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Amérique Latine

Où l'on parle de foot sud-américain sous toutes ses formes, d'un club au nom d'un joueur du PSG qui est en tête du championnat carioca, de Boca toujours aussi médiocre dans en Argentine, d'un formidable réservoir de techniciens et de défenseurs qui font rire...
Demain, réunion au siège de la CONMEBOL pour décider si la finale de Libertadores va se jouer ou non à Santiago. La rumeur évoque une finale qui pourrait se dérouler à Asunción.
Message posté par strover
Demain, réunion au siège de la CONMEBOL pour décider si la finale de Libertadores va se jouer ou non à Santiago. La rumeur évoque une finale qui pourrait se dérouler à Asunción.


Ce sera finalement à Lima !
Argentine Bresil en Arabie Saoudite, pays qui devient le nouveau proxénète du foot ball sud Américain avant de devenir celui de la Liga. Ca me dégoute un peu.
D'ailleurs en parlant de Marado', je viens de me faire la série "Maradona en Sinaloa" et on a beau critiquer ses opinions plutôt polémiques, ce gars a un côté hyper attachant. La façon dont il traite ses joueurs, ses yeux qui brillent quand il rentre dans le vestiaire, quand il touche la balle en plein entrainement alors qu'il lutte pour pouvoir marcher correctement.... donnez lui un ballon et c'est un autre homme, une sorte de gamin dans un parc d'attraction, deconnecté du monde réel.
Message posté par gil morrissao roland larque
Argentine Bresil en Arabie Saoudite, pays qui devient le nouveau proxénète du foot ball sud Américain avant de devenir celui de la Liga. Ca me dégoute un peu.


Ya eu quelques critiques au Brésil, faire jouer ce grand classique dans un stade à moitié vide, ça passe mal.
Message posté par strover
Ya eu quelques critiques au Brésil, faire jouer ce grand classique dans un stade à moitié vide, ça passe mal.


Les places vides c'était les tribunes réservés aux femmes ? Faire une affiche là bas c'est comme donner de la confiture aux cochons.
Salut les amis !

Vous auriez des suggestions de bars / restos argentins (ou brésiliens) sympas où regarder la finale de samedi soir à Paris ?

Je suis un pur Copa Libertadorix, mais petite préférence tout de même pour River, San Fernando Cavenaghi oblige...
Une pensée pour toi, sox. Le couronnement en Libertadores, puis le Brasileirão le lendemain ! J'imagine même pas le kiff ultime, il ne peut pas y avoir de supporters de foot plus heureux que ceux de Flamengo ce week-end...
Deux scénarios assez dingues en plus : après le doublé de Gabigol aux 89e et 92e minutes hier, Grêmio a marqué le but vainqueur à la 94e à Palmeiras. Appelez ça le "Fla-time" !
Message posté par Alain Proviste
Une pensée pour toi, sox. Le couronnement en Libertadores, puis le Brasileirão le lendemain ! J'imagine même pas le kiff ultime, il ne peut pas y avoir de supporters de foot plus heureux que ceux de Flamengo ce week-end...
Deux scénarios assez dingues en plus : après le doublé de Gabigol aux 89e et 92e minutes hier, Grêmio a marqué le but vainqueur à la 94e à Palmeiras. Appelez ça le "Fla-time" !

Merci, c'est très gentil de ta part. J'ai fait le déplacement, j'étais à Rio dès vendredi soir, je suis rentré cette nuit en europe.

J'ai assisté au match à l'Estádio do Maracanã pour une fin d'anthologie. J'avais de la voix à la 88ème, j'en avais plus à la 92ème. Le genre d'émotion que seul le football peut offrir. J'en ai pleuré de joie, comme quasiment tout le monde après le second but. Tu passes du cauchemar au rêve en 3 minutes. C'était fou. Et tellement cool de voir tout ce monde heureux et fier.

Ce match ... La pire chose qui pouvait arriver au Fla était que les argentins marquent tôt. Et c'est arrivé. Pendant longtemps, ce fut une souffrance même si l'ambiance était bonne et les rubro negros y ont cru jusque la fin. Vraiment.

