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Jérémy Doku, le dribble dans la peau

Par Valentin Lutz et Arthur Stroebele
Jérémy Doku, le dribble dans la peau

On pourrait croire qu’avec son transfert à Rennes contre 26 millions d’euros, Jérémy Doku est entré dans la cour des grands. Mais, en fait, le jeune Belge (18 ans) y a toujours été. De son arrivée à 10 ans à Anderlecht jusqu’à ses débuts en professionnel à 16 ans, il a sans cesse été perçu comme le nouveau prodige du Plat Pays. Mais la Belgique est déjà devenue trop petite pour lui.

« Salut Jérémy, je suis Romelu. Comme toi, j’ai joué à Anderlecht pendant des années. Si je peux te donner un bon conseil, je crois que tu dois saisir ici le plus vite possible la chance de devenir professionnel. J’espère que tu feras le bon choix et que tu resteras ici. » Anderlecht le sentait, Jérémy Doku était en train de lui filer entre les doigts. Alors, il fallait tenter le tout pour le tout, quitte à demander à l’ancienne idole des Mauves, Romelu Lukaku, de faire une vidéo pour convaincre le jeune Belge de signer son premier contrat professionnel dans son club formateur. Nous sommes en mai 2018, Doku a 15 ans à peine, et il devient l’une des affaires de l’été.

Et pour cause, l’ailier n’a pas encore joué une seule minute en professionnel, mais est déjà convoité par toute l’Europe. Arsenal, Chelsea, des clubs néerlandais, mais surtout Liverpool le veulent. En janvier 2017, les Reds invitent le jeune homme à visiter les installations en compagnie de Steven Gerrard et Jürgen Klopp. Les dirigeants lui exposent leur projet : « En faire le successeur de Sadio Mané », raconte son père au site internet belge de la DH. Les parents sont séduits, à la fois par le projet sportif et la sécurité financière, et encouragent leur fils à rejoindre l’Angleterre. Un choix qui n’est pas celui de Doku : son rêve a toujours été de s’imposer au RCSA. Merci Steven, merci Jürgen, mais non merci. Il signe son premier contrat professionnel chez les Mauves, malgré les sommes astronomiques promises par Liverpool. Le gamin a la tête solide, parce que l’argent ne coulait pas forcément à flots au début.

Il m’a dit : « Maman, maman, ça y est, on est riche ! » En fait, il avait été très impressionné par le bain à remous dans le centre d’entraînement.

« Lui, tu lui fais un marquage individuel »

Jérémy Doku grandit à Borgerhout, dans la banlieue d’Anvers au nord du pays. Il vit avec ses parents, d’origine ghanéenne, un grand frère et deux petites sœurs. L’endroit n’a pas bonne réputation, étant la plupart du temps associé à des problématiques de pauvreté, de criminalité et de trafic. « Ici, on peut vite faire de mauvaises rencontres, précise sa maman à la DH. L’alcool et la drogue, ça arrive facilement ici si on ne fait pas attention. J’ai eu de la chance : mes deux fils ont directement adoré le foot. » Le cadet Jérémy commence à 5 ans, et signe ses premières licences à l’Olympic Deurne, puis au Tubantia Borgerhout. Mais ça ne dure que très peu, puisque le club de Beerschot le recrute dès ses 7 ans. Là-bas, il joue pendant trois saisons, et est déjà le joueur phare. « Je jouais avec Anderlecht en finale d’un tournoi. En face, c’était l’équipe de Doku, mais je ne le connaissais pas encore, se souvient Marco Kana, désormais professionnel au RCSA et ami de Doku. Et mon entraîneur me dit avant le match : lui, tu lui fais un marquage individuel tout le match. On n’avait que dix ans, c’était fou ! Et je crois que Jérémy s’en souvient encore, de ce match… Je ne l’ai pas lâché, il n’a jamais pu s’exprimer, et je sais que ça l’a énervé. (Rires.) » Mais le phénomène était déjà lancé, et Anderlecht enrôle la pépite trois semaines plus tard. À 10 ans, direction la capitale, Bruxelles, et l’internat. Changement de dimension pour le gamin d’Anvers. Pour la DH, sa maman se souvient : « Il m’a dit :« Maman, maman, ça y est, on est riches ! »En fait, il avait été très impressionné par le bain à remous dans le centre d’entraînement. »

