CAN : ce qu’il faut savoir du groupe D

Le gros morceau : Maroc

Alors, Hervé, une autre coupe ? « Je ne sais pas, répondait il y a quelques semaines le technicien français, déjà vainqueur de CAN avec la Zambie en 2012 et avec la Côte d’Ivoire en 2015. Tout est possible dans le football, mais oui, le Maroc a de grandes ambitions et l’envie de vaincre tout le monde. Parce que notre équipe est excellente. » Ni plus ni moins. Pourtant, si le Maroc enfile cette année la veste du favori à abattre dans le groupe D, tout n’est pas rose, car les Lions de l’Atlas restent sur trois défaites consécutives, dont deux à domicile en préparation contre la Gambie (0-1) et la Zambie (2-3). Pire : Hervé Renard et son staff slaloment ces derniers temps entre les micro-polémiques et ont notamment dû servir de parapluie à Fayçal Fajr, sifflé dimanche dernier à Marrakech et pointé du doigt pour s’être embrouillé avec Abderrazak Hamdallah lors du match contre la Gambie au moment de tirer un penalty. La raison ? Du classique : Hamdallah était prêt à s’élancer, Fajr est venu lui prendre le ballon dans les mains. Suffisant pour allumer une mèche – d’autant que le milieu caennais a foiré sa tentative – et provoquer deux jours plus tard le départ du joueur d’Al-Nassr, officiellement pour « une blessure au dos » , officieusement pour un clash avec une partie du groupe. C’est ce qu’on appelle la bonne ambiance, alors que le Maroc, qui possède probablement l’équipe la plus complète du tournoi, cavale après un sacre en CAN depuis quarante-trois piges.

Le cadeau surprise : Afrique du Sud

Bah quoi ? Oui, l’Afrique du Sud n’est sortie que cinq fois des poules, et alors ? Sur ces cinq fois, les Bafana Bafana ont gagné une fois la compétition (1996), disputé une finale contre l’Égypte (1998) et décroché une troisième place (2000). Mais alors, pourquoi cette fois ? Peut-être avant tout parce que la bande guidée par l’aventurier Stuart Baxter – qui a entraîné en Suède, en Norvège, au Portugal, au Japon, en Angleterre, en Finlande, en Turquie et qui a aussi été champion d’Afrique du Sud avec les Kaizer Chiefs – n’a rien à perdre et débarque en Égypte avec le seul objectif d’attraper au moins une victoire face à une Namibie qui n’a jamais remporté la moindre rencontre en deux participations à la CAN. Une ambition pas impossible sachant que l’Afrique du Sud a bouclé la campagne de qualifications avec la troisième meilleure différence de buts (+9) et possède dans son onze un mec qui dormait souvent, adolescent, sur le canapé de Benjamin Pavard. Son nom ? Lebo Mothiba, évidemment.

Le joueur frisson : Benson Shilongo

Un prénom hommage à un guitariste iconique repéré par Miles Davis, un nom qui fait référence à une blague entre cyclistes et une trogne à réveiller la mémoire de Lamine Sakho : stop, le mec à suivre du groupe C est évidemment namibien et s’appelle évidemment Benson Shilongo. Parce que Shilongo, c’est d’abord des buts, six en treize matchs disputés cette saison avec l’Ismaily SC, en Égypte (oui, monsieur connaît donc déjà le secteur), et neuf inscrits en vingt-quatre sélections avec la Namibie. Mais aussi parce que Shilongo, c’est une pointe de vitesse et un statut d’unique arme offensive pour les Brave Warriors de Ricardo Mannetti. Benson of Arnarchy, allez.

Le joueur qu’on n’a pas du tout envie de voir : Eliezer Tapé Ira

Parce que vivre avec aucun prénom est un problème, non ? Désolé, bonhomme.

Trois bonnes raisons de suivre ce groupe

Pour changer d’avis sur Eliezer Tapé Ira. Parce qu’on rêve tous de devenir à notre tour un guerrier courageux. #Namibie2019 Parce qu’on est fétichiste des vuvuzelas.

Trois bonnes raisons de ne pas suivre ce groupe

Parce qu’on connaît déjà par cœur L’Âge de glace, pas besoin de revoir un animal à trompe faire semblant d’être ami avec un lion. Sincèrement, y a un suspense ? Parce qu’on tousse à la chicha.

Mais pourquoi il n’est pas venu ?

D’accord, il semble avoir rapidement digéré la chose, mais ne pas voir Gervais Lombe Yao Kouassi gambader sur les pelouses de cette CAN est un déchirement. D’autant qu’après son excellente saison à Parme (la troisième meilleure de sa carrière du point de vue statistique), Gervinho était certain de faire partie de l’aventure. Mais Ibrahim Kamara, à la tête d’une Côte d’Ivoire qui déboule en Égypte pour se racheter après son élimination au premier tour en 2017 et sa non-qualification au Mondial 2018, en a décidé autrement, justifiant son choix par la présence dans le groupe de nombreux joueurs au profil similaire à celui de l’ancien attaquant du Mans (Cornet, Gradel, Pépé). Wilfried Bony, lui, est là. Comme quoi, la logique.

L’inexpertise de Roger Guerrier :

« Quoi ? La CAN ? Qu’est-ce que vous me chantez ? Je ne suis ni un vrai guerrier, ni quelqu’un d’hyper courageux. Alors, mon avis sur mon Namimachinchouette… – Je parlais de la Namibie, monsieur le Guerrier.- Je ne suis pas un guerrier, arrêtez ! Et puis, pour moi, CAN, c’est juste un truc de bourgeois où il y a des films à la con.
– Quand même… (bip, bip…) »

La stat à la con :

15 – Selon Transfermarkt, Amine Harit est le joueur de l’effectif de Schalke 04 dont la valeur marchande a le plus chuté cette saison, passant de 25 à 15 millions d’euros. Sans CAN, ça va être encore plus dur de se faire la malle.

Si ce groupe était un tube de l’été :

Les points sur les i, les barres au t.