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Vent de fronde au Bayern, à cause du partenariat avec Qatar Airways

Par Léo Tourbe
Vent de fronde au Bayern, à cause du partenariat avec Qatar Airways

Tout va bien sur le terrain, mais à la veille du Klassiker, le Bayern Munich vit une crise institutionnelle en coulisse. Lors de la dernière assemblée générale du club, les esprits se sont échauffés entre les dirigeants et les supporters. La faute au partenariat de la discorde avec Qatar Airways.

Pour un club à la réputation d’ambiance parfaite, d’harmonie presque indivisible entre ses membres et ses dirigeants, le Bayern Munich a vécu deux semaines particulièrement intenses. Et l’échec de Robert Lewandowski au Ballon d’or n’est même pas le cadet de ses soucis. Depuis début novembre, la gronde prend de l’ampleur au sein des supporters bavarois, qui contestent le partenariat qui lie le club avec Qatar Airways jusqu’en 2023 et censé rapporter 20 millions d’euros par an. Les fans munichois veulent surtout s’assurer que leur club ne prolongera pas l’aventure avec l’émirat du Golfe, qu’ils considèrent comme assez peu éthique. Ça tombe bien, la fameuse règle du 50+1 qui régit les clubs allemands depuis 1998 est là pour permettre aux supporters cotisant pour leur club de décider en partie de leur sort lors des assemblées générales, ou d’avoir (du moins sur le papier) voix au chapitre face à l’arrivée d’un groupe privé dans le capital.

Une colère inédite

Porte-parole de ce mouvement de contestation anti-Qatar, Michael Ott voulait présenter une motion interdisant au club d’étendre le contrat avec la compagnie aérienne qatarie lors de la dernière AG annuelle, le 25 novembre. Problème : « J’ai introduit ma requête et je n’ai pas reçu de réponse du Bayern, explique-t-il. J’ai donc saisi le tribunal de Munich, mais la Cour a jugé que les supporters-actionnaires n’ont pas la compétence pour interférer sur la politique du département foot du club. C’est une spécificité des statuts du Bayern par rapport au reste de l’Allemagne, et c’est une catastrophe. Il faut corriger cela le plus vite possible. » Pas de vote donc, même si l’avocat stagiaire de 28 ans a tenté d’user de ses talents pour forcer le verrou. Sans succès. « Ce soir-là, je suis certain qu’on aurait obtenu les voix nécessaires, la majorité était très claire dans la salle. Presque tout le monde a soutenu ce projet », regrette-t-il.

Michael Ott qui fait son exposé.

Ott n’oublie pas qu’ils n’étaient que 800 dans l’Audi Dome, alors qu’il y a plus de 300 000 membres et donc qu’il « est difficile d’évaluer de quel côté est la majorité ». Cependant, ce rejet du vote provoque une première grosse colère de la part de l’audience, surtout lorsque Herbert Hainer, le président du club, y fait référence lors de son discours d’introduction : « En tant que club, nous sommes ouverts à entendre tous les discours… Mais les critiques doivent toujours être factuelles et reposer sur des bases solides. » Une réponse également à la banderole déployée dans les tribunes par ses supporters lors de la réception de Fribourg le 6 novembre. Ils avaient présenté une superbe bâche, où figuraient Oliver Kahn et Herbert Hainer, avec l’inscription : « Pour de l’argent, on blanchit tout. »

Hainer de la guerre

Même si la fin du sponsoring avec le Qatar n’a pas été votée, que le club se définisse désormais en accord avec « les droits de l’homme tels qui sont reconnus partout à l’international » a bien été soumis au scrutin. Si cette proposition a été adoptée à 77,8 %, l’entièreté du conseil d’administration s’y est opposé. Preuve de la division entre les supporters et les dirigeants. « Il y a plus de dix ans lors d’une discussion à propos de l’Allianz Arena, il y avait déjà eu des protestations, mais jamais d’une telle ampleur, se souvient Michael Ott. Ce soir-là, il y en a même qui ont demandé la démission de Herbert Hainer. C’est inédit. » Le président est sorti sous les sifflets, les « Hainer out, Hainer raus », alors qu’il venait de mettre fin à l’assemblée pendant qu’un membre évoquait la position étrange du club sur la question qatarie. Uli Hoeness a même qualifié la réunion comme étant « la pire assemblée générale du Bayern Munich » dans Kicker.

Quelles solutions désormais pour les anti-Qatar ? « Il y a la possibilité d’une réunion extraordinaire, mais c’est difficile à organiser. Avec notre statut, à cause de la décision de justice, je vois pas trop comment cela pourrait se produire. Donc la perspective la plus probable, c’est l’assemblée de l’année prochaine », répond Ott. Mais la fronde est si importante et l’image publique si désastreuse qu’il ne voit pas comment le Bayern pourrait prolonger le contrat. Lui n’est pas forcément un partisan du départ de son président. Ce dernier lui a même promis de lui accorder un entretien privé sur la question. « Peut-être que ce qu’il s’est passé à l’assemblée l’a convaincu de mener ce débat plus ouvertement que par le passé », espère le porte-parole. Sans doute que Hainer devrait envoyer Lewandowski à sa place, il est bien plus doué pour les un-contre-un.

Par Léo Tourbe

Tous propos recueillis par LT, sauf mentions.

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