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Zimbabwe à l’amer

G.L.
Zimbabwe à l’amer

Le pays issu des qualifications de la zone Afrique entre en scène aujourd'hui : la Namibie qui passe un crash-test contre les All Blacks. Une première pour les Welwitschias qui disputent leur 5e Mondial et sont devenus la deuxième puissance africaine. Mais au commencement était le Zimbabwe.

Ils étaient là au premier jour de la Coupe du monde, édition 1987 en Nouvelle-Zélande. Vingt-huit ans après, leur équipe, plus apparue dans l’épreuve depuis 1991, est classée au 27e rang du ranking World Rugby, derrière la Belgique et quelques places devant l’Allemagne (30e), l’Ukraine (31e) et la Moldavie (32e). Les Zimbabwéens qui défiaient XV de France, Écosse et Roumanie au pays des All Blacks ont disparu de la circulation. Dans cette édition 2015, s’ils ne sont pas tombés dans l’oubli, c’est seulement parce que le Japon a réussi l’exploit de terrasser les Springboks. L’occasion pour tout le monde de remarquer qu’il s’agissait de la première victoire nippone depuis 24 ans et un succès contre le Zimbabwe (52-8 au stade Ravenhill de Belfast le 14 octobre 1991)…

Pour les Sables, il s’agit tout simplement de leur dernier match en Coupe du monde. Pour l’édition 1995, ils avaient échoué dans les grandes largeurs au dernier tour de qualification, terminant à la dernière place du groupe derrière la Côte d’Ivoire, la Namibie et le Maroc… Depuis, il n’est plus question d’y croire. Et derrière les Springboks, c’est la Namibie qui s’est imposée comme second représentant du continent africain depuis 1999 sans discontinuer. Si les Namibiens n’ont toujours pas gagné un match dans la compétition avant de tenter leur chance aujourd’hui contre les All Blacks au stade olympique de Londres, ils évoluent malgré tout dans un monde inaccessible aux Zimbabwéens. La preuve, ce match de préparation disputé cet été à Windhoek entre Zimbabwe et Namibie : 80-6 pour les coéquipiers de Burger… Pathétique pour un pays qui en 1987 avait frôlé l’exploit contre la Roumanie (défaite 21-20) alors nation réputée, pour son premier match en Coupe du monde et qui n’existe plus, aujourd’hui, qu’en rugby à VII (participation au Mondial 2013 en Russie).

Bien sûr, le Zimbabwe en Coupe du monde, c’était surtout une question de circonstances. « Le pays avait été invité à participer à l’événement, raconte Marcel Martin, ex-président du BO version clinquant et surtout ancien directeur de la Coupe du monde de rugby. Les huit pays fondateurs du board avaient été conviés. Mais parmi eux, il y a l’Afrique du Sud et il était acquis que les Springboks, en raison de la politique d’apartheid et de la signature des accords de Gleneagles(qui entérinaient un boycott total de l’Afrique du Sud, ndlr), n’auraient pas de visa pour se rendre en Australie et en Nouvelle-Zélande. La question de l’Afrique du Sud ne s’est même pas posée. Il fallait donc choisir un autre pays d’Afrique, car nous souhaitions que tous les continents soient représentés. Et le Zimbabwe présentait tous les critères : c’était un pays qui avait une tradition de rugby et qui était politiquement indépendant. Ce n’était pas du tout l’Afrique du Sud déguisée et même si des joueurs étaient peut-être nés là-bas, ils avaient forcément un passeport du Zimbabwe. Le choix de ce pays, c’était tout le contraire : par rapport à l’Afrique du Sud, il y avait d’autres caractéristiques politiques… »

La faute à Mugabe

Comprendre : le pouvoir politique n’était pas confisqué par les blancs. Alors même si le Zimbabwe ne comptait dans ses rangs qu’un seul black, Richard Tsimba (qui sera admis au Hall of Fameà titre posthume), l’IRB envoyait ainsi un message politique en même temps qu’elle partait à l’assaut du monde. « Le but de la Coupe du monde, c’était aussi de s’ouvrir aux pays qui ne font pas de tournées, qui ne participaient pas au grand rendez-vous » , éclaire Martin. « Malheureusement, ce fut un feu de paille. » D’autant plus regrettable que dans ce pays de 13,7 millions d’habitants, donc théoriquement plus riche en joueurs que la Namibie (2,1 M), il y avait un avenir à écrire.

La faute notamment à un autre événement en 1987 : l’élection de Robert Mugabe, l’ancien guérillero, à la présidence de l’ex-Rhodésie du Sud. L’un des pères de l’indépendance du pays est toujours en poste depuis. En 27 ans et 9 mois, il a eu le temps de mettre en place une réforme agraire qui a abouti à l’expropriation de la très grande majorité des fermiers blancs, ceux-là même qui constituaient les forces vives du rugby du Zimbabwe. Le despote n’était évidemment pas désolé. Marcel Martin constate les dégâts : « Le rugby avait cette étiquette de sport de blancs » … Malheureusement pour lui, si le Zimbabwe a perdu David Denton (28 sélections avec l’Écosse) et David Pocock (50 sélections avec les Wallabies) qui ont suivi leurs familles ailleurs, il aussi perdu d’autres talents natifs de l’ancienne Rhodésie : Tendai Mtawarira et Brian Mujati pour les Springboks ou encore l’Américain Takudzwa Ngwenya… Une saignée trop conséquente pour revoir les Sables regarder les meilleurs dans les yeux. Mais Robert Mugabe s’en fout. Peut-être parce qu’il se souvient très bien que l’ancêtre du Zimbabwe, l’équipe de Rhodésie – pour qui jouait le grand-père de l’Anglais Brad Barritt – a battu les All Blacks le 27 juillet 1949 (10-8). Il avait 25 ans.

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G.L.

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