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Sandro, Sandro, la force de la fuite !

Par Julien Duez
Sandro, Sandro, la force de la fuite !

Arrivé en janvier 2018 pour devenir la doublure de Robert Lewandowski, Sandro Wagner a déjà claqué la porte du Bayern Munich sans vraiment avoir convaincu personne. Direction la Chine et ses millions désormais pour, qui sait, un dernier petit kif ?

Voilà, c’est fini. L’aventure aura été courte et pas forcément très belle. Un an très exactement que Sandro Wagner débarquait dans les installations de la Säbener Straße pour douze millions d’euros et y retrouver le Bayern Munich, son club formateur, dont il rêvait d’intégrer un jour l’équipe première. Jupp Heynckes lui fait alors confiance pour jouer le rôle du suppléant de Lewandowski et Wagner accepte sa tâche sans rechigner. Bilan honorable : dix-huit apparitions toutes compétitions confondues, neuf buts et deux passes décisives, pas mal pour un bonhomme de trente berges, plus habitué à la D2 et au ventre mou de la Buli.

Sauf que l’arrivée de Niko Kovač sur le banc bavarois ne joue pas en sa faveur. Le technicien croate a pour mission de rajeunir le groupe, dans le but de préparer l’avenir. Difficile dans ces conditions de prétendre à un poste de numéro 9 titulaire, surtout quand – malgré les spéculations – Robert Lewandowski garde ses valises rangées dans un placard. Résultat : en une demi-saison, Wagner n’est apparu que douze fois sur le terrain, pour un total de 264 minutes disputées et un seul petit pion damé en Pokal chez le monstre Rödinghausen (D4). À 31 ans, la donne est simple dans le cas d’un club au niveau aussi relevé que celui du Bayern : partir ou mourir. Wagner a privilégié la première option, mais contre toute attente, il a quitté son pays pour la première fois de sa carrière en s’engageant avec le Tianjin TEDA jusqu’en 2020.

Qui pour remplacer le meilleur attaquant d’Allemagne ?

Mais pourquoi donc ? Lui qui avait fait les beaux jours de Darmstadt ou Hoffenheim n’avait-il donc plus aucun rôle à jouer en Allemagne, même à 31 ans ? Dans le cas de Hoffenheim, les chances que Julian Nagelsmann se mette à genoux pour le supplier de revenir étaient minces. Déjà parce que le départ prématuré de Wagner l’hiver dernier avait suscité pas mal d’incompréhension chez ceux qui lui avaient permis de se tester dans le haut du tableau de la Bundesliga, mais aussi parce que Nagelsmann est passé à autre chose et ne manque pas de solutions offensives.

Ceci dit, Niko Kovač non plus. Avec douze buts inscrits en 18 matchs de championnat, Lewandowski fait toujours autant parler la poudre et contribue grandement à la remontée du Bayern, toujours sur les talons de Dortmund pour arracher un septième titre consécutif de champion d’Allemagne. Et s’il faut dépanner dans l’axe, l’infatigable Thomas Müller peut faire le job, sans oublier Serge Gnabry, désormais présenté comme une partie de la relève de l’attaque du Rekordmeister. Bien que la prédiction de l’ancien Gunner porte sur les ailes, ses quelques apparitions dans l’axe (en club comme en équipe nationale) ne sont pas à mettre à la poubelle, bien au contraire. Autant dire que le coup au moral peut être dur à encaisser quand on s’appelle Sandro Wagner et que l’on récupère une étiquette d’indésirable, voire de joueur inutile.

Mettre sa famille à l’abri (pour de vrai)

En avril 2016, alors qu’il évoluait à Darmstadt, il déclarait trouver que les footballeurs étaient sous-payés, même au Bayern. Vendu au rabais pour cinq millions d’euros, le voici désormais chez l’ancien antépénultième club de Super League chinoise, mais avec un chèque qui dépasse probablement toutes ses espérances et en tout cas ce que n’importe quel club professionnel allemand aurait pu lui offrir : quinze millions d’euros nets sur deux ans. Le chiffre donne le tournis et rappelle l’irrationalité qui continue d’entourer les sommes dépensées dans le football de l’Empire du milieu.

Mais Wagner n’est pas éternel et à 31 ans, un numéro 9 de métier ne peut se permettre le luxe de prendre racine sur un banc de touche. Surtout qu’il en aura 33 au moment de compter ses gros sous, ce qui lui permettra sans aucun doute de rentrer au pays et de probablement préparer une nouvelle vie, mais avec la satisfaction d’avoir mis sa famille à l’abri financièrement. En attendant, sous la houlette de son compatriote Uli Stielike, le voici désormais face à la garantie de retrouver du temps de jeu et de tenter de prouver à tout un pays ce qu’il avait affirmé avant de prendre sa retraite internationale : qu’il est bel et bien le meilleur attaquant allemand.

Par Julien Duez

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