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Où l'on discute littérature, bouquins géniaux, cire qui se gondole et pages qui se détachent.
Pour parler auteurs français, j'apprécie tout particulièrement notre prix Nobel Le Clézio, pour sa capacité à "nous faire voyager" (ben quoi, ça sert à ça un bouquin non?).
Pour ne pas faire original, "Gomorra" de Roberto Saviano, pas le film (pas vu), mais le livre. L'un des plus durs et des plus beaux lus ces 5 dernières années.
Et si vous vous intéressiez au livre sur le foot ? Nen ?

"Eloge du mauvais geste"
D' Ollivier Pourriol (Auteur) est un magnifique petit bouquin qui se lit en une heure traitant de cas particuliers (Kick de cantona contre un supporter, coup de boule de zidane, platini et sa LDC lors du drame du Heysel, Henry et sa main sans oublier celle de maradona) de façon original avec une pointe de philosophie et de comparaison adéquate sympathique (Cantona et Bjorg) bref, un petit bouquin plaisant et enrichissant ;)
Dans le même genre, y'a un plus gros pavé vraiment axé sur la philo à partir de l'edf mais me souvient plus le nom et c'était pas si bien.


Sinen pour tous les vieux du fofo (et j'sais que y'en a (par vieux j'entends la trentaine passé ^^)) je vous conseille "KOPA" autobio de Kopaszewski très instructive avec une petite préface de Zinedine. Amoureux du foot d'antan, Kopa traite du jeu comme de la vie de professionel de l'époque, et raconte ses épopées rémoises et madrilènes.

Sur ce, bonne lecture ;)
Qui a lu "Suites impériales" ?
Faut que je lise au plus vite. J'ai encore des frissons rien qu'en repensant à Lunar Park...
Pas moi, mais ça ne devrait pas tarder. Je viens de finir le Livre sans nom, par contre, écrit par un anonyme qui a trop regardé de Tarantino (ou Tarantino himself, paraît-il). Pas un chef d'oeuvre, loin de là, mais jouissif, et très... cinématographique.
Y a meme un topic littérature, décidément vous combattez rudement bien les clichés du footeux :d.

En ce moment, je lis Les Bienveillante de Littel. Vous connaissez surement. Malgré quelques faits beaucoup trop caricatural, ça reste très bien écrit et surtout Littel dresse un tableau de la mentalité allemande durant la 2GM assez juste. En gros, les gens qui pensent (et je trouve ça dangereux d'ailleurs) que les SS n'étaient que des monstres, psychopathes etc... devraient lire ce bouquin.

Sinon, en BD j'ai commencé la série "Le lama blanc" de Jodorowsky, c'est évidemment très mystique, mais c'est plutôt pas mal.
Ah nan, putain ! Pas la BD !... Sinon, je quitte le forum...

(J'déconne, mais un topic dédié pour les puceaux à pulls et clopes roulées, c'est mieux...)
Littel, oui, c'est bien...

Sur lui, la polémique est absurde et provient encore de nos amis mal coiffés de Libé et des Inrocks : "pas de traces d'humanité autorisée chez les bourreaux ; c'est "mal", pas dans la doxa, ça perturbe tous nos Lego moraux..."

L'embrouille - pour les plus jeunes - est identique à celle qui visait le film "Portier de Nuit" (1974) de Liliana Cavani... : tu montres une époque et t'es pas dans le courant porteur de l'émotion historique dominante ?... Hop ! Point Godwin direct : t'es un nazi !...
Un topic BD serait en effet le bienvenu.
Les Seth, Adrian Tomine, Chester Brown, daniel Clowes, Chris Ware,Posy Simmonds, sans oublier le Maitre à tous, Robert Crumb ont leur place sur ce forum.
Pit je comprend pas la polémique dont tu me parles sur Littel, explique moi stp.
Bah Littell (qu'on orthographie comme ça, Pit) est l'auteur des Bienveillantes, le roman qui a eu le Goncourt (2006, je crois). Et le bouquin raconte l'itinéraire d'un officier nazi qui participe allègrement à des massacres et au génocide (je synthétise, hein, le bouquin est un sacré pavé). Et la polémique autour du roman concernait, justement, ce point de vue du narrateur bourreau, qui n'exprime finalement que très peu de compassion, même avec le recul. En gros, c'est un peu choquant pour certains de raconter une histoire dont le héros est un enculé de nazi boucher tueur de juifs.

Comme l'a si bien dit Pit, la polémique n'a évidemment pas lieu d'être. C'est un drame que les gens ne comprennent pas la portée de l'art et/ou le second degré. Cela me rappelle Verhoeven obligé de s'expliquer à propos des costumes militaires de Starship Troopers, très ressemblant à des uniformes nazis (nazis du futur, à dire vrai)... alors que c'était tout à fait voulu par le réalisateur. Des exemples comme cela, il y en a plein. On pensera aussi à Rose-Bonbon, livre de Nicolas Jones-Gorlin dont le héros est un pédophile : le livre a évidemment était froidement accueilli par la critique (je ne l'ai pas lu et il paraît que c'était mérité, parce que ce n'était pas très bon, toujours est-il que la polémique qui a entouré la sortie du bouquin est triste, certaines personnes déclarant même qu'il fallait brûler tous les exemplaires du roman).
Une polemique de bien pensant bobo qui ne fait rien avancer... Miserable!!!