Il est facile de refaire l'histoire après coup. Mais il était évident que River plate allait nous en faire baver. C'est le coach et l'équipe parfaite pour te briser le genre d'équipe qu'est le Mengão. Quand je lisais "3-0 pour le Fla" je me disais qu'ils étaient inconscients les types. Les rencontres précédentes étaient du même acabit. Et River plate ne réussit pas au Flamengo.

Ce que je retiendrai de ce match, Gallardo, impeccable dans son costume noir et impassible, sûr de la force de son groupe. Et Jesus à côté, son style de savant un peu déglingué avec ses cheveux blancs, qui n'en peut plus. Tellement différents les deux. Pendant longtemps, ça sentait l'inéluctable victoire argentine. Et puis Gabigol quoi.

Tout le reste du week end a été parfait. Certains y ont vu plus qu'un concours de circonstance et franchement, je ne suis pas loin de le croire aussi. Tous ces maillots dans les rues, de la gamine de 4 ans au grand père. Le bordel que c'était à Rio. Rarement vu la ville dans cet état de transe. De plénitude et de bonheur partagé. C'est un peu comme quand la France gagne la coupe du monde, tu vois les gens comme jamais tu les vois entre eux. Il n'y a plus de différence, de mépris, d'égoïsme, de haine ou que sais je, c'est tout un peuple à l'unisson. Sauf que là, c'est l'Amérique du sud. Il y a la culture football en plus, par rapport à la France. Et ce truc totalement irrationnel, propres aux américains. C'est puissance 10.

J'ai eu la chance de pas avoir à descendre dans la rue lorsque le bus et les joueurs remontaient l'avenue. On avait une vue imprenable d'où on était. Les clubs rubro negros ont bien organisé les choses, ils ont fait le maximum pour que tout se passe à peu près bien. Faut dire qu'il y a une telle passion autour de ce club, vraiment à part, au Brésil.

Les chants, à chaque coin de rue. Quant on est sorti du stade, la joie et la chaleur humaine, c'était magnifique. Des milliers de personnes reprenant les chants du Fla. Toute la nuit. Puis tout le dimanche. Et encore le dimanche soir. Dans ces cas là, l'AMS, c'est l'endroit où il faut être. Il n'y a qu'eux pour faire la fête de cette manière là.

J'ai attendu un peu moins de 40 ans pour revoir le Fla gagné ce titre. Je pense pas que je revivrais un week end comme ça. C'est pas possible, c'est trop exceptionnel. Et je t'avoue que je suis très fatigué. Je devais être à Madrid pour le match du PSG, j'ai cédé ma place. C'est que je suis vraiment au bout du rouleau.

Je suis désolé de ma réponse un peu à l'arrache. J'ai pas encore la tête à l'endroit et tellement de trucs à voir par rapport au boulot.
C'est bien pour Flamengo ce titre, car ça beau être le club le plus populaire du Brésil, ils n'ont pas un très grand palmarès.
@sox, oh putain je savais pas que t'avais fait le déplacement pour la finale, j'imagine même pas l'ambiance de dingue à Rio, ça devait être complètement taré ! Rien qu'en lisant ton post, j'ai eu des frissons...

@Salsify, oui c'est ce que je disais justement sur l'un des articles consacrés à la finale de Libertadores, ce titre répare une véritable anomalie historique. Jusqu'au week-end dernier, Flamengo était sans doute l'un des clubs sud-américains dont le palmarès continental correspondait le moins à la grandeur et au prestige du club (peut-être avec Botafogo et l'America Cali, tous deux jamais sacrés en Libertadores malgré une génération fabuleuse pour le premier dans les 60's et les trois finales d'affilée perdues par le second dans les 80's).
Focus sur Cruzeiro