Doku intègre le programme « Purple Talents » au RCSA, qui lui permet de s’entraîner entre midi et deux avec le club et de retourner à l’école ensuite. Stéphane Stassin a été son formateur à partir des U12 : « On a vu passer beaucoup de très bons joueurs au centre, mais je pense que Jérémy a une qualité remarquable, c’est le un-contre-un et c’est le plus fort qu’on ait vu passer depuis très longtemps », avoue-t-il. Et c’est en fait grâce à cette qualité de dribbles que l’engouement prend autour de ce petit phénomène. Pas le jeune le plus complet, pas le plus précis non plus dans le jeu long, ni celui qui a le plus gros coffre ou le meilleur pied faible (le gauche, en l’occurrence), mais Doku écrase la concurrence quand il est sur son aile gauche en position de dribble ou d’accélération. Passements de jambes, râteaux, crochets… Sauf qu’à cet âge, c’est suffisant pour tout faire tout seul. Et aussi, en abuser un petit peu.

Les entraînements, il n’aimait pas trop ça. Pour lui, ce sont surtout les matchs qui comptaient.

The Arrogant One

« Il était arrogant parce qu’il mettait le pied sur le ballon, il attendait que les joueurs viennent à lui, il les dribblait, puis il remettait le pied sur le ballon en attendant qu’ils reviennent, au lieu de partir au but, explique Stassin. On s’énervait sur lui, on lui disait :« Mais va marquer maintenant ! »sauf qu’il passait tout le temps, donc c’est difficile de lui reprocher quelque chose… Ceux qui jouaient 9 avec lui, ce n’était pas facile, car le ballon n’arrivait pas. » Cette recherche de l’humiliation agace parfois ses formateurs, souvent ses adversaires. Mais Doku en joue, jusqu’à expérimenter ses dernières trouvailles sur ses entraîneurs. Stéphane Stassin raconte : « Quand on finissait l’entraînement, normalement il faut ranger très vite, car après ils ont dix minutes pour manger, se doucher et reprendre l’école. Mais Jérémy gardait un ballon, et criait« Coach ! Coach ! Viens ! »Il me chauffait parce qu’il savait que j’étais un ancien joueur, donc il était toujours obligé de me faire ses grigris pour essayer de me passer un nouveau dribble. Et je lui disais :« Mais Jérémy, ça ne sert à rien… » parce que je ne voulais pas être ridicule ! J’y allais quand même, et là, il mettait son pied sur le ballon, ses fesses en arrière, et après, ça allait trop vite pour moi. Il me faisait des trucs bizarres. (Rires.) »

Seul défaut : Doku est tellement obsédé par le dribble qu’il a du mal à finir ses actions, que ce soit par un but ou une passe décisive. « Il ne faisait que dribbler, se remémore Stéphane Stassin. Et puis un jour, on lui a dit :« Si tu veux jouer dans un grand club, faut faire autre chose que ça. »  » Les bretelles remontées, Jérémy Doku se remet au boulot et passe les catégories avec brio chez les Mauves. Il est aussi l’un des joueurs clés des catégories jeunes en sélection belge. Bob Browaeys, sélectionneur national U17, l’a notamment emmené à l’Euro U17 en 2019. Là encore, Doku n’est pas décisif sur la feuille de stats. Mais celui qui a aussi eu Eden Hazard sous ses ordres est élogieux envers le gamin : « C’est un des meilleurs joueurs que j’ai entraînés. Et c’est un joueur qui a énormément progressé dans ses attitudes, confie Browaeys. Les entraînements par exemple, il n’aimait pas trop ça. Pour lui, ce sont surtout les matchs qui comptaient. Puis il a pris conscience que pour être bon en match, il fallait en donner autant à l’entraînement. » En sélection, Doku apprend aussi à jouer sur l’aile droite, « bien qu’il ait fallu le convaincre », avoue Bob Browaeys, pour perfectionner son pied gauche et ses centres. Peu à peu, mais de plus en plus, le prodige devient complet.

Que ce soit pour fêter les victoires ou avant les entraînements, il arrivait en salle de musculation et quand il trouvait que l’ambiance n’était pas assez joyeuse, il mettait la musique et dansait au milieu.

