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Il y a 20 ans, Blanc et Deschamps disaient au revoir aux Bleus

Par Jérémie Baron
Il y a 20 ans, Blanc et Deschamps disaient au revoir aux Bleus

Le 2 septembre 2000, deux mois après le but en or de David Trezeguet et une dernière coupe soulevée dans la nuit de Rotterdam, Didier Deschamps et Laurent Blanc tiraient ensemble leur révérence sous le maillot Bleu. C'était en amical face à l'Angleterre, au Stade de France, pour un moment chargé d'émotions. Sauf peut-être pour Bernard Lama.

« J’ai su ce soir-là, à Rotterdam, à la seconde du coup de sifflet final, que je ne connaîtrais jamais quelque chose d’aussi fort.[…]Ma décision était prise. » Cheveux soyeux, brassard tricolore accolé au biceps, trophée de l’Euro sous le bras, Didier Deschamps en est certain : il vit, ce 2 juillet 2000 après cette folle finale contre l’Italie, ses derniers moments en Bleu. L’apogée d’une génération marque également un baisser de rideau pour lui, 31 berges, et son aîné de trois ans, Laurent Blanc. Sur la pelouse du Stadion Feijenoord, un échange animé entre Roger Lemerre et DD marquera les esprits. « Le sélectionneur m’a expliqué qu’il y avait meilleur à ce jour à mon poste, en la personne de Patrick Vieira, mais qu’il avait toujours besoin de moi. Alors, il m’a proposé de jouer seulement un match sur trois. Il était hors de question que j’accepte », rigolait ce dernier l’année dernière au moment de revenir sur cet épisode. Après un amical face à une sélection FIFA le 16 août à Marseille marquée par un triplé de Trezegol (victoire 5-1), c’est donc face à la perfide Albion, juste avant la rentrée des classes, que les adieux sont programmés.

La castagne puis les bisous

Pour Laurent Blanc, qui entame sa deuxième et dernière saison à l’Inter, il est clair que l’heure est venue. Mais son compère, qui a quitté Chelsea pendant l’été pour rejoindre Valence, en a certainement encore sous le pied. Le Basque a d’ailleurs encore les crocs au moment d’accueillir les Anglais pour ses dernière minutes sous le maillot frappé du coq, au-dessus duquel il a brodé une étoile : « Certes, c’est la fin d’une période, mais il n’empêche, il faut gagner ce match. Si je suis là, c’est avant tout pour ça. » Dix-neuf mois après le coup d’éclat de Nicolas Anelka à Wembley (0-2), aucun des deux camps n’est venu pour plaisanter, et ça se voit. Dans une rencontre âpre, la Dèche s’embrouille avec Dennis Wise en première période, puis Paul Scholes en seconde, et est même calmé par Lolo White. Dans le jeu, le match est accroché, mais le tableau d’affichage n’a pas bougé au moment où Lemerre décide de tourner une page historique. « Je conserve un souvenir un peu spécial de ce match, racontera Bixente Lizarazu. Un souvenir un peu triste, car il marque le début de la fin d’une époque dorée. Roger Lemerre les avait fait sortir ensemble, un peu avant l’heure de jeu. Le public leur avait réservé la standing ovation que leur parcours méritait amplement, tous les autres joueurs étaient allés les embrasser pour marquer le coup. »

Quand il comprend que le moment arrive, DD grimace, peut-être regrette-t-il finalement. Le temps s’arrête, et tout le Stade de France – parcage anglais non inclus – se lève : Deschamps embrasse Wiltord, Zizou et tous les autres, enfile le brassard au bras de Bernard Lama, et prend le pas de Blanc pour rejoindre la sortie du terrain, où les deux honorés sont tous les deux attendus par leur fils. Le Président se fend même d’une dernière bise sur le crâne de Fabien Barthez, forfait ce soir-là. 103 sélections pour le Valencien, 97 pour le Milanais, on ne peut pas faire plus beau pour une retraite commune. Pour le symbole, l’héritier Patrick Vieira remplace le premier, et Frank Lebœuf (qui avait remplacé Blanc au pied levé pour la finale du Mondial) prend la place du second. Quelques secondes plus tard, lorsque les Bleus parviennent enfin à tromper la vigilance de David Seaman, le buteur Emmanuel Petit fonce vers le banc certainement pour dédier son pion à ses deux nouveaux ex-coéquipiers, mais il est trop tard, et le gaucher doit rebrousser chemin : les deux futurs sélectionneurs se sont engouffrés dans les couloirs du Stade de France pour vivre ce moment dans l’intimité du vestiaire.

« J’ai pris le bouquet de fleurs, un petit trophée, et c’était terminé »

Ils ne verront donc pas non plus la jolie égalisation tardive sous forme de reprise de volée signée Michael Owen, qui sera élu Ballon d’or un peu plus d’un an après. Au coup de sifflet final, trois gros bouquets sont sortis et c’est là que l’histoire prend une autre tournure : on a également prévu un hommage à Bernard Lama, 37 piges, alors que le portier, titulaire ce samedi-là pour sa 44e sélection, n’a jamais évoqué une éventuelle retraite internationale et se retrouve embarrassé. Il en parlera, un peu amer, après cet épisode : « Après ce succès [à l’Euro], on me pousse à quitter l’équipe de France[…]. Moi, je n’avais rien dit, mais on ne me laisse pas le choix. Ce n’était pas méchant, juste un peu maladroit. J’ai pris le bouquet de fleurs, un petit trophée et hop, c’était terminé ! » Lui non plus ne défendra plus jamais les couleurs de son pays, et prendra sa retraite au terme de l’exercice suivant. Pour Blanc, et surtout Deschamps, ce ne sera que le début d’une nouvelle ère avec les Bleus.

Dans cet article :
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Par Jérémie Baron

Propos de Deschamps tirés du Parisien, de Paris Match et du documentaire Didier face à Deschamps, ceux de Lizarazu tirés de la FFF et ceux de Lama tirés de bernardlama.fr

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