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Zurich : en attendant que la grâce opère

Par Julien Duez
Zurich : en attendant que la grâce opère

Ce dimanche, le FC Zurich et le Grasshopper s’affrontent dans le derby de Zurich. L’occasion pour le second de faire oublier un début de saison catastrophique. En attendant de rêver à un avenir meilleur qui se matérialisera dans quelques années par la construction d’un nouveau stade attendu par tous.

En faisant abstraction des Young Boys de Berne, la Super League suisse a des airs de Ligue 2, tant les écarts de points sont faibles. Après quinze journées, seules douze unités séparent en effet Neuchâtel Xamax, lanterne rouge, du FC Bâle, dauphin des Bernois qui, avec 40 points, comptent seize longueurs d’avance sur leur premier poursuivant. Tant pis pour le suspense, le titre semble déjà acquis aux partenaires de Guillaume Hoarau, mais tant mieux pour les autres pour qui tout est possible. Grasshopper par exemple. La saison du Rekordmeister de Suisse (27 titres et 19 Coupes) ne pouvait pas plus mal commencer.

Mi-septembre, le GC est la seule équipe de première division à tomber lors des seizièmes de finale de la Coupe de Suisse (défaite 0-1 contre le Stade nyonnais, pensionnaire de D3). Pire, il y a encore trois semaines, il pointait à la dernière place, à égalité de points avec Xamax. Depuis, les Sauterelles ont renoué avec le succès en gagnant deux fois de suite, d’abord contre Xamax justement (2-3), puis face à Saint-Gall (2-1). De quoi aborder le derby avec la tête froide : en cas de victoire, Grasshopper reviendrait à un petit point de son rival qui squatte actuellement la quatrième place, la dernière à délivrer un ticket pour l’Europe.

Griffer et mordre

Et surtout, un troisième succès de rang donnerait du baume au cœur à l’entraîneur Thorsten Fink. Arrivé sur le banc du GC en avril dernier, il confiait à la presse en début de saison que la lutte pour les places européennes était un objectif réaliste. Manque de bol, le destin s’est chargé de lui faire un croche-pied, le mercato estival a des allures de chassé-croisé : quinze joueurs arrivent et quatorze quittent le navire. Autant dire qu’il faut tout recommencer à zéro, et la tâche n’a rien d’évident, surtout quand l’infirmerie déborde de travail : pas moins de sept joueurs la fréquentent activement.

De plus, avec 23,21 ans de moyenne d’âge, le noyau du Grasshopper est le plus jeune de toute la Super League. Pas facile pour s’imposer dans un championnat réputé pour sa rugosité. « Ce sont de jeunes gens qui veulent pratiquer un beau football. Mais on doit être plus agressif devant notre propre but et celui de l’adversaire, analyse ainsi Thorsten Fink. Je crois qu’ils sont encore trop gentils. Le groupe joue naïvement, nous devons choper cette mentalité où l’on ne tend pas la main à l’adversaire après avoir fait une faute.[…]Il faut jouer des coudes, bouffer du gazon ! » Un message partagé par le directeur sportif Mathias Wather, lequel résume la conduite à adopter en deux mots : « Griffer et mordre. Ne laisser aucun mètre à l’adversaire et se battre pour chaque point jusqu’à la trêve hivernale. » Et si l’optimisme est de rigueur, personne n’oublie que le spectre de la relégation reste menaçant. Une relégation qui ferait tache puisqu’elle n’est arrivée qu’une fois dans l’histoire du Rekordmeister… en 1949.

Une fusion à la carte

Depuis le dernier titre de champion glané en 2003, Grasshopper ne fait plus vraiment rêver, hormis une dernière fois en 2013, lorsqu’il remporte la Coupe de Suisse. Avec une affluence moyenne de 6257 spectateurs de moyenne présents par match, les Sauterelles vivent désormais dans l’ombre du FCZ qui, depuis sa remontée dans l’élite en 2017 après un an de purgatoire, parvient à attirer 10 927 âmes en moyenne. Certes, la Ligue Europa aide, mais force est de constater que Zurich, jadis place forte du football helvétique, joue désormais les seconds rôles. À tel point qu’un projet de fusion entre les deux clubs revient aussi vite sur la table que la chute des feuilles en automne. Sauf que ce rapprochement, s’il a de solides arguments à vendre au niveau sportif, semble condamné d’avance, tant les identités des deux équipes sont diamétralement opposées. Comme le résume l’ancien gardien du FCZ (le « club du peuple » , par opposition au « club des riches » que représente GC) David Da Costa : « Grasshopper, c’est comme le chou-fleur : ça ne me plaît juste pas. »

Et pourtant, une votation populaire adoptée dimanche dernier à tout juste 53% vient de sceller un pan du destin des deux entités. Elle concerne leur déménagement en 2022 dans un nouveau stade commun qu’ils partageront sur les ruines du Hardturm, l’ancienne enceinte du Grasshopper, détruite en 2008. Depuis, les rivaux partagent la pelouse du nouveau Letzigrund, sorti un an plus tôt, mais davantage pensé pour accueillir des meetings d’athlétisme et des concerts en plein air que des matchs de football. Une victoire pour les présidents du GC et du FCZ, qui conclut un long combat entamé dès 2003, année où la population locale avait rejeté un premier projet de stade, avant un nouvel échec dix ans plus tard. Celui-ci, basé sur un partenariat public-privé, verra naître une arène de 18 500 places, accoudée à un complexe immobilier de 750 logements, dont 570 répartis dans deux gratte-ciel amenés à devenir les plus hautes tours de la ville. Cela suffira-t-il au football zurichois pour retrouver son lustre d’antan ? L’objectif numéro un sera de survivre d’ici là pour en avoir la réponse.

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Par Julien Duez

Propos de Thorsten Fink recueillis par Kicker. Ceux de Mathias Walther par Blick.

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