D ailleurs vous pouvez lire le livre de Jean Genet Pompes Funebres. Sulfureux derangeant... Un regal de litterature!!!
Merci Arsenic, j'en suis à la 600emes pages du bouquin justement. Mon incompréhension était cette polémique, qui comme tu le dis n'a pas lieu d'être. Je crois que le but de ce bouquin est de montrer le processus qui peut emmener n'importe quel homme à devenir un des bourreaux (et le lendemain peut devenir une victime). Littel, selon moi, cherche à casser le mythe du "les nazis étaient des monstres, des psychopathes" et montrer que le problème étant qu'a la base ils sont des hommes ordinaires. Enfin bref, vous avez lu le bouquin et l'intro résume cela beaucoup mieux que moi.
Ça me fait penser à la polémique sur La chute, certains ne pouvant admettre qu'Hitler avait des réactions tout à fait humaine...
Fanloeb : à mon humble avis, et je me trompe peut-être, ce n'est pas vraiment ce que tente de faire Littell dans le bouquin. Il ne s'intéresse pas beaucoup au "pourquoi ?", mais plus au "comment ?", et à ce que ça engendre. Pas sûr qu'il chercher à expliquer pourquoi un homme devient bourreau, quoi qu'il en dise...

Je l'ai lu il y a plus de trois ans, le bouquin, et ce n'est pas ce que j'ai retenu de ce pavé. Après, je ne prétends pas détenir la Vérité.
C'est toujours plus rassurant de croire que le monstre c'est toujours l'autre. Imaginer un seul instant qu'on puisse nous-même nous comporter comme un gros con, ça fout les jetons. Alors qu'on vit dans une société où le simple fait de vouloir se démarquer est déjà se comporter en mouton finalement, puisqu'ainsi, toute la population étant divisée les politiques sont plus à même de régner sur elle. C'était une minute sponsorisée par Sud Solidaires Santé-Sociaux.
Mais heu justement Arsenic je comprend pas, c'est ce que je dis, il répond à la question du comment. Enfin, dans une certaine mesure, il répond aussi au pourquoi (le nationalisme cher aux allemands, l'incorporation de l'ordre et la loi très forte chez eux etc...).
Pour être un tantinet plus précis dans ce que je signifiais, je dirais que la polémique entourant "Les Bienveillantes" visait Litell (merci, Arse') sur le point suivant : il ne s'agissait pas de tant de renier la part "humaine" chez le bourreau nazi - le moindre psychiatre balaierait ça d'un revers de main - que de se demander s'il est réaliste de faire d'un assassin de masse un délicat et sensible amateur d'art...

L'argument des "anti" étant d'avancer qu'un homme qui se repaît du sang et de la souffrance ultime d'autrui ne peut pas concilier dans sa personnalité une âme palpitant de sensibilité artistique...

Alors, certes, quand on voit les niaiseries baveuses - certes techniquement casher - que peignait Adolf Hitler, on peut douter. Beaucoup...

Cela étant, il ne s'agit effectivement que de roman, et je reste en droit de penser que l'on peut tout mettre en mots dans la bouche ou la tête d'un personnage de fiction. Ceux qui ont suggéré des positions punitives envers ce livre ne se sont pas rendu compte qu'ils adoptaient des attitudes étrangement semblables à celles des bourreaux dont ils dénient le droit à Littell de les pourvoir...
Le mec qui me dit merci et qui écrit "Littell" avec une nouvelle faute d'orthographe. Littell, avec deux "t" et deux "l".

Fanloeb : je crois sincèrement que Littell se débarrasse de problématiques qu'il sait inextricables en apportant des réponses volontairement faussées. Un peu comme dans Elephant, de Gus Van Sant, où on voit les gamins jouer à des jeux vidéos violents avant de partir commettre un massacre. C'est une fausse réponse, un trompe-l'oeil (évidemment que Van Sant ne pense pas que les jeux vidéo soient responsables). Donc à mon sens, Littell ne cherche pas à répondre au "pourquoi" de la chose, se débarrasse même de cette question en balançant quelques réponses un peu trop évidentes (on ne devient pas un monstre à cause du national-socialisme ou de l'ordre maintenu de façon très stricte, ce ne sont que des moyens, et en aucun cas d'absolues causalités). Littell questionne plutôt sur le "comment" en cela qu'il décrit la trajectoire d'un homme déchiré, lessivé, un monstre terriblement humain en somme. Il ne cherche pas à comprendre les causes, et semble même se dire qu'elles sont insondables. Il interroge l'expression des conséquences. C'est pour ça que le livre est plutôt bon.

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