Je voulais faire un petit point sur la lutte pour le maintien dans le Brasileirão car trois grands clubs étaient menacés de relégation. En battant respectivement Chapecoense (malheureusement condamné avec cette défaite) et Palmeiras en milieu de semaine, Botafogo et Fluminense ont fait un grand pas vers le maintien.
Mais si les deux clubs cariocas sont presque sauvés, un autre club historique est aujourd'hui en grand danger : Cruzeiro. Jeudi soir, la Raposa a perdu le match à ne pas perdre (0-1) au Mineirão face au modeste CS Alagoano (pourtant quasiment assuré de descendre), malgré une domination de tous les instants : 21 tirs à 5, 73% de possession, un penalty manqué de Thiago Neves... Résultat des courses, les joueurs de Belo Horizonte sont aujourd'hui 17e et premiers relégables, à un point du 16e Ceara, et avec un calendrier très compliqué pour les trois dernières journées: déplacements à Vasco et Grêmio, puis réception de Palmeiras. On a connu plus simple...
En Europe, Cruzeiro est sans doute un peu moins connu et médiatisé que les grands clubs paulistas et cariocas, pourtant on parle d'un club majeur du foot brésilien et sud-américain, quadruple champion du Brésil et double vainqueur de la Libertadores (+ 2 finales perdues) ! Si le club a connu une nouvelle période de succès à partir du milieu des 90's, puis dans les années 2000 et la première moitié des années 2010, avec plusieurs joueurs révélés (Ronaldo, Maicon, Dida, Fred, Ramires, Alex, Cris...) ou confirmés (Sorin), pour moi le véritable âge d'or de Cruzeiro, ce sont les années 60-70 avec deux générations dorées successives (et quelques joueurs faisant le lien entre les deux).
Deux générations qui ont chacune connu une apothéose. Pour la première, c'est la Taça Brasil 66 (qui décernait le titre de champion du Brésil avant la création du Brasileirão) avec cette finale légendaire contre le Santos de Pelé, écrasé 6-2 à l'aller ! Une équipe où évoluaient, aux côtés des attaquants Natal, Evaldo et Hilton Oliveira, trois des principales idoles de Cruzeiro : le milieu défensif Wilson Piazza (champion du monde 70 mais en défense centrale) et surtout les deux plus grands joueurs de l'histoire du club, Tostão et Dirceu Lopes. Et pour la seconde, il s'agit de la Libertadores 76 remportée contre River (avant une nouvelle finale de Libertadores en 77, cette fois perdue face à Boca). Tostão a alors pris sa retraite prématurément à cause de ses pb à l'oeil, Dirceu Lopes est sérieusement blessé mais Piazza, lui, est toujours là. Et à ses côtés, les stars de ce Cruzeiro 76 sont le latéral droit Nelinho, le milieu Zé Carlos et le trio d'attaquants Joãozinho-Jairzinho-Palhinha.

Je conclurai ce post avec mes portraits maison de deux joueurs emblématiques de cet âge d'or de Cruzeiro : non pas Tostão et Jairzinho, que tout le monde connait déjà, mais Dirceu Lopes et Nelinho.

