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Wayne’s world

Par Ronan Boscher
Wayne’s world

Wayne Rooney fêtera sa 100e contre la Slovénie, samedi. Précoce talent de l'île, il n'a toutefois pas pu faire renouer l'Angleterre avec les succès. Alors il se contentera du statut de centenaire, voire, plus tard encore, du record de buts détenus par Bobby Charlton ou celui du nombre de sélections de Peter Shilton.

Avant la deuxième mi-temps d’un match à oublier contre l’Australie, le 12 février 2003, le public d’Upton Park ressent comme une petite excitation. Au bord de la touche, prêt à entrer, s’échauffe la nouvelle pépite du foot anglais : Francis Jeffers, 22 ans. L’Angleterre croit enfin avoir trouvé un nouvel avant-centre, susceptible de prendre la relève d’Alan Shearer. Wenger ira même jusqu’à claquer 15 millions d’euros pour celui qu’on a surnommé un peu trop vite « the fox in the box » . À côté de lui, un petit gamin de 17 ans, plus petit cochon que renard, même si la rousseur du cheveu rappelle le canidé. Le gosse est excité aussi, car en short et tenue des Three Lions, mais surtout intimidé par son aîné de 5 ans. « Franny Jeffers a fréquenté la même école que moi et il m’a inspiré » se souvient Wayne Rooney, dans le Mirror.

« Il m’a juste dit « ok » »

Mais deux mois plus tard, lorsque l’Angleterre s’apprête à affronter la Turquie pour le compte des éliminatoires à l’Euro 2004, c’est bien à Wayne et non à ce « Franny » – qui restera tanké à sa seule sélection contre l’Australie – que Sven-Göran Eriksson fait confiance. Et on est très loin du Wayne intimidé d’Upton Park, malgré une première titularisation en vue. Le sélectionneur suédois raconte la scène dans le Daily Mail : « J’avais appelé David Beckham et les cadres après l’entraînement pour les prévenir que j’allais faire débuter Wayne. Ils m’ont fait « Wouah, fantastique ! » Quand, une fois rentré à l’hôtel, je vais voir Wayne pour lui annoncer la nouvelle, il a dit très peu de choses. Pas de« merci » ou de « super ». Juste un « ok », comme s’il était normal pour lui de jouer pour l’Angleterre, dans ce match si important pour la qualification. » Des moments « normaux » comme celui-ci, Wayne Rooney en a vécu 98 depuis Upton Park. Et samedi, contre la Slovénie, le numéro 10 de Manchester United aura le droit à sa casquette dorée, offerte des mains de Sir Bobby Charlton, pour sa 100e sélection sous le maillot anglais. Il deviendra alors le 9e joueur de l’histoire à entrer dans le clan des centenaires.

« Je ne suis pas une légende comme Moore ou Charlton »

« Ça ne me surprend pas beaucoup parce qu’à 17 ans, il était déjà prêt » , pose Eriksson, plutôt fier d’être le premier à l’avoir lancé dans le bain international, sous les bons conseils de Tord Grip, son fidèle valet. Parce que dans le club de Wayne, ça ronchonne, notamment avant ce fameux match au couteau contre la Turquie, à Sunderland. « David Moyes m’appelait chaque jour pour dire « Il n’est pas prêt, c’est trop tôt, il est trop jeune, il sera trop seul parmi les plus vieux. » Je comprenais, excuse Sven. David le coachait à Everton et voulait le protéger. Mais lors de cette semaine d’entraînement, impossible d’ignorer que Wayne avait été très brillant. Je me demandais la nuit avant le match si j’avais pris la bonne décision. Mais je n’arrêtais pas de me rappeler ce que j’avais vu pendant toute la semaine et je sentais qu’il était prêt. Et évidemment, il l’était. Un des meilleurs joueurs sur le terrain. » Ce statut de meilleur homme n’a jamais quitté Wayne, bien aidé aussi par une ascension progressive du côté de Manchester United, qui l’a arraché à Everton à l’été 2004 pour 30 millions d’euros. Oui, progressivement, car en plus d’être devenu l’attaquant numéro 1 du Royaume, il a aussi appris à devenir le joueur anglais le plus polyvalent de Premier League, tout en restant au top niveau. Eriksson rappelle que le petit Wayne comprenait déjà très jeune le pourquoi du comment on jouait au foot : « Des jeunes bons joueurs que j’ai eus, Rooney était le plus mature une fois sur le terrain. Si tu voulais parler tactique avec lui, pour ses déplacements offensifs avec ballon ou replacements défensifs, il comprenait tout. En tant que footballeur, il était très intelligent. La preuve, pendant sa carrière, il a montré qu’il pouvait jouer seul devant, premier ou second attaquant ou milieu. Il sait le faire car il est très intelligent. »

En revanche, intelligent ou non, Wayne Rooney n’a pas échappé à l’ADN indépassable, depuis 1966, de cette sélection anglaise : une machine à flip et à frustrations. Wayne s’est lui aussi pris les pieds dans le tapis des Three Lions. Lors de la Coupe du monde 2006, il sort par exemple exclu de son quart de finale contre le Portugal. Le plus gros regret de la carrière de Sven-Göran Eriksson qui sentait bien la chose pourtant : « Je ne voyais pas meilleure équipe que nous lors de ce Mondial. Pas une. J’étais en colère contre Rooney, évidemment déçu. Mais je ne lui ai pas dit grand-chose, juste qu’il était un trop gros joueur pour se permettre ça dans ces matchs si importants. Que se serait-il passé à 11 ? L’Italie aurait pu se faire sortir bien avant la finale. Tout se joue à des détails sur ce Mondial. » Rooney récidive en octobre 2011 contre le Monténégro où il sort un chassé inutile alors que l’Angleterre a la victoire en poche pour s’envoler vers l’Euro. Le rouquin aux frais implants manquera les deux premières rencontres de l’Euro 2012, une trop grosse perte pour une Angleterre qui n’a pas suffisamment de profondeur de banc. Comme la génération dorée jamais dorée de Terry, Gerrard, Cole et Lampard ou surtout David Beckham, désigné mi-héros, mi-zéro par une Angleterre qui ne fait rien de mieux que de clouer très haut ou très bas ses vedettes, Wayne pourra peut-être se consoler avec cette 100e sélection qui en appelle d’autres. « Je le vois aller jusqu’à 150 » , prophétise Eriksson. À défaut d’avoir une équipe susceptible de remporter les grandes compétitions, il pourrait surtout entrer dans la légende en détrônant le record des capes anglaises détenues par Peter Shilton ou encore le record de buts inscrits en sélection, qui tient toujours sur les épaules de Bobby Charlton. Wayne n’en est plus qu’à six unités. Mais Rooney ne sait que trop bien ce que l’histoire veut retenir : « Je pourrais rester assis à dire que je compte 200 sélections et 100 buts pour mon pays. Mais à l’évidence, je ne suis pas une légende comme peuvent l’être Bobby Moore ou Sir Bobby Charlton qui ont eux gagné la Coupe du monde. Pour les éclipser, je dois aller gagner un Mondial. » Ou un Euro. Les Anglais s’en contenteront.

Bonus : La carrière internationale de Wayne, résumée en 100 secondes par le Telegraph

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Par Ronan Boscher

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