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Youssef El-Arabi : « Terminer ma carrière à Caen, ce serait magnifique »

Propos recueillis par Maxime Renaudet
Youssef El-Arabi : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Terminer ma carrière à Caen, ce serait magnifique<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Revenu en Europe sur la pointe des pieds en 2019, Youssef El-Arabi empile les buts du côté de l'Olympiakos. Une habitude qu'il a prise il y a maintenant douze ans, après des débuts réussis au Stade Malherbe de Caen. Aujourd'hui âgé de 33 ans, l'international marocain profite de la nouvelle année pour jeter un coup d'œil dans le rétroviseur d'une carrière que beaucoup imaginaient plus prestigieuse.

Tu as marqué ce samedi ton 14e pion de la saison, contre Panetolikós, et vous avez encore creusé votre avance en tête du classement. C’est le début d’année idéal ? On peut dire ça, et c’est vrai que je suis content, car mon contrat a automatiquement été prolongé d’un an en fin d’année, on est toujours premiers du championnat, et je suis également en tête du classement des buteurs. Vu la saison que j’ai faite la saison dernière, il fallait répondre présent cette année. Et pour l’instant, tout me sourit.

Aujourd’hui, je suis très bien installé en Grèce, tout se passe bien pour moi. Ici, les supporters me kiffent à mort.

Tu es arrivé à l’Olympiakos durant l’été 2019, en même temps que Mathieu Valbuena. Quelle relation tu entretiens avec lui ?On est proches à l’entraînement et en dehors, et je suis content de jouer avec lui, car c’est une personne qui connaît parfaitement le foot. On a tous en tête sa carrière, et notamment les saisons où il a joué à Marseille. Ce n’est pas pour rien que c’est le meilleur passeur du championnat. Avoir un milieu de terrain comme lui, ça fait plaisir pour un attaquant, car il met un paquet de galettes.

Lors du match aller de C1 contre l’OM le 21 octobre dernier, les réseaux ont remarqué que tu portais un caleçon du PSG. Tu es supporter du club de la capitale ?(Rires.) Les réseaux sociaux aiment bien faire parler les gens et titiller les Marseillais. On m’en a déjà souvent parlé, donc je ne vais pas revenir dessus.

Quand on joue en Grèce, on est forcément proches des francophones ?Oui, ça fait toujours plaisir d’être entre Français. En plus, il y a deux Sénégalais, Pape Abou Cissé et Ousseynou Ba, et Yann M’Vila est arrivé au cours de la saison. Puis on a la chance d’avoir Christian Karembeu comme directeur sportif. C’est clairement un plus pour discuter et s’intégrer rapidement à l’équipe.

Caen était un peu gourmand à l’époque. J’étais leur meilleur joueur, ils pensaient que c’était avec moi qu’ils allaient réaliser une grosse plus-value. Mais concrètement, je n’ai pas eu de vraies offres.

Justement, comment s’est passée ton intégration au Pirée ?J’ai été très bien accueilli, même si au début, il fallait que je fasse mes preuves, que je redouble d’efforts, et que je gagne ma place, car je suis arrivé par la petite porte. Après trois ans au Qatar, tout le monde pensait m’avoir enterré. Mais le travail dans l’ombre paie toujours, et c’est ce qui fait ma force. Aujourd’hui, je suis très bien installé en Grèce, tout se passe bien pour moi. Ici, les supporters me kiffent à mort. C’est un tout qui fait que j’arrive à bien jouer, et que je me sens bien dans cette équipe.

Après ta place de 3e meilleur buteur de Ligue 1 avec Caen en 2011, ton départ à Al Hilal avait été beaucoup commenté. Pourquoi l’Arabie saoudite, alors que ta priorité était de rester en Europe ? Pour l’argent ? Oui, mais après ma belle saison à Caen, j’avais hâte de signer dans un grand club. Il y a surtout eu des discussions avec Marseille, qui avait un très fort intérêt pour moi, mais il y a eu un problème avec le décès du président Dreyfus, donc ça ne s’est pas fait. Il y a aussi eu le Genoa, où je suis allé visiter les installations, mais voilà, ça ne m’a pas plu et je me suis dit que ce n’était pas ici que je pourrais me sentir bien. Je suis rentré, et en attendant des offres, j’ai fait la reprise avec Caen, qui était un peu gourmand à l’époque. J’étais leur meilleur joueur, ils pensaient que c’était avec moi qu’ils allaient réaliser une grosse plus-value. Mais concrètement, je n’ai pas eu de vraies offres. Finalement, j’en ai reçu une d’Arabie saoudite, que j’ai d’abord refusée, car ma priorité était de rester en France, et non pas de partir hors d’Europe. Après la reprise, le club d’Al Hilal est revenu à la charge avec une deuxième offre. J’ai bien réfléchi et c’était irrefusable.

Tu es parti là-bas à 24 ans. Comment as-tu appris à gérer la vie du quotidien, et notamment l’argent ?J’avoue que ça n’a pas été facile, mais Dieu merci, je suis très bien entouré, j’ai de très bons amis et une famille très présente. Il fallait vite prendre ses repères, d’autant que la culture était très différente de celle de la France. Mais je pense que j’étais quand même mûr et je savais où je mettais les pieds. Puis le fait que ce soit un pays musulman, en tant que musulman, ça m’a beaucoup aidé.