-DIRCEU LOPES
30 novembre 1966 : près de 80 000 torcedores de Cruzeiro garnissent les tribunes du Mineirão pour la finale aller de la Taça Brasil (ancêtre du Brasileirão) contre Santos. Quintuple champion en titre, le Peixe règne alors sans partage sur le Brésil et domine le foot sud-américain des 60's avec Peñarol. Ce soir-là pourtant, les Pelé, Pepe, Carlos Alberto, Mauros Ramos et autres Zito vont subir leur pire déroute, surclassés par un Cruzeiro injouable : 5-0 à la pause, 6-2 au coup de sifflet final ! Au sein de cette "máquina azul" pilonnant les buts de Gilmar, deux hommes, âgés respectivement de 19 et 20 ans, crèvent l'écran : Tostão, le futur cerveau du Brésil 70, et un petit meneur de jeu d'1,63 m, Dirceu Lopes, auteur d'un triplé. Les deux joueurs, qui formeront entre 1965 et 1972 l'un des plus beaux duos de l'histoire du football brésilien, éclaboussent la rencontre de toute leur classe et confirment une semaine plus tard au retour, inscrivant chacun un but lors la seconde victoire de la Raposa (3-2), synonyme de premier titre de champion du Brésil pour le club de Belo Horizonte. Véritable artiste, Dirceu Lopes s'affirme alors comme un futur crack du football auriverde : dribbleur exceptionnel et magnifique technicien, il possède, selon la presse de l'époque, « le sang-froid des buteurs et la vision du jeu des créateurs ». Une palette complète qui lui permet d'être aussi à l'aise devant qu'au milieu du terrain – en attestent ses 224 buts marqués sous le maillot celeste (2e buteur de l'histoire du club derrière... Tostão). Le bien nommé "Principe do Futebol" sera de presque tous les succès de Cruzeiro : outre la Taça Brasil 1966, il remporte neuf championnats du Minas Gerais (dont cinq consécutifs de 1965 à 1969) et cumule les honneurs individuels, comme la ''Bola de Ouro'' 1971 (désignant le meilleur joueur du championnat du Brésil). En revanche, il manquera la Copa Libertadores victorieuse de 1976, victime d'une rupture du tendon d’Achille quelques mois plus tôt. Mais la vraie blessure de sa carrière restera son absence du Mondial 1970. International depuis 1967, Dirceu Lopes devait certes faire face à une concurrence jamais vue à son poste, le Brésil disposant de plusieurs n°10 de classe mondiale : son coéquipier Tostão mais aussi Pelé, Rivelino, Gerson ou encore Ademir da Guia (lui aussi absent au Mexique). Néanmoins, il était régulièrement convoqué lors des matchs précédant la Coupe du monde et jouissait surtout du soutien du sélectionneur João Saldanha, l'un de ses fans notoires. Malheureusement, l'éviction, à quelques mois du tournoi, du charismatique militant communiste sonna le glas des espérances de Dirceu Lopes. Mario Zagallo, contrairement à Saldanha, accéda en effet aux demandes du dictateur Médici et lui préféra le buteur de l'Atletico Mineiro, Dada Maravilha, pourtant infiniment moins talentueux. L'Histoire ne retenant que les vainqueurs, il convenait de rappeler comment, en 1970, la Seleçao s'était privée de celui que Garrincha qualifiait alors de « meilleur joueur du monde ».

-NELINHO
Latéral droit de la Seleçao lors des Mondiaux 1974 (en alternance avec Zé Maria) et 1978, Nelinho fut l'un des meilleurs spécialistes sud-américains du poste dans les 70's. Doté d'une belle qualité technique et excellent dans ses projections offensives, il était surtout réputé pour son extraordinaire frappe de balle, aussi bien dans le jeu que sur coup franc. Son sublime extérieur du droit dans un angle impossible, qui trouva le petit filet d'un Dino Zoff médusé, lors de Brésil-Italie 1978, reste encore aujourd'hui considéré comme l'un des plus beaux buts de l'histoire des Coupes du monde ! Un but à la trajectoire aussi folle que celle d'un certain Roberto Carlos deux décennies plus tard... En club, si Nelinho a également porté le maillot du grand rival de Belo Horizonte, l'Atletico Mineiro, dans les années 80, il fut surtout le joueur emblématique du grand Cruzeiro du milieu des 70's. Dix ans après la fameuse équipe des Tostão, Dirceu Lopes et Piazza, championne du Brésil face à Santos, Cruzeiro va ainsi écrire l'une des plus belles pages de son histoire en 1976, remportant sa première Copa Libertadores contre River Plate en finale. Avec l’avant-centre Palhinha et l’ailier gauche Joãozinho, Nelinho est l'un des grands bonhommes de cette triple confrontation face au Millonarios en inscrivant deux buts. La Raposa manquera de très peu la passe de deux l’année suivante, ne s'inclinant qu'aux tirs aux buts face à Boca, en match d'appui de la finale de Libertadores 1977 - avec encore un but de Nelinho lors de la finale retour. Pas étonnant que ce dernier ait glané quatre "Bolas de Prata" (récompensant le meilleur joueur brésilien de la saison à chaque poste) entre 1975 et 1983... Et encore moins qu'il soit aujourd'hui considéré comme le meilleur latéral de l'histoire à la fois de Cruzeiro et de l'Atletico Mineiro, réussissant la prouesse plutôt rare de réunir les deux grands rivaux du Minas Gerais.
La possible relegation du Cruzeiro correspond à une situation extra-sportive catastrophique avec une crise financière, des joueurs non payés et une enquête pour fraudes, blanchiement d'argent....Les gars ont détruit ce club historique.

