Finalement, le sourire et l’espoir sont vite revenus sur les visages des aficionados barcelonais. La raison ? La révélation d’une clause dans le nouveau contrat de l’ancien milieu de terrain de la Roja (133 sélections), lui permettant de résilier son bail si le FC Barcelone voulait faire de lui son nouveau coach.
Le bateau actuel Xavire
Dès lors, tous se sont mis à rêver d’un retour de l’enfant prodige à la maison. C’est, quoi qu’il arrive, une évidence : le petit bonhomme d’1,70 mètre prendra, un jour, les commandes de l’effectif blaugrana. Le moment est-il (déjà) arrivé ? Certains semblent le penser, à l’heure où le Barça a rarement (pour ne pas dire jamais) rendu de telles bouillies de football symbolisées par une piteuse défaite – la première depuis le déconfinement – sur sa pelouse contre Osasuna (1-2) à onze contre dix. Censé remplacer un Ernesto Valverde déjà peu inspiré pendant deux années et demie, Quique Setién n’a toujours pas réussi à mettre en place un jeu pour lequel il avait justement été engagé en janvier dernier. Pire, le FC Barcelone s’éloigne de plus en plus de ce qui a fait son essence de la fin des années 1980 jusqu’à maintenant. Au vu du manque actuel d’intensité, de créativité et d’initiative collective catalane, force est de constater que le tiki-taka et le football ultra-offensif prôné par Pep Guardiola entre 2008 et 2012 paraissent bien loin. Une époque où Xavi était la plaque tournante du collectif barcelonais. Le voir débarquer sur le banc, avec des idées semblables et affirmées, marquerait au moins la fin d’une plaisanterie footballistique qui n’a que trop duré.La pérennité de Setién à la tête du Barça semble, en tout cas, impossible à moyen terme. L’intéressé lui-même s’est interrogé sur son futur en conférence de presse, au sortir de la rencontre face à Osasuna : « Je sens que j'ai les capacités et l'énergie, je suis convaincu que nous allons être une équipe différente. Ça, je peux le contrôler. Au-delà, je ne peux pas... » En cause, notamment, un manque d’influence évident sur son groupe emmené par Lionel Messi. Un collectif qui se désolidarise de plus en plus de son coach, comme en témoignent les réactions des joueurs lors de ses causeries pendant les désormais célèbres « pauses fraîcheur » , l’attitude ridicule de Sergio Busquets sur le dernier but contre Osasuna ou encore la sortie publique forte du capitaine barcelonais. Outre les qualités de jeu qu'il imposerait, Xavi semble avoir les moyens de ressouder un groupe émietté. Sa proximité avec Messi et le respect que la Pulga voue à son aîné pourraient également permettre à l’Argentin de croire à nouveau au projet blaugrana, lui dont la question d’un départ ne s’est jamais autant posée qu’aujourd’hui.
À picture is worth a thousand words...Just look at Setien with his players compared to Simeone. The contrast is staggering. pic.twitter.com/aseX2fWPl5
— EiF (@EiFSoccer) June 30, 2020
Une année de tensions, en prévision
Un immense couac subsiste, cependant. Si Xavi avait reconnu en mars vouloir « retourner au Barça » , l’ex-milieu de terrain avait posé une condition sine qua non à un potentiel retour dans les colonnes de La Vanguardia : « Je leur ai clairement fait comprendre que je souhaitais démarrer un projet à partir de rien, tout recommencer de zéro. » Or, ce Barça-là est tout sauf neuf. Sans rien enlever à la qualité et au passé des joueurs actuels, l’effectif catalan est terriblement vieillissant. Face à Séville au sortir du confinement (0-0), Quique Setién a tout bonnement aligné le onze le plus âgé de l’histoire du club (30,7 ans de moyenne). De fait, Xavi aurait besoin d’un coup de jeune pour venir exploiter tout le potentiel de son groupe. Problème, là encore : en manque évident de moyens financiers conséquents, le FC Barcelone sera très limité dans son recrutement cet été. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien si les Catalans proposent (et réussissent parfois, avec le cas Arthur-Pjanić) par tous les moyens des échanges de joueurs à qui bon serait ouvert au troc. Pour bâtir un effectif décent, Xavi pourrait patienter encore quelque temps. Histoire que les comptes reviennent au vert.Histoire, également, que les conflits politiques en interne s’apaisent. Car dans un an, le comité directeur du club élira le futur président du FCB pour les six prochaines années. Les déclarations de guerre entre les différents candidats – Joan Laporta en tête – ont déjà fusé, et elles ne vont cesser de se multiplier jusqu’à l’échéance ultime. Pour travailler dans le calme et la sérénité, et justement recommencer un projet « à partir de rien » , l’ancien milieu de poche ferait bien d’attendre encore douze petits mois (au moins) pour endosser sa nouvelle tunique. Sous peine de brûler les étapes, et de totalement foirer un retour si attendu.
Par Félix Barbé
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