J’ai beaucoup appris aux côtés de Belmadi. On voit que c’est quelqu’un qui n’a pas attendu la fin de sa carrière de joueur pour passer ses diplômes et anticiper son après-carrière.

Avec le recul, tu regrettes ce choix de carrière ?Franchement non, parce que je n’y ai passé qu’une année. Les six premiers mois se sont bien déroulés, mais après, il y a eu un changement d’entraîneur, et on connaît les clubs en Arabie saoudite : ils aiment beaucoup le changement. Après une année où j’ai marqué quelques buts, j’ai eu la chance de revenir en Espagne, à Grenade, dans le meilleur championnat au monde. Je suis devenu le meilleur buteur de l’histoire du club. Et ça, laisser une trace dans un club, ça fait énormément plaisir.

Après Grenade, nombreux sont ceux qui t’imaginaient signer dans un club plus huppé, mais tu tu t’es finalement engagé avec Al-Duhail, au Qatar. Pourquoi ce nouveau départ oriental ?C’est le copier-coller de ce qui s’est passé à Caen. Il me restait un an à Grenade, j’avais terminé 5e meilleur buteur de Liga, mais ça faisait quatre ans que je jouais le maintien, donc je voulais voir autre chose. Du coup, pareil, j’attendais de vraies offres, mais ce n’est pas venu. Sauf Al-Duhail, qui s’est manifesté. J’attendais de recevoir autre chose, car je savais que j’avais la capacité d’évoluer dans un club qui jouait vraiment le haut de tableau. Mais à la reprise, toujours rien, le Qatar est revenu pour la deuxième fois, puis l’entraîneur de l’époque, Djamel Belmadi, m’a contacté personnellement pour me présenter le projet et m’a convaincu. J’ai finalement fait trois belles saisons là-bas, et j’ai beaucoup appris aux côtés de Belmadi. On voit que c’est quelqu’un qui n’a pas attendu la fin de sa carrière de joueur pour passer ses diplômes et anticiper son après-carrière.

Je suis Malherbe depuis toujours, mais actuellement, ce n’est pas top ce qu’il se passe, j’ai l’impression que le départ du président Fortin a fait beaucoup de mal au club.

Toi, à 33 ans, tu as déjà réfléchi à ta reconversion ? Je sais que tu es président d’honneur du club d’Hérouville futsal, en périphérie de Caen. C’est une piste pour la suite ?Bien sûr que c’est un objectif. J’espère qu’après ma carrière, je resterai dans le foot. Je suis très proche du club, car je l’ai créé avec mes meilleurs amis. On est contents parce que c’est un projet de longue date, et aujourd’hui on réalise un début de saison exemplaire pour notre première année en D1. Je soutiens ce club et il me le rend bien. C’est bénéfique pour nous, mais aussi pour la ville.

Et Caen, tu y restes attaché ?Évidemment, car en tant que Caennais, signer son premier contrat pro dans sa ville et jouer devant sa famille pour ses débuts, je ne l’oublierai jamais. Je suis Malherbe depuis toujours, mais actuellement, ce n’est pas top ce qu’il se passe, j’ai l’impression que le départ du président Fortin a fait beaucoup de mal au club. J’espère qu’ils vont rebondir, car c’est très décevant qu’une ville et un club comme ça en soient arrivés à ce stade-là. Avec tous les grands joueurs qu’ils ont vendus et tous les grands joueurs qui y sont passés, le club devrait clairement évoluer en Ligue 1. À l’époque où j’étais supporter ou ramasseur de balles, on voyait des grosses équipes, on avait l’envie d’aller à d’Ornano. Mais là, avec tout ce qu’il s’est passé, c’est plus difficile.

Pendant les fêtes de fin d’année, tu as rendu visite au service de pédopsychiatrie du CHU de Caen, à qui tu as fait un don.Oui, c’est quelque chose qui a fuité, mais ce n’est pas la première année. Comme on dit chez nous, on fait pas mal de choses, mais on n’aime pas le montrer. Quand je peux me le permettre, j’aide des associations, car je n’oublie pas d’où je viens, et je sais que ce n’est pas facile pour certaines personnes, surtout en ce moment. Chaque fête ou à chaque fois que je le peux, je rends visite à des personnes dans le besoin.

Aider son prochain, c’est une chose à laquelle je tiens énormément. C’est comme ça que j’ai été éduqué.

Pourquoi tu utilises le verbe « fuiter » ? Ça te dérange que la presse ait relayé ton initiative ? Ça ne me dérange pas que les gens le sachent, mais vous savez, quand vous faites des choses pour certaines personnes, certaines autres vous sollicitent et vous demandent : « Pourquoi eux et pas nous ? », alors qu’on ne peut pas aider tout le monde. Ça fait toujours plaisir d’avoir des messages d’encouragement et de félicitations, mais ce n’est pas juste une question de don, c’est d’être proche de certaines personnes. C’est comme ça que j’ai été éduqué. Aider son prochain, c’est une chose à laquelle je tiens énormément.

Tu vas revenir vivre dans le Calvados après ta carrière ? Y vivre, je ne sais pas, même si j’ai encore mes parents et mon petit frère là-bas. Mais comme je l’ai déjà dit, j’aimerais bien terminer ma carrière à D’Ornano. Ce serait magnifique.

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Propos recueillis par Maxime Renaudet

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