La probable attribution du Mondial 2034 à l’Arabie saoudite inquiète pour le sort des travailleurs migrants

C’est dans dix ans, mais c’est déjà demain.

La Coupe du monde 2034 n’a pas encore officiellement de pays hôte, mais il fait peu de doute qu’elle se tiendra en Arabie saoudite, seule candidate pour accueillir la compétition. Il n’a pas fallu attendre la désignation pour voir naître les premières inquiétudes. « La FIFA n’a toujours pas retenu la leçon en attribuant un méga-événement de plusieurs milliards de dollars sans transparence, déplore par exemple Minky Worden, directeur global des initiatives pour Human Rights Watch au Guardian. Cela peut coûter la vie à des travailleurs migrants et entraîner de graves risques en matière de droits humains. »

Plusieurs organisations militantes mettent en garde la FIFA sur le risque de voir le nombre de morts augmenter dès que les préparatifs du tournoi débuteront, alors qu’une enquête menée par le quotidien britannique révèle que des milliers de décès de travailleurs venus du Bangladesh sont inexpliqués chaque année. Shariful Hasan, directeur du programme de migration de Brac, une agence de développement bangladaise, redoute le flux de travailleurs à rejoindre les chantiers saoudiens. Entre 2008 et 2022, au moins 13 685 Bangladais sont morts en Arabie saoudite, selon les registres du gouvernement bangladais, dont 1 502 en 2022, soit plus de quatre par jours.