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Cédric Fauré : « J’ai des protège-tibias avec la Vierge Marie »

Propos recueillis par Émilien Hofman
Cédric Fauré : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>J&rsquo;ai des protège-tibias avec la Vierge Marie<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Cédric Fauré est un nom qui trotte dans la tête. S'il ne s'est jamais totalement implanté en Ligue 1, on sait qu'il s'est constitué un tout beau palmarès à l'échelon inférieur en enquillant les buts par dizaines. Alors qu'il continue à allonger en D1 belge, Fauré revient sur sa carrière, et attention : il se souvient exactement du nombre de buts inscrits chaque saison.

Tu as découvert le monde pro à seulement 21 ans…

J’allais vers mes 20 ans, c’est un peu comme Éric Carrière, je suis arrivé sur le tard. Je n’ai jamais fait de centre de formation, de 17 à 20 ans, j’ai fait quelques clubs de la région de Toulouse avant que le Téfécé ne vienne me chercher. Strasbourg et Sochaux s’étaient aussi intéressés à moi, mais j’ai fait le choix de la proximité pour commencer près de la famille.

Deux ans plus tard, tu es meilleur buteur de Ligue 2… Ton meilleur souvenir ?

Oui, c’est un de mes plus beaux souvenirs. Je venais du milieu amateur – j’avais fait six mois en National où j’avais marqué 11 buts – et là je découvrais vraiment le grand monde professionnel avec Thibaut Giresse, Achille Emana… Mon premier match à Istres, ça m’a fait bizarre d’avoir mon nom écrit dans mon dos.

Pourtant, pour toi, ça ne changeait pas grand-chose vu que tu claquais des buts à tous les niveaux…

(rires) Sans vouloir me mettre sur un piédestal, en amateur j’avais des joueurs de qualité autour de moi, après en professionnel, ce sont des joueurs avec encore plus de qualités. Donc quand on a un sens du but – ce que je dois avoir, vu que Toulouse est venu me chercher –, bah les buts ça reste les mêmes, il suffit juste de s’adapter.

Marquer des buts, ça a toujours été ce que tu faisais de mieux ?

Oui. Sauf une année en CFA 2 à Muret où l’entraîneur m’avait mis latéral droit. C’était une expérience, mais après six mois, il a vite compris que j’étais porté vers l’avant, donc je suis repassé attaquant.

L’année de l’accession en L1 avec Toulouse, tu joues quand même plus de 30 matchs pour 10 buts, mais tu pars…

On m’a poussé à partir. En début de saison, les attaquants faisaient un stage spécifique, et moi j’étais le seul à m’entraîner avec les défenseurs. J’étais déjà déçu à ce moment-là, mais je ne suis pas du genre à foncer dans un obstacle, je contourne. Bon, peut-être qu’à côté de ça, si j’avais été bien entouré, je n’aurais pas fait certaines déclarations. Une fois, j’ai dit dans la presse que si un jour, j’avais une opportunité, peut-être que ça m’intéresserait de connaître autre chose. Mais en aucun cas, je n’avais demandé de quitter le club, pourtant le président Sadran m’a descendu devant tout le monde avec le papier… On m’a critiqué, on m’a même sifflé au Stadium, alors que je venais de mettre 41 buts en deux saisons et demie, alors que les saisons d’après, quand Moreira et Elmander marquaient 10-12 buts sur la saison, on les adulait. Et je parle même pas de leur salaire.

Et trois ans plus tard, tu avais déjà changé cinq fois de club. Qu’est-ce qui explique tous ces mouvements ?

À Guingamp, ça s’est bien passé avec 18 buts sur l’ensemble de la saison, mais c’était un prêt. Donc retour à Toulouse, où on m’a directement dit que si je jouais, c’était avec la CFA. Comme je voulais prendre du plaisir, j’ai signé à Istres, mais après six mois, j’ai eu la possibilité de retrouver la L1 avec Le Mans en prêt. En fin de saison, ils ne pouvaient pas me prolonger pour des raisons financières, donc j’ai cherché de la stabilité, et j’avais l’impression que Reims pouvait me l’offrir.

Tu as touché à la Ligue 1 à plusieurs reprises, notamment Toulouse et Le Havre. Tu penses qu’il te manquait quoi pour y rester ?

Ma seule saison complète en L1, avec Toulouse, elle s’est très bien passée avec 10 buts inscrits. Au Mans, j’avais marqué deux buts au début, puis ils ont recruté Grafite pour 1 million d’euros, donc ils m’ont fait comprendre que le Brésilien devait jouer, car Grafite, ça coûte plus cher que Cédric Fauré. La Ligue 1, si j’avais eu de la stabilité dans un club, je pense que j’aurais pu m’y imposer.

À côté de ça, tu es l’un des meilleurs buteurs de l’histoire de la Ligue 2 (101 buts). Tu as dû y vivre de belles histoires ?

Ho oui, déjà j’ai vécu trois montées en Ligue 1, avec Toulouse, Reims et Guingamp. J’ai été deux fois meilleur buteur, deux ou trois fois deuxième… Il y a des joueurs qui font une bonne saison en Ligue 2 et qui sont ensuite transférés pour des sommes folles, moi pendant cinq ou six ans, j’ai toujours été dans le top 5 des buteurs de Ligue 2, et je n’ai jamais vécu ça.

Tu penses qu’il y avait un problème avec Cédric Fauré ?

