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QPR en pleine mutation

Dave Appadoo
QPR en pleine mutation

Longtemps, les Queens Park Rangers ont été synonyme de joyeux n’importe quoi. Mais cette saison, il y a comme du changement au programme. L’équipe s’est très sérieusement renforcée, tout en se débarrassant d’une mauvaise herbe nommée Barton. Après le prix du sang, la quête du sens ?

Il y aura toujours un peu de rock dans ce coin de Londres. Hammersmith reste un lieu essentiel pour écouter quelques riffs bien sentis, comme du côté du Shepherds Bush Empire, au Bush Hall ou encore au Ginglik. Bien sûr, à l’occasion, on peut croiser Pete Doherty, Robert Smith, Glen Matlock ou Alan Wilder traîner leurs guêtres et leurs ranchos autour de Loftus Road. Longtemps, cet esprit pop a d’ailleurs fait corps avec le club du quartier. C’est qu’aux Queens Park Rangers, il s’en est passé de belles… et de moins belles. Comme lorsque le chairman Gianni Paladini s’était fait braquer dans son propre bureau pendant un match de l’équipe première en 2006. Ou encore, la même année, quand celui qui était alors présenté comme l’un des plus grands prodiges de l’histoire du club, Kiyan Prince, se fit poignarder à seulement quinze ans par un autre adolescent. Oui, longtemps il y a eu comme une odeur de souffre autour de QPR, et même sur le pré (encore le week-end dernier avec l’histoire du serrage de main entre Anton Ferdinand, John Terry et Ashley Cole pour la houleuse réception de Chelsea).

Car l’an passé, le boss de l’escouade londonienne s’appelait juste Joey Barton, dont le casier n’est pas loin de peser aussi lourd que celui de tout le club, pourtant bien pourvu question polémiques en tout genre (et croyez-le, on n’a pas été exhaustif). Ah ! Barton… Un taulier qui avait quand même un vrai rôle, comme le rappelle dans un style un peu funky ce bon Adel Taraabt. « Quand il est arrivé fin août 2011, j’étais la star de l’équipe, je faisais ce que je voulais, je séchais parfois l’entraînement. On s’est bien accrochés… avant de devenir proches. Quand l’engagement lui déplaît, il n’hésite pas à arrêter la séance et gueule sur tout le monde. Devant le coach, il crie : « Vous êtes des nuls ! » » Sauf que Barton, chose étonnante, a fini par disjoncter. Le jour où il ne fallait pas, qui plus est. Lors de la dernière journée de Premier League la saison passée chez Manchester City, titre en jeu pour les Citizens, mais aussi maintien en jeu pour les Hoops, Barton n’avait rien trouvé de mieux que de démâter le tout-venant à base de coups de lattes, de coups de coude et de coups de tronche, pour une expulsion logique assortie de douze matchs de suspension. QPR a fini par se maintenir, mais ce quasi-sabotage de son capitaine a agi comme un déclic.

Fini de la jouer old school

Car, à la suite de cet incident qui aurait pu contribuer à réexpédier le pensionnaire de White City en Championship, les dirigeants ont pris une décision forte : se débarrasser de Joey Barton. Une rupture majuscule au regard de la culture quelque peu punk rock des Queens Park Rangers. Exit donc le boucher de Liverpool, bazardé en prêt à Marseille. Mais évidemment, il ne suffit pas de péter le thermomètre pour faire disparaître la fièvre. Car, jusque dans son expression footballistique, QPR affichait une forme d’instabilité qui le rendait aussi sympa que fragile. Un truc létal en Premier League. Alors, cette saison, pour consolider son existence dans l’élite, la direction sportive a décidé d’arrêter de la jouerold school. Grâce aux finances combinées de Tony Fernandes, homme d’affaire malaisien richissime, et de la famille Mittal, QPR s’est mis a frappé fort sur le marché des transferts. Et ce, dans quasiment toutes les lignes. Dans les buts, combien d’équipes peuvent avoir le choix entre un international anglais (Robert Green) et un international brésilien champion d’Europe il y a à peine de deux ans (Júlio César) ?

Derrière, on a garni les flancs avec des restes pas si crades de top teams (Rafael, ex-MU, et Bosingwa, ex-Chelsea). Au milieu, ça devient même du très lourd entre Stéphane Mbia, Granero ou Park Ji-Sung, autant de gars qui ont très clairement un vrai niveau international, surtout quand, autour, dans l’entrejeu, on trouve quelques Kieron Dyer, Shaun Wright-Phillips ou Adel Taraabt, autant de mecs à forte valeur ajoutée individuelle. Reste le secteur de l’attaque où, c’est vrai, le niveau reste encore un poil faiblard. Car Cissé, Andy Johnson ou Bobby Zamora ont tous un vrai vécu de haut niveau, mais tout ça sent pas mal le déclin et rappelle un peu trop ce que QPR ne voudrait plus être : une maison de préretraite. C’est sans doute là que pèche encore la bande cornaquée par Mark Hughes pour espérer se hisser dans la première partie de tableau. Mais c’est très probablement dans le renfort des autres lignes que réside la clé pour stabiliser le club en Premier League. C’est censé, c’est raisonnable… Et c’est si peu Queens Park Rangers. Allez vous étonner, après ça, qu’avec cette gestion très « bon père de famille » , Samba Diakité se soit tapé une petite dépression. Car, au fond, ce changement d’attitude à QPR pose une question essentielle : faut-il devenir chiant pour réussir ?

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