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Mohamed Tria : « Les gens ont peur que ce changement de nom entraîne une perte d’identité »

Propos recueillis par Maxime Renaudet
Mohamed Tria : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Les gens ont peur que ce changement de nom entraîne une perte d&rsquo;identité<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Officialisation de son changement de nom et augmentation de son capital à la suite de l'arrivée de 6e sens immobilier, le Sporting Club de Lyon (N1) – ex-AS Lyon-Duchère – entame un virage important pour la suite de son histoire. Mais dans cette quête du haut niveau, Mohamed Tria, président depuis 2008, refuse de renier l'identité et l'engagement social de son club.

Ce jeudi, l’AS Lyon-Duchère est officiellement devenue le Sporting Club de Lyon. Pourquoi ce changement de nom après 56 ans d’existence ?On était déjà le Sporting Club de Lyon depuis un an, mais on ne pouvait pas l’utiliser en compétition, car on a changé de nom trop tardivement au goût de la Fédération. On veut fédérer des supporters de type populaire à l’échelle de la métropole de Lyon, car on sait très bien que pour les quartiers populaires, la bannière du nom est assez importante. On a estimé que, si on voulait fédérer le plus grand nombre, à Jonage, Givors, Rillieux, Bron, par exemple, il fallait trouver une bannière générique à connotation populaire, d’où le Sporting Club de Lyon (nom qui a été choisi par plus de 3 000 votants via un sondage, N.D.L.R.).

Pour fédérer le plus grand nombre, il fallait trouver une bannière générique à connotation populaire, d’où le Sporting Club de Lyon.

Le même jour, le FC Gobelins est devenu le Paris 13 Atletico, ce qui a engendré une certaine incompréhension. Est-ce que vous comprenez les critiques ? Je les ai un peu vécues à la Duchère quand on a changé de nom l’année dernière. J’ai tenu quelques réunions publiques pour expliquer la démarche, et je me suis rendu compte que beaucoup de gens ont peur que cela entraîne une perte d’identité. Mais une fois qu’on explique que l’on va rester dans le territoire où on est, et que l’objectif est d’amener le plus de personnes possible avec nous, ils comprennent mieux la démarche. Aujourd’hui, économiquement, le foot nécessite beaucoup de moyens financiers et on ne peut pas avoir un club ambitieux à l’échelle d’un territoire qui est un quartier, mais plutôt essayer d’impliquer le plus grand nombre.

Tout en gardant votre identité, celle d’un club où la formation a avant tout un rôle social et éducatif ? La crainte des partenaires, en tout cas les retours que j’ai eus sur le changement de nom, c’est de perdre cette particularité. Est-ce qu’on va se concentrer sur le sport de haut niveau exclusivement ? Ou est-ce qu’on va garder un ADN teinté d’entraide, qui permet d’accompagner les jeunes autour d’actions sociales ? Ce qu’on veut, c’est faire un grand club professionnel qui nous permette, à travers un sport de haut niveau, de toucher le plus grand nombre, pour pouvoir les accompagner socialement. Donc oui, on consacrera toujours autant d’argent à nos actions sociales, car je pense que le travail social qu’on fait efficacement depuis dix ans à la Duchère, on peut tout à fait le faire à l’échelle de la métropole.

On consacrera toujours autant d’argent à nos actions sociales, car je pense que le travail social qu’on fait efficacement depuis dix ans à la Duchère, on peut tout à fait le faire à l’échelle de la métropole.

L’annonce de ce nouveau projet a été précédée d’une lettre anonyme envoyée par des personnes du club à la DNCG, et aux dix-sept autres formations de National. Avant que vous déposiez plainte. Ça va donc se régler devant le tribunal ? C’est la seule réponse que je peux apporter à une lettre calomnieuse comme ça. On a annoncé notre ambition avec un grand projet, un nouvel actionnaire (6e sens immobilier est devenu l’actionnaire majoritaire à 70 %, N.D.L.R.), et je pense que malheureusement, dans cette transformation, ça a créé quelques aigreurs chez certains, je n’en sais rien. Après, laissons faire la justice. Comme je dis souvent, à la Duchère, depuis dix ans, seize joueurs sont partis et revenus, on est un vrai quai de gare. Donc j’imagine que si c’était si terrible que ça à la Duchère, je n’aurais affaire qu’à des sadomasos.

Si c’était si terrible que ça à la Duchère, je n’aurais affaire qu’à des sadomasos.

Côté sportif, vous avez terminé huitième de National la saison dernière, c’est quoi l’objectif pour celle qui arrive ?Notre objectif est très ambitieux cette saison. On avait dit l’année dernière qu’on voudrait accéder à la Ligue 1 en cinq ans. Deux ans pour sortir du National, et trois pour sortir de la Ligue 2. Donc pour être conforme à notre feuille de route, il faut absolument qu’on monte cette année. On veut respecter chaque palier, structurer le club, le pérenniser et faire les choses avec méthode afin que les fondations soient solides.

Le National ressemble un peu à un mouroir. À quand une professionnalisation de cette division ?Vous savez, on fait un championnat de Ligue 2, mais en National. On joue en même temps, on va sur les mêmes territoires, voire même sur certains plus compliqués en matière d’accessibilité, et nos joueurs sont tous pros. Mais on se trouve dans une posture où on n’a pas de visibilité, car on n’a pas de droits TV. On est un vivier formidable pour les équipes de L2 et L1, qui viennent se servir, mais on n’est pas protégés non plus pour notre formation. Et ça, ça fait des années qu’on le répète. C’est pour des raisons économiques qu’on ne veut pas nous statuer comme championnat pro, et car les clubs pros ne veulent pas partager leur argent. C’est l’égoïsme du football professionnel.

C’est pour des raisons économiques qu’on ne veut pas nous statuer comme championnat pro, et car les clubs pros ne veulent pas partager leur argent.

Un égoïsme exacerbé par la pandémie de Covid-19. Qu’avez-vous pensé du comportement de votre homologue lyonnais, Jean-Michel Aulas, à qui on a reproché de défendre coûte que coûte ses intérêts ?Il y a le fond et la forme. Sur le fond, je pense qu’il n’a pas tort, surtout quand on voit que les autres championnats vont redémarrer. Je n’ai pas non plus compris pourquoi on s’est précipité en disant qu’on arrête le championnat. On voit que les pays qui ont été plus touchés que nous, l’Espagne ou l’Italie, vont reprendre. Donc, sur le fond, je pense qu’il a encore été visionnaire. Après, sur la forme, je peux comprendre que ça puisse agacer, parce qu’il ne lâche rien. Mais après, il est comme ça, on ne va pas le changer maintenant.

Justement, entre vous et Jean-Michel Aulas, c’est un peu : je t’aime, moi non plus. Comment les choses se passent en ce moment ? Il ne se passe rien, c’est toujours un peu pareil en fait, rien n’a évolué particulièrement ces derniers temps.

Dans cet article :
Lyon-La Duchère rétrogradé en National 3
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Propos recueillis par Maxime Renaudet

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