D'ailleurs au Brésil, il y a une tendance à se servir des clubs afin de s'en foutre plein les poches puisque l'Inter sous investigation pour les mêmes délit. C'est vraiment triste.
C'est fait, Cruzeiro va faire un tour en Serie B. Quand élit des truands à la tête d'un club, c'est le genre de truc qui arrive.
Message posté par strover
C'est fait, Cruzeiro va faire un tour en Serie B. Quand élit des truands à la tête d'un club, c'est le genre de truc qui arrive.


Ils ne boxent pas dans la même catégories certes, et ils ne sont pas élus également mais avec Nanard, Silvio ou Pablo des clubs ont remporté les plus prestigieuses coupes continentales également.
Le Rai et le Velez de Bianchi ont été là pour ne pas trop offrir de titre au club Lombard.
Message posté par Alain Proviste
Focus sur Cruzeiro

Je voulais faire un petit point sur la lutte pour le maintien dans le Brasileirão car trois grands clubs étaient menacés de relégation. En battant respectivement Chapecoense (malheureusement condamné avec cette défaite) et Palmeiras en milieu de semaine, Botafogo et Fluminense ont fait un grand pas vers le maintien.
Mais si les deux clubs cariocas sont presque sauvés, un autre club historique est aujourd'hui en grand danger : Cruzeiro. Jeudi soir, la Raposa a perdu le match à ne pas perdre (0-1) au Mineirão face au modeste CS Alagoano (pourtant quasiment assuré de descendre), malgré une domination de tous les instants : 21 tirs à 5, 73% de possession, un penalty manqué de Thiago Neves... Résultat des courses, les joueurs de Belo Horizonte sont aujourd'hui 17e et premiers relégables, à un point du 16e Ceara, et avec un calendrier très compliqué pour les trois dernières journées: déplacements à Vasco et Grêmio, puis réception de Palmeiras. On a connu plus simple...
En Europe, Cruzeiro est sans doute un peu moins connu et médiatisé que les grands clubs paulistas et cariocas, pourtant on parle d'un club majeur du foot brésilien et sud-américain, quadruple champion du Brésil et double vainqueur de la Libertadores (+ 2 finales perdues) ! Si le club a connu une nouvelle période de succès à partir du milieu des 90's, puis dans les années 2000 et la première moitié des années 2010, avec plusieurs joueurs révélés (Ronaldo, Maicon, Dida, Fred, Ramires, Alex, Cris...) ou confirmés (Sorin), pour moi le véritable âge d'or de Cruzeiro, ce sont les années 60-70 avec deux générations dorées successives (et quelques joueurs faisant le lien entre les deux).
Deux générations qui ont chacune connu une apothéose. Pour la première, c'est la Taça Brasil 66 (qui décernait le titre de champion du Brésil avant la création du Brasileirão) avec cette finale légendaire contre le Santos de Pelé, écrasé 6-2 à l'aller ! Une équipe où évoluaient, aux côtés des attaquants Natal, Evaldo et Hilton Oliveira, trois des principales idoles de Cruzeiro : le milieu défensif Wilson Piazza (champion du monde 70 mais en défense centrale) et surtout les deux plus grands joueurs de l'histoire du club, Tostão et Dirceu Lopes. Et pour la seconde, il s'agit de la Libertadores 76 remportée contre River (avant une nouvelle finale de Libertadores en 77, cette fois perdue face à Boca). Tostão a alors pris sa retraite prématurément à cause de ses pb à l'oeil, Dirceu Lopes est sérieusement blessé mais Piazza, lui, est toujours là. Et à ses côtés, les stars de ce Cruzeiro 76 sont le latéral droit Nelinho, le milieu Zé Carlos et le trio d'attaquants Joãozinho-Jairzinho-Palhinha.

Je conclurai ce post avec mes portraits maison de deux joueurs emblématiques de cet âge d'or de Cruzeiro : non pas Tostão et Jairzinho, que tout le monde connait déjà, mais Dirceu Lopes et Nelinho.

