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Ménez à la conquête de l’América

Par Christophe Depincé
4 minutes
Ménez à la conquête de l’América

Jérémy Ménez s'est envolé de Turquie pour s'engager avec le Club América, géant du football mexicain. Le huitième club de sa carrière professionnelle et une nouvelle histoire à laquelle on a envie de croire.

Un doigt sur la bouche en photo de profil, une vidéo au jeu d’acteur hésitant, un nouveau départ : Jérémy Ménez est bien de retour sur Twitter et dans nos cœurs. Avec toujours ce même mélange d’insolence maladroite et de maladresse insolente, ce côté wannabe bandit du mec profondément gentil. Comme d’habitude, son transfert suscite à la fois enthousiasme chez le receveur et soulagement chez le donneur. C’est l’histoire de sa vie. Presque partout – sauf justement ces deux dernières saisons –, il aura fait lever les foules à maintes reprises pour finalement s’en aller déçu. Contre lui-même, contre ses dirigeants ou contre les supporters, trop exigeants ou trop ingrats pour se contenter de ses fulgurances. Après six mois à Antalya où, souvent blessé, il aura cette fois trop peu joué pour apprendre à se faire aimer et détester, il s’en va donc conquérir l’América. Délicat de présumer du génie ou de la bêtise de ce choix, car c’est lui qui en décidera. C’est en tout cas un joli risque, même s’il a en réalité tout à y gagner.

9-4, c’est l’América

C’est quoi le Club América, déjà ? Une sorte de vieux monstre du nouveau monde, détenant le record de victoires en Ligue des champions CONCACAF (7), ayant réalisé les premières performances notables d’une équipe mexicaine en Copa Libertadores, douze fois champion national et considéré avec les Chivas de Guadalajara comme le plus grand club du pays, malgré des résultats en dents de scie. C’est aussi une arène de 87 000 têtes : le fameux stade Azteca, où Pelé et Maradona ont soulevé une Coupe du monde, rien que ça. De quoi mettre un peu la pression, non ? Sans doute conforté dans son choix par le précédent Gignac, le Vitriot sera également confronté à l’histoire qu’est parvenu à écrire l’ancien Marseillais en Liga MX. Un beau défi, pas une mince affaire. S’il affiche un niveau similaire à ses débuts parisiens ou milanais, difficile de croire qu’il ne séduira pas. Même si la bascule se fera sûrement sur ce qui lui a toujours coûté l’amour : son langage corporel, ces mains qui traînent sans cesse sur ses hanches dès qu’il perd un ballon, cette façon de souffler à la moindre contrariété, ce refus de dépasser l’injustice quand il le faut, aussi, parce qu’il en a subi. Il essaiera de dissimuler tous ces petits défauts sous la houlette de l’entraîneur argentin Ricardo La Volpe, penseur du football et ancien sélectionneur du Mexique, qui aura certainement deux ou trois consignes à lui donner et bien plus à lui apprendre. Troisième du tournoi d’ouverture et balayé ensuite par les Tigres de Gignac aux portes de la finale des playoffs, le club de la capitale jouera ce dimanche soir sa première rencontre du tournoi de clôture. Clore son chemin avec le panache de son premier triplé, c’est tout ce qu’il reste au lionceau.

Aide-toi et le stade t’aimera

De ses compères de la génération 1987, Jérémy Ménez n’aura jamais la carrière exemplaire de Karim Benzema, la passion clivante qu’a pu engendrer Samir Nasri ou même la bienveillance qu’a su susciter l’innocence d’Hatem Ben Arfa. Il avait juste le talent. C’était trop et trop peu pour ne pas végéter dans un entre-deux qui doit le frustrer lui bien plus que nous. À bientôt trente et un ans, il s’offre malgré tout son meilleur dribble, l’occasion qu’il ne faudra pas croquer, celle de devenir une légende de l’ailleurs, l’un des pionniers d’un football qui soulève notre curiosité, mais semble trop éloigné pour réellement nous passionner. Loin des yeux, loin du cœur. Personne n’a jamais vraiment essayé de t’aimer ici de toute façon, JM7. Alors, à défaut de fermer des bouches en France, puisses-tu faire crier ton nom sur un autre continent. Fais-le pour toi, pour ceux qui n’ont jamais cessé de croire en tes accélérations hors du temps. Pour écrire un petit bout d’histoire quelque part, enfin.

Top 100 : Footballeurs fictifs (de 70 à 61)

Par Christophe Depincé

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