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Emmanuel Gigliotti : « Aucun lien familial avec David Gigliotti »

Par Léo Ruiz
Emmanuel Gigliotti : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Aucun lien familial avec David Gigliotti<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Fin d'entraînement estival à la Casa Amarilla, le centre d'entraînement de Boca Juniors, collé à la Bombonera. Emmanuel Gigliotti, dit le Puma, sort de la douche. Numéro 9 choisi par Carlos Bianchi, dernier grand profiteur des exploits de Riquelme avec le maillot xeneize, l'homme n'a pas grand-chose à voir avec le joueur bestial qu'il est sur le terrain. Calme, simple, il revient sur sa lente apparition dans les hautes sphères du football argentin et raconte la vie d'un joueur/supporter de Boca. Sans oublier Martin Palermo et Marcelo Bielsa.

Quand on pense à l’Argentine, on pense aux jeunes cracks qui ont passé leur enfance sur des terrains en mauvais état, et que l’on annonce déjà à 17 ans comme étant les nouveaux Messi ou Maradona. Ton profil est radicalement différent.

Oui, j’ai une trajectoire assez atypique ici. J’ai commencé dans des petits clubs et je suis monté tout doucement dans les différentes catégories du foot argentin, jusqu’à la première division et jusqu’à Boca. Au début, je jouais à General Lamadrid, en quatrième division. Je n’étais pas payé, donc je travaillais en même temps comme serveur dans le bar de mes parents. En fait, petit, je n’étais pas spécialement fan de foot. Je jouais avec les autres gamins du quartier, mais je ne m’imaginais pas vivre de ça. C’est en grandissant que les choses ont changé.

Des expériences en deuxième division, un bref passage par l’Italie, un retour au pays, la première division, un titre de meilleur buteur avec Colon et là, ton téléphone sonne. Bianchi au bout du fil.

Carlos… À ce moment, j’étais toujours lié à Novara en Italie. Mais c’était une division inférieure, je ne m’y étais pas imposé, et quand Carlos t’appelle et te propose Boca, en sachant ce que ce club représente en Argentine, tu n’hésites pas. J’avais une autre offre au Mexique, beaucoup plus intéressante financièrement, mais je voulais rester chez moi. Boca est le club que je supporte depuis toujours, donc c’était aussi sentimental. Je n’ai jamais regretté, et qui sait ce que me réserve la suite.

Tu n’es pas mal tombé, avec un ancien buteur comme Bianchi en entraîneur et Riquelme derrière toi pour te filer des bons ballons.

Carlos m’a donné des bons conseils. C’est un mec qui a mis un nombre impressionnant de buts en Europe. Il ne nous parlait pas beaucoup, mais il allait à l’essentiel. Et Roman, bon, on connaît tous son immense classe. Quand il est parti, on a senti la différence. On voyait bien qu’on avait perdu un joueur comme on n’en voit plus en Argentine. Des mecs différents, comme lui, comme Gallardo pour en nommer un autre, se font très rares ici. Donc la retraite de Riquelme est forcément une triste nouvelle pour notre football.

Depuis l’Europe, on mythifie Boca Juniors pour ses supporters et son stade, la Bombonera. C’est comment, de jouer là-dedans ?

Pour te répondre, je dois d’abord essayer de laisser de côté mes émotions, car avant d’être son numéro 9, je suis supporter de Boca. Mais honnêtement, il n’y a pas d’autre stade en Argentine où les matchs se vivent de cette manière. Je ne sais pas si cela vient de la forme du stade, avec les gens derrière les grillages juste au bord du terrain, mais, parfois, tu joues et t’as l’impression que tout va te tomber dessus. La passion en Argentine n’est pas propre à Boca, mais c’est le plus grand club, celui qui a le plus de supporters et peut-être celui autour duquel cette passion s’exprime le mieux.

Vous venez de battre deux fois River Plate lors des Clásicos d’été, dont un 5-0 qui risque de faire parler encore longtemps.

Boca-River doit faire partie des deux ou trois plus beaux Clásicos du monde. Malheureusement, la présence de supporters adverses est interdite depuis quelques années dans les stades argentins, lors des rencontres officielles, ce qui fait perdre une partie du folklore qui entoure ce genre de matchs. J’ai eu la chance de vivre ces Clásicos d’été, où cette interdiction n’existe pas, et voir un stade divisé en deux comme ça, franchement, c’est magnifique. Tu joues ton match, mais tu te régales.

Lors de ces Clásicos d’été, on a surtout vu des tacles assassins et un engagement général démesuré. C’est aussi ça, le foot argentin ?

Oui, le football sud-américain, et sans doute l’argentin en particulier, a plus de frottements, plus d’agressivité qu’ailleurs. Mais ça a toujours été comme ça, et je ne crois pas que ça change de sitôt. On regarde le football européen et on voit que les arbitres sifflent beaucoup plus rapidement. Là-bas, on joue plus au foot qu’au roce (le contact, le duel). Ici, c’est plutôt un mélange des deux. Et dans des matchs de l’envergure d’un Boca-River, l’agressivité est encore plus nette.

En France, une rumeur te présente comme le cousin de David Gigliotti, un ancien attaquant de Monaco, Troyes et Saint-Étienne, entre autres. Tu confirmes ou tu démens ?

Je vois qui c’est, mais je ne le connais pas et il n’y a aucun lien familial. J’ai en revanche rencontré son père, qui est argentin, et son frère Guillaume, à Novara, en Italie.

En tant que numéro 9 de Boca, on te parle souvent de Martin Palermo, non ?

Oui, mais ça ne me fatigue pas. Je suis conscient de ce qu’a laissé Martin ici. Je suis arrivé à peine deux ou trois ans après sa retraite, donc c’est encore très récent. Tous les buteurs qui viennent ici vont être comparés avec lui. C’est normal, c’est la grande référence.

Après des années douloureuses, River a beaucoup gagné en 2014. D’autres grands clubs de Buenos Aires et de sa banlieue, comme San Lorenzo et Racing, ont aussi soulevé des trophées. L’objectif, cette année, est de reprendre la main ?

En tant que supporter de Boca, être champion avec ce maillot me fascinerait. Cette année, il y a aussi la Copa Libertadores, une coupe que les fans vivent d’une manière très spéciale dans ce club. La Libertadores à la Bombonera, ce sont toujours des soirées de dingues. Voilà, ce sont les deux objectifs que l’on a.

Et à un niveau plus personnel, un retour en Europe, ça te tente ?

Oui, parce que mon expérience en Italie me reste un peu en travers de la gorge. C’était bien humainement, mais je n’ai pas eu la réussite sportive que j’étais venu chercher. Mais avant de penser à tout ça, il faut faire les choses bien ici. Boca est un club très médiatique, c’est une possibilité de faire parler de soi.

En France, l’OM de Bielsa chercherait un buteur pour la saison prochaine.

(Rires) Sérieusement, c’est un coach avec qui j’adorerais travailler. Parce que l’important pour un joueur de foot, c’est de chercher quotidiennement à s’améliorer, sinon tu restes médiocre toute ta vie. Et pouvoir bosser avec un entraîneur de ce calibre, extrêmement exigeant, c’est une chance exceptionnelle. J’ai des amis qui ont été sous ses ordres, ils ne racontent que des merveilles de lui. La Ligue 1 m’a l’air d’être de plus en plus forte. Si Bielsa est là-bas, c’est bien pour quelque chose.
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Par Léo Ruiz

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