-DIRCEU LOPES
30 novembre 1966 : près de 80 000 torcedores de Cruzeiro garnissent les tribunes du Mineirão pour la finale aller de la Taça Brasil (ancêtre du Brasileirão) contre Santos. Quintuple champion en titre, le Peixe règne alors sans partage sur le Brésil et domine le foot sud-américain des 60's avec Peñarol. Ce soir-là pourtant, les Pelé, Pepe, Carlos Alberto, Mauros Ramos et autres Zito vont subir leur pire déroute, surclassés par un Cruzeiro injouable : 5-0 à la pause, 6-2 au coup de sifflet final ! Au sein de cette "máquina azul" pilonnant les buts de Gilmar, deux hommes, âgés respectivement de 19 et 20 ans, crèvent l'écran : Tostão, le futur cerveau du Brésil 70, et un petit meneur de jeu d'1,63 m, Dirceu Lopes, auteur d'un triplé. Les deux joueurs, qui formeront entre 1965 et 1972 l'un des plus beaux duos de l'histoire du football brésilien, éclaboussent la rencontre de toute leur classe et confirment une semaine plus tard au retour, inscrivant chacun un but lors la seconde victoire de la Raposa (3-2), synonyme de premier titre de champion du Brésil pour le club de Belo Horizonte. Véritable artiste, Dirceu Lopes s'affirme alors comme un futur crack du football auriverde : dribbleur exceptionnel et magnifique technicien, il possède, selon la presse de l'époque, « le sang-froid des buteurs et la vision du jeu des créateurs ». Une palette complète qui lui permet d'être aussi à l'aise devant qu'au milieu du terrain – en attestent ses 224 buts marqués sous le maillot celeste (2e buteur de l'histoire du club derrière... Tostão). Le bien nommé "Principe do Futebol" sera de presque tous les succès de Cruzeiro : outre la Taça Brasil 1966, il remporte neuf championnats du Minas Gerais (dont cinq consécutifs de 1965 à 1969) et cumule les honneurs individuels, comme la ''Bola de Ouro'' 1971 (désignant le meilleur joueur du championnat du Brésil). En revanche, il manquera la Copa Libertadores victorieuse de 1976, victime d'une rupture du tendon d’Achille quelques mois plus tôt. Mais la vraie blessure de sa carrière restera son absence du Mondial 1970. International depuis 1967, Dirceu Lopes devait certes faire face à une concurrence jamais vue à son poste, le Brésil disposant de plusieurs n°10 de classe mondiale : son coéquipier Tostão mais aussi Pelé, Rivelino, Gerson ou encore Ademir da Guia (lui aussi absent au Mexique). Néanmoins, il était régulièrement convoqué lors des matchs précédant la Coupe du monde et jouissait surtout du soutien du sélectionneur João Saldanha, l'un de ses fans notoires. Malheureusement, l'éviction, à quelques mois du tournoi, du charismatique militant communiste sonna le glas des espérances de Dirceu Lopes. Mario Zagallo, contrairement à Saldanha, accéda en effet aux demandes du dictateur Médici et lui préféra le buteur de l'Atletico Mineiro, Dada Maravilha, pourtant infiniment moins talentueux. L'Histoire ne retenant que les vainqueurs, il convenait de rappeler comment, en 1970, la Seleçao s'était privée de celui que Garrincha qualifiait alors de « meilleur joueur du monde ».

-NELINHO
Latéral droit de la Seleçao lors des Mondiaux 1974 (en alternance avec Zé Maria) et 1978, Nelinho fut l'un des meilleurs spécialistes sud-américains du poste dans les 70's. Doté d'une belle qualité technique et excellent dans ses projections offensives, il était surtout réputé pour son extraordinaire frappe de balle, aussi bien dans le jeu que sur coup franc. Son sublime extérieur du droit dans un angle impossible, qui trouva le petit filet d'un Dino Zoff médusé, lors de Brésil-Italie 1978, reste encore aujourd'hui considéré comme l'un des plus beaux buts de l'histoire des Coupes du monde ! Un but à la trajectoire aussi folle que celle d'un certain Roberto Carlos deux décennies plus tard... En club, si Nelinho a également porté le maillot du grand rival de Belo Horizonte, l'Atletico Mineiro, dans les années 80, il fut surtout le joueur emblématique du grand Cruzeiro du milieu des 70's. Dix ans après la fameuse équipe des Tostão, Dirceu Lopes et Piazza, championne du Brésil face à Santos, Cruzeiro va ainsi écrire l'une des plus belles pages de son histoire en 1976, remportant sa première Copa Libertadores contre River Plate en finale. Avec l’avant-centre Palhinha et l’ailier gauche Joãozinho, Nelinho est l'un des grands bonhommes de cette triple confrontation face au Millonarios en inscrivant deux buts. La Raposa manquera de très peu la passe de deux l’année suivante, ne s'inclinant qu'aux tirs aux buts face à Boca, en match d'appui de la finale de Libertadores 1977 - avec encore un but de Nelinho lors de la finale retour. Pas étonnant que ce dernier ait glané quatre "Bolas de Prata" (récompensant le meilleur joueur brésilien de la saison à chaque poste) entre 1975 et 1983... Et encore moins qu'il soit aujourd'hui considéré comme le meilleur latéral de l'histoire à la fois de Cruzeiro et de l'Atletico Mineiro, réussissant la prouesse plutôt rare de réunir les deux grands rivaux du Minas Gerais.

