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Pourquoi Alès-Montpellier a failli être délocalisé en Coupe de France

Par Adrien Hémard
Pourquoi Alès-Montpellier a failli être délocalisé en Coupe de France

Craintes d'affrontements, menace de délocalisation et sécurité renforcée : l’Olympique d’Alès en Cévennes a vécu une semaine mouvementée, animée par la peur de ne pas pouvoir recevoir Montpellier dans son stade en seizièmes de finale de Coupe de France ce samedi. La faute à la rivalité entre le MHSC... et les Crocos nîmois. Explications.

L’histoire, celle d’un match à huis clos qui a failli être délocalisé à cause des supporters d’une équipe même pas à l’affiche de la rencontre, est invraisemblable. Ce samedi, l’Olympique d’Alès en Cévennes (N3) reçoit le voisin montpelliérain en seizièmes de finale de Coupe de France. Jusqu’ici, tout va bien (en dehors du huis clos imposé par le contexte sanitaire, qui vient gâcher un peu la fête). Mais le coronavirus n’est rien à côté d’autres invités surprises qui voulaient s’incruster : les supporters du Nîmes Olympique, prêts à avaler les 40 bornes qui les séparent d’Alès pour faire coucou à leurs amis montpelliérains osant traverser la frontière entre l’Hérault et le Gard. De là à imaginer le stade Pierre-Pibarot se transformer en champ de bataille entre Montpelliérains et Nîmois, il n’y a qu’un pas que les autorités ont allègrement franchi. Et tant pis pour l’Olympique d’Alès.

Match à trois

Reprenons depuis le début. Fin février, le tirage au sort des seizièmes de finale de la coupe a lieu. À Alès, le manager général Philippe Mallaroni savoure quand son club hérite de Montpellier : « Parmi les quatre clubs de L1 qu’on pouvait avoir (Marseille, Angers, Toulouse, Montpellier), on voulait le MHSC plus que l’OM dans un souci de derby régional. C’est plus porteur parce que ça surfe sur la petite rivalité entre le Gard et l’Hérault, même si l’OM aurait été prestigieux. » Ville du nord du Gard, Alès va défier le grand voisin héraultais avec qui elle entretient moins de rivalité qu’avec sa voisine gardoise : Nîmes. « Quarante kilomètres nous séparent, il y a plusieurs rencontres entre les deux clubs. Donc Alès-Nîmes, c’est un vrai derby avec une rivalité saine », précise Mallaroni. Dans les faits, les Alésiens férus de Ligue 1 sont partagés entre la Mosson et les Costières, assure le dirigeant.

À la réunion avec la préfecture, on nous a décrit Beyrouth. On déclenche quelque chose d’énorme pour un match à huis clos, c’est fou.

Du côté de la butte Paillade, principal groupe de supporters du MHSC, Sylvain confirme. « Alès, on s’en fout royalement, assure l’ultra montpelliérain, qui y a vécu plusieurs années et y compte toujours de la famille. On était contents de ce tirage, car ce n’est pas loin, on s’est dit qu’on pourrait peut-être y aller. Après, le préfet du Gard et ses arrêtés préfectoraux démesurés, on le connaît. Donc on savait qu’à une semaine du derby à Nîmes, ce serait compliqué d’y aller en dehors de la Covid et du huis clos. », prophétisait le Montpelliérain avant qu’un arrêté préfectoral soit effectivement pris pour interdire la circulation des Montpelliérains dans le Gard ce samedi. Justement, c’est cette proximité qui a mis le feu aux poudres du côté de la préfecture du Gard. Car comme redouté par les Héraultais, les autorités se sont agitées en apprenant que des Pailladins pourraient faire le déplacement malgré le huis clos. Le début des ennuis.

Gard à Montpellier

À Alès, Philippe Mallaroni revient sur sa semaine agitée : « Mardi, la DNLH(division nationale de lutte contre le hooliganisme, NDLR)nous a fait remonter des informations sur le risque de voir 100, 150 ultras montpelliérains à Alès. Avec, donc, risque d’affrontement. Parce qu’ils viennent dans le Gard, le territoire nîmois, on va dire. » Pris au dépourvu à quatre jours du match, le modeste club de N3 planche à l’improviste sur trois scénarios. Le premier : décaler le match en soirée, pour profiter du couvre-feu. Impossible, à cause de la retransmission TV et de l’éclairage vétuste du stade. Le deuxième : inverser la rencontre, et la jouer à Montpellier ou ailleurs dans l’Hérault. Difficile, cependant, de trouver un stade en si peu de temps. Le troisième scénario est ainsi retenu : maintenir le match à Alès, en renforçant le dispositif de sécurité aux frais du club alésien. « Ça peut varier entre 15 000 et 25 000 euros de coût, pour un match sans billetterie. Sur ce match, si tu ne passes pas, tu ne gagnes rien », regrette Philippe Mallaroni. Si l’OAC s’est plié aux demandes des autorités, son manager estime qu’il y a eu excès de zèle : « À la réunion avec la préfecture, on nous a décrit Beyrouth, tu te demandes ce qu’il se passe. Il faut garder raison, reprendre son calme. On déclenche quelque chose d’énorme pour un match à huis clos, c’est fou. »

Il n’y avait aucun rendez-vous avec les Nîmois ou quoi que ce soit, c’est du pur fantasme. On n’est pas dans la recherche de violence, on voulait monter à Alès parce qu’on aime la coupe.

D’autant que lorsque l’on demande aux premiers intéressés, les supporters montpelliérains, l’affaire était réglée depuis longtemps : « Quand on a vu que notre venue faisait tout ce boucan, on a décidé de ne pas y aller », assure Sylvain. Il n’y avait aucun rendez-vous avec les Nîmois ou quoi que ce soit, c’est du pur fantasme. On n’est pas dans la recherche de violence, on voulait monter à Alès parce qu’on aime la coupe et pour encourager nos joueurs. Après un an de frustration, ce déplacement proche pouvait être sympa. » Mais alors, qu’est-ce qui explique cet emballement autour de ce seizième de finale de Coupe de France ? Sylvain et la Butte Paillade ont une réponse : « Dans une semaine, c’est le derby Nîmes-Montpellier. Les deux équipes jouent tellement bien que pour vendre du papier et faire monter la température, il faut mettre de l’huile sur le feu entre les supporters. » Un point de vue partagé par le manager général de l’Olympique d’Alès : « On lance le derby Nîmes-Montpellier sur notre dos. L’OAC est la victime collatérale de cet antagonisme, mais une victime qui va devoir mettre la main au portefeuille. C’est incroyable. » Car si le MHSC et le NO ont soutenu le club, notamment par des appels des directeurs respectifs de la sécurité, le pensionnaire de N3 sera bien seul pour payer les fourgons de CRS supplémentaires déployés sur ce match à huis clos. Mais le principal, pour Mallaroni, reste que la rencontre se joue : « L’inverse aurait été un aveu d’échec pour le club et la ville d’Alès, une véritable humiliation. Maintenant, place au match, il faut aller chercher les huitièmes. »

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Par Adrien Hémard

Tous propos recueillis par AH.

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