FIFA, danse et rap hollandais

Alors que tous le voient déjà comme le joueur du futur à Anderlecht, Jérémy Doku n’en oublie pas pour autant de rester un gamin sympa, proche de ses camarades et loin d’avoir pris la grosse tête. « Peut-être que les gens faisaient une montagne avec sa renommée, mais c’est un gars calme, cool, gentil, abonde Thierry Lutonda, un de ses anciens coéquipiers, de deux ans son aîné. Il n’était pas du tout arrogant avec nous, c’était un jeune normal, il ne faut pas le voir comme un extraterrestre. » Signe parmi tant d’autres, il est un grand adepte de FIFA, qu’il écume pendant des heures avec ses amis, sans oublier d’y distiller ses propres pêchés mignons. « Nous deux, on est accros à la play, lance Marco Kana. Et comme on est des grands compétiteurs, on n’acceptait pas de terminer sur une défaite, du coup, on rejouait, rejouait… Ça pouvait durer vraiment longtemps. (Rires.)  » « Il était bon sur FIFA, ça va, précise Lutonda. Mais c’était comme en vrai : il aimait trop faire des dribbles. » Ses anciens entraîneurs vont dans le même sens, et ajoutent au bilan psychologique une discrétion prononcée, qui a parfois pu complexifier les choses. « Jérémy était quelqu’un de très discret, il ne montrait pas beaucoup d’émotions, même s’il a plus le sourire aujourd’hui, analyse Stéphane Stassin. Ce n’était pas toujours évident de le gérer, parce qu’on ne savait pas comment il se sentait. C’était un cas compliqué. »

Mais pour que Jérémy Doku se lâche vraiment et qu’il se livre enfin, ses éducateurs ont une fantastique carte dans leur jeu, une botte secrète : la danse. « Tous les ans, on allait une semaine en stage, et le soir, il y avait des activités, se souvient Stéphane Stassin. Et forcément, on le chauffait un petit peu pour qu’il nous montre ses autres talents ! D’un coup, il se sentait bien, et hop il se mettait à danser ! » De jeune timide, il peut aussi se muer en véritable chauffeur de salles. « Que ce soit pour fêter les victoires ou avant les entraînements, il arrivait en salle de musculation et quand il trouvait que l’ambiance n’était pas assez joyeuse, il mettait la musique et dansait au milieu, confie Marco Kana. Finalement, tout le vestiaire le suivait et ça donnait une ambiance folle ! Ça fait du bien d’avoir ce genre de caractère dans un vestiaire. » Dans le répertoire du natif d’Anvers, qui aime aussi bien se saper, on trouve un peu de tout : du R’n’b, du rap hollandais et son pêché mignon, la musique afro. Rien de mieux pour faire danser ses coéquipiers comme ses adversaires.

« Mais c’est qui, celui-là ? »

Et pendant que Jérémy Doku danse, ce sont les esprits qui s’animent en coulisses, car au fil des années et des dribbles, tout le monde commence à murmurer son nom. « Tout le monde parlait de lui en disant que c’était lui le futur, qu’il allait percer, raconte Thierry Lutonda. Et puis il est monté directement en U21 et on a compris qu’il était programmé pour devenir un grand joueur. » La rumeur remonte aux oreilles de Hein Vanhaezebrouck en 2018, alors entraîneur de l’équipe première, qui décide de le sélectionner pour un stage avec l’équipe une en début de saison. Et de toute évidence, l’impression que laisse le jeune de 16 ans est stupéfiante, puisque quelques semaines plus tard, il est lancé dans le grand bain, à l’occasion d’un match de championnat face à Saint-Trond. De quoi permettre au gamin d’Anvers d’enfin réaliser son rêve de gosse : une consécration naturelle, selon son formateur, Stéphane Stassin. « Il n’y a pas eu de souci d’intégration, car Jérémy était déjà prêt physiquement et athlétiquement, il pouvait rivaliser avec les adultes. Et puis Jérémy, il n’y a aucun souci : dès les premiers entraînements, les pros qui ne le connaissaient pas ont dit« Mais c’est qui celui-là ? »Parce qu’il les mangeait sur un mètre carré ! Bon, après, on a dû le calmer parce que les pros n’aiment pas non plus se prendre des petits ponts. »

