quelques incertitudes (Sissoko, Vertonghen), Pochettino pourrait alors tenter de changer son approche et d’installer un 3-4-3 avec Lucas en pointe plutôt que Llorente, ce qui semble plus adapté pour s’emboîter dans les micro failles de l’Ajax. Le fera-t-il ? Pas sûr, Pochettino se contentant d’affirmer lundi devoir « trouver des solutions » pour faire sauter la machine intrépide batave. Car cette machine, elle, a des solutions et les connaît sur le bout des doigts. Que ce soit contre le Real, la Juventus, le Bayern ou le Vitesse Arnhem, l’Ajax avance de la même manière : de l’avant, en cherchant à s’installer le plus rapidement dans le milieu de terrain adverse, où les hommes de Ten Hag déroulent ensuite leurs triangles et laissent parler leur chaos organisé et synchronisé. Cette équipe a réussi l’exploit de forcer n’importe quel adversaire à s’adapter à elle et c’est déjà sa plus grosse réussite de la saison.

Le pari du foot d’initiative

Pourquoi ? Parce que cet Ajax fait peur à tout le monde, qu’il semble capable de découper n’importe quelle tête et peut-être encore plus celle de ce Tottenham amoindri et blessé. Dans une Ligue des champions 2019 qui récompense l’effort collectif et les premiers rideaux bosseurs, le club amstellodamois est une terreur qui fait renaître son prédécesseur des années 1970. Un prédécesseur qui tournait aux mêmes vitamines : des individus intelligents, de l’intensité physique, du mouvement, du pressing, de la vitesse, de la création d’espaces permanente… Aujourd’hui, rien n’a changé dans le fond, Ten Hag ayant réussi son pari d’un foot « offensif, d’initiative et enthousiasmant » construit autour d’un onze flexible, un peu dans la forme. Car, et c’est sa force, cet Ajax, qui arrive à Londres au complet, sait s’adapter aux évènements et n’est pas obsédé par la possession (9e rang de la compétition avec 53,4% de moyenne), ce qu’a prouvé sa double confrontation contre la Juventus. D’ailleurs, la majorité des buts que les Néerlandais ont inscrits cette saison sont issus d’attaques rapides. L’ensemble est ainsi devenu plus imprévisible que lors des années 1970 et donc plus dangereux, même s’il reste vulnérable dans le dos des latéraux, ce que Pochettino a évidemment noté, lui qui adore donner une liberté offensive accrue à ses latéraux. Le cadre de cette demi-finale est posé : voilà un nouveau sommet, un croisement d’épopées, une autre logique. Un moment pour grandir un peu plus encore, surtout. Aux armes.

La connexion gagnante

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