Ferguson : « En 1989, je n’ai pas gagné un seul match de tout le mois de décembre »

Sir Alex Ferguson, coach ultra gagnant ? Cela n’a pas toujours été le cas.

À quelques semaines de la sortie d’un documentaire consacré à sa carrière, la légende de Manchester United (79 ans) et son fils se sont exprimés sur de nombreux sujets dans une longue interview au Guardian, durant laquelle ils évoquent notamment les débuts compliqués de Sir Alex en tant qu’entraîneur des Red Devils, trois ans après sa victoire en Coupe des coupes avec Aberdeen.

« Tout était plus grand qu’à Aberdeen, que ce soit le club, le stade ou la pression médiatique, se rappelle Jason. C’était la première fois que j’éprouvais les réactions hostiles des supporters après une défaite de l’équipe dirigée par mon père. » Une expérience inédite et pénible pour les enfants de l’Écossais, convaincus que leur père ne réussirait pas. « Cela n’avait pas de sens qu’il soit persuadé que cette aventure avec MU allait bien se finir », précise Jason. « Notre centre de formation progressait à grands pas. À cette époque, l’âme du club reposait sur ses jeunes joueurs, répond son père. Je savais que nous étions en chemin. J’avais juste besoin d’être soutenu par le board. »

Du soutien, mais également du temps pour développer sa « Class of ’92 » (Ryan Giggs, Paul Scholes, Nicky Butt, David Beckham, Gary et Phil Neville) et créer quelque chose de fantastique. « Lorsque nous avons commencé à observer les matchs des jeunes, il n’y avait que 50 spectateurs – les pères, les oncles, les copains, raconte Sir Alex. Mais rapidement, un millier de personnes venaient les voir le samedi matin, avant d’aller à Old Trafford l’après-midi. Nous étions sur la bonne voie. J’avais juste besoin d’un moment. Mais durant tout le mois de décembre 1989, je n’ai pas gagné un seul match. » Et malgré l’ire de certains fans, dont un brandissant une bannière « Trois ans d’excuses et c’est toujours de la merde » en 1989, Ferguson n’a jamais douté de sa méthode, en partie grâce au soutien indéfectible du club.

Un soutien qu’il a bien rendu, apportant 37 trophées en 27 saisons avec les Red Devils.