De fait, dans un monde pro plus dur, le dribbleur fou est quelque peu contraint d’amender son jeu. « En arrivant chez les pros, il a continué à dribbler, mais il perdait plus le ballon qu’avant, donc il a dû varier, poursuit Stéphane Stassin. Et on sait comment c’est chez les pros : il faut parfois faire des combinaisons et il y avait dès le début des doubles marquages sur lui. Donc il a dû travailler. » Et accepter de peu jouer, aussi, car lors de sa première saison chez les grands, en 2018-2019, Jérémy Doku ne dispute que six petits matchs, sans but ni passe. « Au début, il ne jouait pas, et franchement, il pétait les plombs, se remémore Thierry Lutonda. On le sentait moins bien moralement, mais il a gardé confiance en son jeu, a continué à s’entraîner et a fini par convaincre le coach. » À l’aube de la saison 2019-2020, à dix-sept balais, Jérémy Doku est en effet propulsé titulaire. Pour un temps, puisque aux mois d’octobre et de novembre, il retourne quelque peu sur le banc. Histoire de ne pas se brûler les ailes en voulant aller trop vite.

Je suis persuadé que s’il continue à progresser, il ne restera pas deux ou trois ans à Rennes.

À lui non plus, tu ne lui parles pas d’âge

Mission accomplie. Car Jérémy Doku ne crame pas, il explose finalement en deuxième partie de saison : il termine 2019-2020 avec 21 matchs dans les pattes (pour trois buts et trois passes). Et encore, ce n’est rien, en comparaison de ce que le San décide d’offrir pour l’ouverture de l’exercice post-Covid : sept matchs, deux buts, quatre passes. Boom. « Après avoir beaucoup travaillé, Jérémy a passé un cap et même contre des adultes, il a été de nouveau au-dessus, confirme Stéphane Stassin. On a retrouvé son arrogance. Il disait :« Venez les gars, je vous attends », et il passait. » Une attitude qui a pu parfois causer quelques remous. « Il joue pour faire peur aux défenseurs, explicite Thierry Lutonda. En fait, il t’attend et quand tu arrives, ben il t’a déjà dribblé. Il y en a avec qui cette attitude ne passe pas, c’est logique. Et Jérémy n’a peur de rien, il ne se considère pas comme un « petit », il s’en fout, il a déjà failli se battre. » Par chance, le Comte peut compter sur un entourage lucide, son père notamment. « Il a eu quelques soucis avec les joueurs plus âgés du vestiaire, confie-t-il au site de la DH. Parce que l’âge ne compte pas pour lui. Mais j’ai dû lui rappeler qu’il devait respecter les anciens et ne pas se comparer à eux. » Bref, à lui non plus, tu ne lui parles pas d’âge. « Et finalement, comme il était bon, les gens n’ont plus regardé son âge », conclut Lutonda. CQFD.

Tant et si bien que pour le phénomène, tout s’est une nouvelle fois accéléré ces dernières semaines. La pépite a été pour la première fois appelée en sélection nationale le 5 septembre, au Danemark (0-2), puis a ouvert son compteur trois jours plus tard, contre l’Islande (5-1) et a fait son trou, enfin, en étant rappelé à trois reprises en octobre. Et puis Doku a aussi eu son transfert à plusieurs chiffres, puisque c’est Rennes qui a eu la bonne idée d’aller le chercher, pour près de 30 millions d’euros. Un bon choix, selon Stéphane Stassin. « Je suis persuadé que s’il continue à progresser, il ne restera pas deux ou trois ans à Rennes. Et ça peut aller encore plus vite : s’il parvient à se mettre en évidence en Ligue des champions, il pourrait déjà avoir des offres d’Angleterre. » La Ligue des champions, justement, il l’a déjà découverte, la majorité tout juste acquise, après seulement un quart d’heure de championnat, face à Dijon quelques jours plus tôt : le Belge a profité de 28 minutes contre Krasnodar pour montrer ce qu’il pouvait faire. Des débuts prometteurs pour celui qui voudrait laisser sa trace dans le football. « Il a envie de créer sa propre empreinte, conclut Marco Kana. Que son nom soit cité comme ceux de Mbappé ou Hazard, qu’on parle de Doku, c’est ça son but. » Pour cela, le chemin est encore long, mais après tout, le chemin d’Anvers à la C1 ne l’était-il pas encore plus ? Alors, on prend rendez-vous dans dix ans ?

JO : l’important n’est ni de gagner ni de participer

Par Valentin Lutz et Arthur Stroebele

Tous propos recueillis par VLU & AS.
Sauf ceux de David et Belinda Doku, parents de Jérémy, recueillis par DH Belgique.
Photographie du jeune Jérémy par Dimitri De Loecker, président du K. Tubantia Borgerhout V.K.

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