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Monaco-Nice : un derby pour mourir

Par Chris Diamantaire
Monaco-Nice : un derby pour mourir

Le sort de Jardim pourrait être scellé ce mardi soir en cas de défaite contre l'OGC Nice. Un soulagement pour les supporters monégasques, chez qui l'entraîneur portugais a perdu tout soutien.

Qu’y a-t-il de plus terrible pour un supporter que la défaite ? Elle gâche nos week-ends, nous pousse à proférer des insanités à des quadragénaires à sifflet et s’enchaîne à nos humeurs du lundi. Et puis, doucement, à mesure que la semaine avance, l’espoir nous rattrape, nous fait disserter sur la future composition de notre équipe, les choix et tactiques qui nous guideront vers la joie éphémère. Ce qui nous attache, c’est cette sensation qu’une aventure peut naître ou se perpétuer au match d’après, l’idée que tout peut changer après chaque défaite et que tout demeurera après chaque victoire. C’est souvent un mensonge, nous le savons tous, mais nous le chérissons comme la plus belle des vérités. Il y a effectivement bien pire que la défaite. Il y a ce sentiment étrange qui a habité ou habitera chacun de nous un jour : ne plus croire à ce mensonge que l’on se raconte semaine après semaine, saison après saison, renoncer à l’enchantement. Leonardo Jardim n’est pas le seul à avoir trop tiré sur la corde, mais il est celui qui incarne aujourd’hui le lien rompu entre l’AS Monaco et ses supporters. Il est le tue-l’amour, la perte de goût, la tour qui bouche l’horizon.

La tentation du sursis

La désaffection qu’il suscite n’est pas qu’une affaire de résultats. Elle est aussi une affaire d’excitation, de désir, d’inconnue. Le problème n’est pas tant que l’entraîneur portugais rate lamentablement les tours de magie qu’il a auparavant brillamment réussis. C’est arrivé aux meilleurs. Le problème est que l’on connaît tous ses tours par cœur. Jardim le Monégasque est un mystère résolu. Ses conférences de presse, son attitude sur le banc, ses tactiques, ses obstinations dans le choix des hommes, sa soumission sereine aux événements… Le film est vu et revu, et il n’intéresse plus personne, même les Jardimiens les plus convaincus. C’est ainsi que l’AS Monaco est en train d’accomplir une drôle de prouesse : étouffer ce qu’il reste de passion par la fusion improbable du mouvement extrême et de l’immobilisme acharné.

Dans quel club un entraîneur survivrait en ayant gagné un seul de ses quinze derniers matchs alors qu’il dispose d’un effectif certes instable, mais de bien meilleure facture que la plupart de ses adversaires ? Dmitri Rybolovlev s’est mis en première ligne l’hiver dernier en rappelant de lui-même son entraîneur, allant jusqu’à lui présenter des excuses. C’est son échec, pas celui de Vasilyev ou Petrov. Le premier qu’il va devoir assumer sans couverture. Sans doute espère-t-il encore un miracle pour ne pas avoir à se désavouer. Ce serait une erreur de plus. Jardim a le don pour se rattraper aux branches. Mais une victoire ce mardi soir et même une autre samedi ne changerait pas le constat : il faut écourter la sale histoire avant qu’elle n’encourage à dire des bêtises sur la belle.

Petit coup de main entre ennemis ?

Ici et là, il y a les signes, cette baraka qui le fuit de plus en plus. Avec des si, Monaco pourrait déjà avoir deux ou trois victoires au compteur. Ça faisait partie de la magie invisible de Jardim, ces matchs qui tournent dans le bon sens. Il a plus ou moins lancé son règne comme ça. C’était aussi un mardi soir de septembre, face à Leverkusen. C’était le grand retour de l’ASM en Ligue des champions, le retour des yeux qui brillent. Cinq ans plus tard, contre le voisin niçois, beaucoup de supporters monégasques détourneront le regard. Pour ne pas avoir à choisir entre la trahison et le sursis. Espérer une défaite de son club pour clore un mauvais chapitre, c’est aussi pénible que contre-nature. Célébrer une victoire qui mènerait tôt ou tard dans un mur, c’est suicidaire. Alors, il s’agira d’attendre calmement, passivement et de voir ce qu’il adviendra. À la Jardim.

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