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Ces Italiens qui quittent (ou pourraient quitter) la Botte

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Ces Italiens qui quittent (ou pourraient quitter) la Botte

L’éventuel départ du tout jeune Marco Verratti relance la polémique en Italie : est-ce une bonne chose de laisser partir les talents en devenir à l’étranger ? Un débat déjà alimenté par les départs, les saisons précédentes, des Giuseppe Rossi, Sirigu et Balotelli.

11 millions d’euros. C’est la somme que le PSG aurait proposée à Pescara pour débaucher le jeune Marco Verratti, 19 ans. Autant être franc : 11 millions d’euros, c’est une sacrée somme pour un petit club comme Pescara. Ce serait d’ailleurs, de très loin, le record pour ce club qui débarque cette saison en Serie A. Le transfert est encore loin d’être concrétisé, certes, mais il fait pourtant déjà polémique en Italie. Si tout le monde comprend bien qu’à l’heure actuelle, avec des clubs qui sont obligés de mettre la clef sous la porte, il est difficile de refuser 11 millions d’euros, l’éthique pose problème. Car Verratti est l’un des joueurs les plus prometteurs du football italien. À Pescara, il a réalisé une saison magnifique, ponctuée par la montée en Serie A, à tel point que les observateurs n’ont pas hésité à le comparer à Pirlo. « Même si Pirlo, à 19 ans, était loin d’être aussi fort » , plaisantait, il y a encore quelques semaines, Zdeněk Zeman, le coach qui l’a repositionné en « regista » , juste au-dessus de la défense. Le voir filer à l’étranger serait un crève-cœur pour ceux qui avaient déjà anticipé son avenir : encore un an à Pescara pour découvrir la Serie A, puis un transfert à la Juve pour gagner en complicité avec les cadres de la Nazionale en vue de la Coupe du monde 2014. Mais non. Le PSG, qui va bientôt compter plus de joueurs italiens dans ses rangs que certains clubs de Serie A, est venu contrecarrer cette évolution « logique » . Et ainsi relancer un débat qui dure depuis quelques années.

Le top du top

De fait, pendant l’Euro, de nombreux journalistes et commentateurs italiens se sont réjouis de ces joueurs italiens évoluant en Italie et qui apportent de la fraîcheur à la Nazionale. Entre autres : Diamanti, Giovinco, Marchisio ou encore Balzaretti. Des réjouissances qui semblaient vouloir dire : « Il en faudrait plus, des joueurs comme ça. » Car c’est une tendance qui s’est développée lors des dernières années : au lieu de grandir en Italie, les jeunes joueurs prometteurs partent désormais à l’étranger. Giuseppe Rossi est le premier cas qui vient à l’esprit. Si Pepito n’est pas né en Italie, il y est revenu à l’âge de 19 ans. Mais après une expérience d’un an à Parme, il a préféré filer en Espagne, à Villarreal, alors qu’il était convoité par les grands clubs italiens. Même son de cloche pour Mario Balotelli. Celui qui a explosé avec le maillot de l’Inter a souhaité poursuivre sa progression ailleurs, plus précisément à Manchester City. Un peu comme si l’Inter était déjà le rang le plus haut atteint en Italie et que, pour continuer l’ascension, il fallait partir ailleurs.

Cette chose aurait été inenvisageable il y a encore quelques années, lorsque jouer au Milan AC ou à la Juventus était le top du top pour un joueur de football. On en revient là au débat sur le niveau général du football italien, qui n’est qu’un débat transversal de celui-ci. Toutefois, difficile de savoir qu’est-ce qui est la cause de quoi ? Le niveau général des clubs italiens a-t-il légèrement baissé parce qu’il n’y a pas assez de jeunes joueurs talentueux ? Ou bien n’y a-t-il pas assez de jeunes joueurs talentueux parce que les clubs ne parviennent pas à les valoriser ? C’est là que, forcément, le parallèle avec l’Espagne s’impose. Tous les joueurs de l’équipe d’Espagne championne du monde et double championne d’Europe ont grandi en Espagne. La plupart jouent encore là-bas (en grande partie au Barça et au Real Madrid) et ceux qui jouent à l’étranger (Torres, Mata, Silva) avaient déjà fait leurs armes en terre ibérique avant de partir sous d’autres cieux. Seul Fàbregas a fait le chemin inverse. L’exception qui confirme la règle.

La Russie, la France, le Canada, la Suisse

Oui, c’est donc un fait : de plus en plus de joueurs italiens partent à l’étranger, alors que, pendant très longtemps, ils ont été moqués pour « ne jamais vouloir quitter la mamma » et donc rester en Italie. Lors des dernières saisons, on a assisté à des exodes vers la Russie (le départ de Criscito, notamment, avait fait débat en Italie), vers l’Allemagne et désormais vers Paris. Certains joueurs prometteurs sont également repérés très tôt par des clubs étrangers, qui viennent presque les dégoter au berceau pour ensuite les former. Les exemples les plus récents sont ceux de Federico Macheda, chipé par Manchester United à la Lazio (pour finalement n’être la hype de la Premier League que pendant quelques semaines) et de Jacopo Sala, parti de l’Atalanta à 15 ans pour Chelsea, puis racheté par Hambourg, où il est en train d’éclore.

Ce problème se pose dans chaque pays qui sort régulièrement des talents (les centres de formation français en savent quelque chose), mais le fait que cela se passe désormais en Italie marque un changement aussi bien dans la mentalité que dans la démarche. En 1998, lorsque Samuele Dalla Bona, âgé de 17 ans, avait quitté l’Atalanta pour Chelsea, cela avait provoqué un tollé de l’autre côté des Alpes. Aujourd’hui, cela semblerait presque habituel. Est-ce bien ? Peut-être. Peut-être pas. Que des joueurs en fin de carrière, comme Nesta, Di Vaio ou Gattuso se tirent au Canada ou en Suisse, c’est une chose. C’est même totalement compréhensible. Mais pour un jeune joueur en devenir, c’est une autre problématique.

Le football italien a des joueurs prometteurs, des Insigne, Immobile, Faraoni, Destro, El Shaarawy, Viviani, Marrone, Crescenzi, De Sciglio… Ces joueurs-là ont besoin d’être protégés, chéris et même regroupés pour qu’ils puissent apprendre à jouer ensemble. Bah ouais, c’est con, mais ça se voit, que Xavi et Iniesta jouent ensemble depuis 10 ans… Alors, Verratti au PSG, c’est bien pour les comptes de Pescara, oui. Mais est-ce vraiment une bonne idée pour le football italien dans sa globalité ? Au lendemain de la finale perdue contre l’Espagne, Cesare Prandelli, le sélectionneur azzurro, répondait indirectement à cette question : « Nous devrons évaluer les jeunes joueurs, même si j’espère que Pirlo va continuer à jouer pendant encore deux ans, car il en a l’envie. Mais il faut faire grandir quelqu’un à ses côtés. Or, si ce quelqu’un joue loin, comment va-t-il grandir ? Je demande juste à vérifier l’évolution de ces jeunes joueurs tous les deux mois, sinon, de quel projet s’agit-il ? » . En voilà au moins un qui a déjà un avis bien tranché sur la question.

Eric Maggiori

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