Merci de rendre hommage à un immense club brésilien. Un stade mythique et un de mes préférés, le Gigante da Pampulha. Un club avec qui on a travaillé et eu plusieurs années sous contrat, la dernière période remontant à 2012-2016. J'ai encore quelques contacts là bas et j'avoue que déjà en 2016, à la fin de la collaboration professionnelle, il se murmurait des choses pas très reluisantes. Et on avait galéré à se faire payer nos prestations de la saison écoulée.
Message posté par strover
La possible relegation du Cruzeiro correspond à une situation extra-sportive catastrophique avec une crise financière, des joueurs non payés et une enquête pour fraudes, blanchiement d'argent....Les gars ont détruit ce club historique.

D'ailleurs au Brésil, il y a une tendance à se servir des clubs afin de s'en foutre plein les poches puisque l'Inter sous investigation pour les mêmes délit. C'est vraiment triste.

C'est triste mais c'est depuis toujours. Ce n'est pas une tendance. Tu ne fais pas de business au Brésil sans flirter avec les magouilles.
Quand un club brésilien n'a pas d'idée, il embauche Luxemburgo. Cinquième passage pour lui à Palmeiras.
Message posté par strover
Quand un club brésilien n'a pas d'idée, il embauche Luxemburgo. Cinquième passage pour lui à Palmeiras.

C'est clair. Faut dire que le mec est là depuis tellement longtemps que ses réseaux sont profondément ancrés. Cinq fois Palmeiras, quatre fois Flamengo et tant d'autres clubs.

Un entraineur moyen comme tant d'autres, malgré quelques titres tout de même, qui ne s'inscrit pas dans la durée et dans un projet. Et puis une belle petite crapule aussi, représentatif du genre de personnage et d'une mentalité qui gangrène et ne fait pas progresser le football brésilien. Même si c'est loin d'être le pire.
Message posté par sox75
Merci de rendre hommage à un immense club brésilien. Un stade mythique et un de mes préférés, le Gigante da Pampulha. Un club avec qui on a travaillé et eu plusieurs années sous contrat, la dernière période remontant à 2012-2016. J'ai encore quelques contacts là bas et j'avoue que déjà en 2016, à la fin de la collaboration professionnelle, il se murmurait des choses pas très reluisantes. Et on avait galéré à se faire payer nos prestations de la saison écoulée.


Tu fais comme quoi comme taf si c'est pas indiscret ?
La valse des entraineurs bat son plein en ce moment, je vais particulièrment suivre Holan à la U Catolica et Coudet à l'Inter. Je ne vois pas ce dernier réussir au Brésil mais j'aimerai me tromper.
Et dans la série des clubs sans idée, on tient aussi le Vasco, avec l'ami Abel Braga, qui tourne à trois clubs par saison en ce moment.
Message posté par Alain Proviste
Tu fais comme quoi comme taf si c'est pas indiscret ?

Je bosse dans l'analyse tactique sportive. On couvre plusieurs sports dont le football, secteur dont je m'occupe particulièrement, en plus de superviser l'entreprise dans son ensemble. Et ça fait une trentaine d'années maintenant qu'on est dans le milieu. Voilà, tu sais tout.

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