- Ang. – Man Utd/Tottenham (3-0)
Welbeck tient ses promesses
Les deux Manchester sont déjà tout en haut du panier. Tottenham a tenu une mi-temps puis s'est fissuré pour exploser en fin de rencontre sous les coups de Welbeck et Cleverley.
Manchester United / Tottenham : 3-0
Buteurs : Welbeck (61′), Anderson (76′) et Rooney pour les Red Devils
Deuxième affiche de la deuxième journée. Après Arsenal/Liverpool, Tottenham a fui les émeutes du quartier pour enfin entrer dans cette Premier League 2012, avec ce mauvais cadeau qu’est un déplacement à Old Trafford. Les deux camps ne sont pas au complet. Pas de Crouch, pas de Palacios, pas de Modric, qui « n’a pas la tête dans le bon sens » dixit Redknapp. La charnière du milieu des Spurs est inédite avec l’association Kranjcar-Livermore. Chez les Red Devils, il est aussi question de charnière, défensive en l’occurrence, Evans et Jones remettant le couvert comme au Community Shield, en lieu et place des papas Vidic/Ferdinand. Cleverley aligne un deuxième match de titulaire aux côtés d’Anderson. On reste donc dans le United jeune entrevu à Wembley et à West Brom.
Malgré Bale
Sir Alex est de bon poil, arrive comme en colo avec Harry bras dessus bras dessous, mais reste attentif, au taquet pour mettre la Casio chrono de son poignet synchro avec le coup d’envoi de l’arbitre. Ce sera d’ailleurs un des rares coups de sifflets. Les deux équipes ne se font pas de cadeaux. Le ballon est toujours en jeu. Techniquement, on est dans le haut niveau, précis dans toutes les transmissions. Et défensivement, Kaboul enchaîne les interventions nickel-chrome, à coup de tacles glissés. Bien gonflé par sa performance, l’ancien Auxerrois en fait même un peu trop, à deux doigts de péter une pile sur le front d’un Nani à la semelle facile. Mais Tottenham tient vraiment bien la route et n’a subi que deux petites suées sur une combinaison des trois nouveaux (surgissement de Jones, accélération-fixation de Young, plat du pied de Cleverley obligeant Friedel à l’horizontale, 8è) et sur une caresse piquée de Rooney pour la tête de Young qui ne cadre pas une tête dans le contrepied de Friedel (28è).
Les Spurs sont sereins et amusent la galerie. Gareth Bale réussit son premier double-contact de la saison, réussit ses premiers passements de jambes avant de frapper dans les bras de De Gea. Van der Vaart profite de son côté de deux contres de furet, pour caler un petit pont et une frappe puissante aux 18 mètres. Tottenham fait dans la pure méthode « Redknapp » en écartant au maximum (transversales de Dawson et Kranjcar parfaites). Walker sort les jambes avec Lennon sur le côté droit. Assous-Ekotto est plus prudent laissant les responsabilités à Bale. Seuls défauts dans tout ça : aucune occasion n’a vraiment mis en difficile posture De Gea et avec le seul Defoe en pointe, on a comme la fâcheuse impression de voir un Pius N’Diéfi courir sans trop de résultats. Dommage car Manchester s’est peu à peu endormi, à subir le rythme imposé par Tottenham.
Welbeck, new-Yorke ?
En deuxième période, les Red Devils décident d’accélérer le tempo. Un Friedel amaigri multiplie les arrêts, contre les accélérations de Nani, mais, voit de façon inquiétante le ballon revenir un peu trop vite dans les derniers vingt-cinq mètres, un peu plus fréquemment qu’en première période en tout cas. Après une longue séquence de conservation, Cleverley dépose un centre lumineux entre Kaboul et Dawson. Welbeck passe dans le sandwich pour ouvrir le score (61′). Première erreur de concentration, sanction immédiate. Friedel poursuit néanmoins son festival en faisant le jeunot à sortir un coup-franc vicieux de Rooney (65′). Seulement, avouons que le festival est un peu solo. Livermore et Kranjcar n’ont plus la main sur Cleverley, notamment, de plus en plus disponible et décisif dans les décalages. Bale et Lennon sont étrangement devenus invisibles. A Manchester, Welbeck, aussi félin qu’un Dwight Yorke de la bonne époque, se régale et confirme qu’il faudra vraiment compter sur ses services cette saison. Une bicyclette termine dans les gants de Friedel encore présent et un coast-to-coast accompagné de grands ponts et crochets est stoppé in extremis par Dawson.
Les hommes de Redknapp ne sont vraiment pas au top et coach Harry fait son coaching, sans grande conviction, avec les entrées de Pavlyuchenko et Huddlestone. Aucun effet, le milieu des Spurs se fait trouer par une incursion d’Anderson, relayé avec classe par une talonnade de Welbeck. Le Brésilien arrive lancé dans la surface pour crucifier Friedel (76′). Fergie sait que le match est dans la poche et fait un peu tourner (Hernandez, Giggs et Park entrent), avec en prime l’opportunité laissée à Old Trafford d’offrir une standing ovation méritée à Welbeck. Ce ne sera pas encore pas le jour des Spurs, maudits depuis 22 ans au Théâtre des Rêves. Démissionnaire, la troupe de Redknapp va même laisser Rooney , d’une tête décroisée, alourdir la note, sur un centre forcément parfait du vieux Giggs. Bilan : Tottenham a pour l’instant un Man United dans une jambe. Pas dans les deux, pas encore. Les Spurs n’ont pu livrer qu’une mi-temps sans déchet technique et n’a pas la profondeur de banc pour rivaliser. Lassana Diarra et Adebayor sont attendus. Manchester United est quant à lui définitivement au point après les quelques balbutiements aperçus contre West Brom.
Ronan Boscher
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