Je sais que Toulouse m’avait mis une sale réputation, au début. Que j’étais un joueur qui sortait tous les soirs, alors que c’était totalement faux. Ça m’a été confirmé par un grand entraîneur, Antoine Kombouaré. Quand il était à Strasbourg, il me voulait, alors je lui ai demandé ce qu’on disait sur moi… Sa réponse a été : « Si tu savais, mon pauvre Cédric, ce qu’on a dit sur toi » . Et je ne pense pas qu’Antoine Kombouaré soit quelqu’un qui mente.

Entre 2006 et 2012, tu vas presque tout vivre à Reims, avec qui tu es même descendu jusqu’en National. Après, tu es devenu un héros en marquant un but incroyable et décisif contre Troyes…

Reims a vraiment été une histoire d’amour, c’est un club qui restera à jamais gravé dans mon cœur. Même quand on est descendus en National, pour moi c’était clair que j’allais rester. Mon rêve, c’était de faire remonter ce club en première division pour lui faire revivre son glorieux passé. Et c’est ce que j’ai réussi à faire.

Mais tu n’as pas suivi en Ligue 1, pourquoi ?

À l’époque, il y avait un entraîneur (Hubert Fournier, ndlr) qui, je pense, ne comptait pas trop sur moi en L1. Comme beaucoup de gens en France, il pensait qu’à partir de 30 ans, on est fini. On va dire que j’ai été gourmand, alors que ce n’est pas vrai : financièrement, j’y perdais en restant à Reims. La seule chose que je voulais, c’était avoir un an en option pour m’assurer un peu de mon côté. Ça ne s’est pas fait, mais je pense que ça avait été préparé bien avant la montée.

C’est dans la mentalité française de se dire qu’un mec qui a plus de 30 ans est terminé ?

Oui. À part quelques exceptions, comme Cédric Barbosa ou Olivier Sorlin. Mais en France aujourd’hui, après 30 ans, on est vu comme vieillissant. Même Ibrahimović, il va avoir des critiques sur son rendement et on dira qu’il vieillit. C’est totalement faux, et là je suis en train de le montrer en Belgique.

Après un passage à Guingamp mi-figue mi-raisin, ton premier départ de France se fait en janvier dernier… Pourquoi pas avant ?

J’avais eu des opportunités, mais il n’y a jamais eu quelque chose de concret. Ou alors, ça tombait quand j’étais en forme à Reims et que je ne voulais pas briser ma stabilité ni mon projet de remonter Reims en Ligue 1.

En janvier 2014, Charleroi a-t-il été un des seuls clubs à te faire une offre ?

Comme je ne jouais pas beaucoup en L1, quand Charleroi est arrivé, j’ai dit « oui » directement, ça me permettait de découvrir autre chose.

Après un an en Belgique, tu peux comparer le championnat belge à quoi ? Ligue 2 ?

Médiatiquement, c’est mieux la Ligue 1 belge (sic). Au niveau du foot aussi. Ici, on a la chance de jouer contre de très bonnes équipes avec de très bons joueurs. C’est plus attrayant en Belgique, sans aucune méchanceté pour la Ligue 2.

Malgré ton court voyage, qu’est-ce qui t’a le plus frappé à ton arrivée en Belgique ?

Je vais dire que la Jupiler Pro League n’est pas assez médiatisée en France. C’est vraiment un bon championnat, ça joue bien, mais elle n’est pas assez reconnue chez nous.

Tu as été le chouchou de pas mal de publics : Toulouse, Reims, maintenant Charleroi. Tu fais quoi de spécial ?

(rires) Je ne triche pas. Quand je porte un maillot, je le défends toujours, je donne le maximum de moi-même et je pense que les gens le voient. Après, il y a le fait de marquer des buts, aussi. Mais si, en rentrant sur le terrain, je ne fous rien, ça n’ira pas.

Les protège-tibias spartiates, c’est vrai ?

Oui, et j’en ai aussi avec la Vierge Marie. C’est parce que je suis croyant, et les spartiates, c’est pour l’esprit guerrier, pour le film 300. J’irai toujours à la guerre pour que les gens soient fiers de moi.

En tapant sur Google « Cédric Fauré » , on tombe sur un magicien qui propose un spectacle interactif et comique pour 150 personnes. Un avis ?

(rires) J’ai effectivement vu ce magicien qui proposait des spectacles, c’était drôle. Bon, moi, ce n’est pas des tours de magie, mais avec les coéquipiers, on offre quand même de beaux spectacles.

D’ailleurs, où en est le site cédricfauré.com ?

Il a disparu parce que les personnes qui s’en occupaient ne m’ont plus donné de nouvelles. J’avais aussi une page Facebook reprise par deux petits supporters, mais elle est inactive aujourd’hui. Je n’ai plus que mon compte Twitter, et là, c’est moi qui le gère.

Tu as déjà pensé à ta reconversion en créant une société pour aider les footballeurs à gérer leur carrière. Explique-nous ça ?

Cette société va éviter aux joueurs de vivre ce que j’ai vécu étant jeune. Elle va permettre aux joueurs, lors d’un transfert, d’être totalement à l’aise pour ne penser qu’au foot et ne pas devoir s’occuper de plein d’autres choses. J’ai été transféré plusieurs fois, et alors qu’on partait en stage, il fallait trouver une maison, arrêter les compteurs, mettre ses enfants à la crèche, etc. Donc on va permettre aux joueurs d’être tranquilles.

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