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Zidane, l’officieux Number One

Par Florian Cadu
5 minutes
Zidane, l’officieux Number One

S’il n’est pas encore considéré de manière unanime comme l’homme numéro un du football français, ce n’est qu’une question de temps pour que l’actuel entraîneur du Real Madrid et futur sélectionneur des Bleus mette tout le monde d’accord. L’avenir nous montre pourquoi.

Vendredi 27 mai 2016. Une heure du matin. Dans sa chambre d’hôtel, Zinédine Zidane, qui n’arrive pas à dormir et se perd sur sa tablette dans la 25e heure, tombe par hasard sur un Top 100 des joueurs qui ont marqué le foot français. La surprise de l’intéressé est aussi grande que la stupeur de nombreux internautes : il n’est pas premier. Lui, le Ballon d’or 1998, triple buteur de finale de Coupe du monde, dont le visage était affiché sur l’Arc de Triomphe et que certains réclamaient à la présidence de la République ? Lui, le numéro 10 qui a marqué bien plus qu’une génération, que les experts considèrent comme le plus grand de son temps et qui a triomphé en France, en Italie ou en Espagne ? Lui, dont le discret caractère imposait une autorité naturelle et dont la moindre passe provoquait une série d’orgasmes ? Deuxième, sérieusement ? Oui, deuxième. Mais au vrai, Zizou s’en fout. Car s’il ne trouve pas le sommeil cette nuit, c’est parce qu’il a une nouvelle finale à gagner demain. Celle de C1, et en tant qu’entraîneur cette fois. Et c’est là toute la différence : contrairement à d’autres, lui a encore du temps pour forger sa légende et inscrire encore un peu plus son nom dans les annales du foot hexagonal.

La C1 comme entrée

La nuit a été courte, mais source de motivation pour le technicien. Bien éveillé dans son habituel costard-cravate, coach Zidane n’a pas encore pu tester la solidité de son pantalon après 90 minutes passées sur le banc de San Siro face à cet Atlético infernal. Pour cet ultime duel de la saison, avec au bout la coupe aux grandes oreilles, les Colchoneros ont adopté leur stratégie classique : rigueur, activité inébranlable et lutte acharnée, gênant considérablement leurs adversaires. Ce qui donne un 0-0 un poil ennuyeux au bout du temps réglementaire. Amputé de Cristiano Ronaldo, sorti à la mi-temps à cause d’une cuisse gauche douloureuse, le Real s’est créé peu de situations dangereuses.

Le début de la prolongation voit Juanfran ouvrir la marque sur corner. Aïe… ZZ tire la tronche. Surtout, il semble incapable de pouvoir changer le destin du match. Pourtant, ses hommes le font. Un doublé de Ramos plus tard, Zidane devient le premier entraîneur français à remporter la Ligue des champions. Quatorze ans après sa volée contre Leverkusen. Cinq mois à peine après avoir accepté son premier poste au niveau professionnel. Plus que par son génie tactique, c’est l’aura de l’homme qui aurait fait triompher la Maison-Blanche, selon les propos de Gareth Bale en zone mixte : « Franchement, voir la mine décomposée du coach à la mi-temps de la prolong’, c’était pas possible. Il n’a rien dit, rien fait, il nous a juste regardés. Ça a été un électrochoc. Avec lui, pas besoin de paroles. Maintenant, on va aller fêter ça avec Berlusconi ! »

L’EDF comme plat de résistance

Évidemment, les médias espagnols et français ne parlent que du sacre de Zidane la semaine suivante. Déjà concentré sur ses prochains objectifs, le Franco-Algérien s’en moque : « Oui, pour une première expérience, c’est bien. C’est même très bien. Mais ce n’est pas une fin en soi. Je n’ai pas passé mes diplômes (sic) pour n’entraîner que quelques mois » , répète-t-il tout en retenue. Pour lui, ce titre ne représente qu’un début. Surtout, le pote de Deschamps garde les yeux braqués sur l’Euro et la sélection tricolore. Il faut dire que rien ne se passe comme prévu pour des Bleus incapables de supporter la pression à domicile. Si ces derniers accrochent difficilement la première place du groupe et éliminent l’Ukraine en 8es, ils se prennent les pieds dans le tapis contre les Russes en quarts. Une défaite 1-0 qui ressemble étrangement à celle du Mondial 2014 contre l’Allemagne – avec Mangala dans le rôle de Varane –, et un échec total pour la Dèche, qui n’envisage pas une seconde de conserver son poste. Comme tout le monde le voit venir, la FFF sollicite le champion d’Europe en titre pour reprendre le flambeau. Et contre toute attente, il accepte. Les initiales ZZ quittent ainsi Madrid et remplacent celles de DD à la tête des Bleus. L’accession est beaucoup plus rapide que prévu, mais somme toute logique.

La Coupe du monde comme dessert

Avec une confiance certaine, Zidane impose tout de suite des décisions fortes. Bye bye Évra, Giroud, Koscielny et Sagna, bonjour Benzema, Lucas Hernandez et Kurzawa. Même Ribéry revient pour une pige, mais repart très vite, coupable d’avoir entarté à plusieurs reprises Christophe Geoffroy, le kiné. Zizou souhaite une bonne ambiance, mais un groupe sérieux. L’ambition ? « Gagner la Coupe du monde en Russie » , surprend le sélectionneur dès sa prise de fonction. Le discours ne bouge pas d’un pouce pendant deux ans. Les qualifs sont une formalité, et l’EDF arrive avec une colonne vertébrale (au parfum de Liga) constituée des meilleurs joueurs du monde : Varane-Lucas-Pogba-Benzema-Griezmann. Fort d’un remarquable parcours, marqué par la revanche sur les Russes aux tirs au but malgré des décisions arbitrales très contestables durant les quarts de finale, les Tricolores retrouvent la Squadra Azzurra de Verratti, dernier Ballon d’or en date et capitaine d’un PSG vainqueur de la C1. Et, oh miracle ! la France l’emporte 1-0 à l’italienne.

Boucle bouclée pour Zidane, pour qui l’histoire est toutefois un éternel recommencement : à la suite d’un pain envoyé à l’arbitre (en réponse à une vanne gratuite sur les mœurs d’un membre de sa famille) devant les caméras après le coup de sifflet final, la sanction tombe : interdiction totale et définitive d’exercer. Encore une fois, c’est donc lui qui décide de sa sortie définitive, privilégiant son honneur à la poursuite de la gloire. Pas de larmes, pas de regrets. Pas de quête du pouvoir non plus à la tête des instances footballistiques, pas de corruption ou de choix guidé par la recherche d’argent (les pubs seront de toute façon toujours là). La première place dans le cœur de tous les Français lui suffit amplement. Elle est désormais incontestable.

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