- Le journal de Zlatan
Zlatan, ses fils, ses humeurs et Joey Barton
Cette semaine, Zlatan a encore marqué deux buts, a pesté à maintes reprises contre ses coéquipiers, n'a pas gagné le Goncourt suédois et a maté OM-OL. Si le Suédois prenait la plume pour raconter ses impressions, voilà ce que cela donnerait. Ou pas.
Cher journal,
Je commence à en avoir ras-le-bol de cette équipe de branquignoles. Non mais bordel, je savais qu’en venant à Paris, j’allais trouver des joueurs moins talentueux que Zlatan. Mais de là à trouver des gars pas capables de battre une équipe dont le coach porte une doudoune Uniqlo… Pourquoi pas perdre contre Arsenal et la doudoune rôti-de-porc d’Arsène Wenger tant qu’on y est ? Bref, j’ai du mal à conserver mon calme face à de tels bons à rien. Samedi, contre les Snacks de Troyes, je leur ai dit que même mes fils jouaient mieux qu’eux. Et encore, j’ai pesé mes mots. Mes fils quand ils rentrent le soir et qu’ils sont fatigués, hein… Il faut dire que mes fils ont respectivement 4 et 6 ans et qu’ils sont déjà plus grands que Valbuena. Du coup, au PSG, je suis obligé de tout faire tout seul. J’ai marqué deux buts pour Lavezzi et Matuidi, puis j’ai marqué deux buts pour Zlatan. Ce qui fait encore quatre buts. À ce rythme-là, je vais marquer plus de buts que tous les autres attaquants de Ligue 1 réunis. Au fait, j’ai un message à faire passer. La prochaine fois qu’un arbitre, ou qui que ce soit d’autre habillé en jaune fluo, essaie d’empêcher Zlatan de boire, je lui fais bouffer ses cartons. Les jaunes et les rouges. Et comme on dit en Suède : « Qui mange un carton est embauché d’office chez Ikea » .
Tiens, visiblement, je ne suis d’ailleurs pas le seul à penser qu’il n’y a que Zlatan en Ligue 1. J’ai vu qu’un chanteur avait écrit une chanson intituléeMy Name is Zlatan. Alors déjà, tocard, ton nom n’est pas Zlatan. Le seul qui peut s’appeler Zlatan, c’est Zlatan Ibrahimović. Et aussi Zlatan Muslimović, mais lui, il a le droit : il joue dans un club tout paumé en Chine, il ne pourra pas faire d’ombre au vrai Zlatan. Bref, j’ai écouté sa chanson. « Il est le plus fort, c’est un gladiator, on l’appelle le warrior, son cousin c’est X-or » . Non mais sérieusement, chapeau monsieur Verlaine ! Même mes fils font de meilleures poésies à l’école suédoise. Et encore. Mes fils quand ils rentrent le soir et qu’ils sont fatigués. En tout cas, j’ai du souci à me faire. Ce chanteur va peut-être me concurrencer pour le prix littéraire. D’ailleurs, quelle arnaque ! Ma biographie,Moi, Zlatan Ibrahimović, n’a pas remporté le prix August. C’est le diplomate Raoul Wallenberg qui a gagné. Le syndrome de Wallenberg. Je suis persuadé que c’est de la faute de Thiago Silva. S’il n’avait pas tiré son pénalty comme un chaton, Zlatan aura gagné le prix littéraire. Mêmes mes fils tirent mieux les pénaltys. Et encore. Mes fils quand ils rentrent le soir et qu’ils sont fatigués.
Tiens, mercredi soir, j’ai regardé le match entre Marseille et Lyon. Alors c’est ça, la terreur Joey Barton ? En fait, ce n’est pas Joey Barton, c’est Joey en Carton. Ça, pour faire le mariole en conférence de presse avec son faux accent français, il y a du monde, mais une fois qu’il s’agit de mettre des taquets à Princess Erika, il n’y a plus personne. Et rase-moi ce vilain bouc, Joey, c’est démodé depuis 1999. Bon, à part ça, je tente actuellement de constituer ma propre équipe, avec uniquement des joueurs qui sont dignes de jouer avec Zlatan. J’ai déjà essayé d’appeler David Beckham, en lui assurant que s’il veut encore gagner des trophées, c’est à Paris qu’il doit venir. Évidemment, je ne lui ai pas précisé que le seul trophée qu’il allait pouvoir gagner à Paris, c’est le prix du meilleur joueur de la saison qui sera décerné à Zlatan. En réalité, j’espère surtout que les Beckham vont venir à Paris pour que mes fils aient enfin de vrais amis riches avec qui jouer et s’amuser. Riches et beaux, cela va de soi. Voilà pourquoi je n’appellerai pas Neymar : son fils rouquin n’a aucune dégaine.
En parlant de dégaine, je dois jouer demain à Nice, au stade du Ray. On m’a dit que l’on pouvait se rendre au stade en tramway… Putain, mais c’est le XIXe siècle ou quoi ? Il y a également possibilité de se rendre sur la pelouse en diligence et dans les vestiaires en char égyptien ? Et tout ça pour aller jouer contre Civelli et Cvitanich. J’en viens presque à regretter mes déplacements à Lecce ou à Cagliari. C’est dire mon désarroi. À bientôt.
Z.
NB : Tiens, Clément, ceci est pour toi. Un peu de lecture ne te fera pas de mal. http://fr.wikipedia.org/wiki/Steve_jobs. Vraiment pas de mal…
PS : Une photo souvenir de Ruffier en train de me regarder avec des petits yeux de loup amoureux. La première fois, Stéphane, je t’ai mis le pied sur le torse. Promis, la prochaine, je mettrai ma main sur ta joue.
Ceci est évidemment une fiction. Toute ressemblance avec des faits réels et avérés serait fortuite. Enfin, pas tant que ça.
Par Eric Maggiori