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Wass, l’autre Danish dynamite

Par Swann Borsellino, avec Nicolas Jucha
Wass, l’autre Danish dynamite

Auteur d'un coup franc magistral ce dimanche face à Guingamp (2-0), Daniel Wass, meilleur buteur de l'histoire de l'ETG en L1, a une nouvelle fois prouvé qu'il était un spécialiste de l'exercice et un joueur à suivre. Ça valait bien un portrait, entre Brøndby et la Haute-Savoie. Entre bonnes blagues et famille, aussi.

Giflés à Geoffroy-Guichard, les supporters de l’Olympique lyonnais n’ont pas vu onze fantômes rhodaniens ce dimanche, mais douze. À deux heures et demie de voiture à l’est de Saint-Étienne, le spectre de Juninho plane sur la pelouse du Parc des Sports d’Annecy. Sa version danoise, en fait. Juninø. Dans un pays où Marvin Martin, encore en errance ce dimanche sous la tunique lilloise, était le futur Zidane, les comparaisons peuvent avoir l’air de porter le mauvais œil. Mais au moment où le pied droit de Wass a catapulté le ballon dans le but de son compatriote Lössl avec une facilité telle qu’on avait l’impression que l’agence spatiale européenne aurait fait des économies en lui demandant d’envoyer Philae dans l’espace avec son pied droit, le Danois a transporté tout le petit monde de la Ligue 1 dans un passé proche. Une impression de déjà-vu suffisante pour qu’après la rencontre, on lui demande s’il est le nouveau Pernambucano. À cela, il a répondu un tranquille : « Non, je suis Daniel Wass » . Présomptueux ? Pas pour un sou. Si le droitier refuse la comparaison, où le modèle, c’est avant tout parce qu’au pays des champions d’Europe 92, on ne demande pas aux jeunes de se comparer aux gloires passées, mais d’écrire leur propre histoire, avec ou sans coquille, avec un happy ending ou une fin tragique. Penser au futur plutôt que de rêver au passé. Une éducation logique, même pour Wass, qui mérite comme ses anciens, le surnom de Danish Dynamite.

Banlieusard et gai-luron

Dans cette histoire d’explosifs, il y a tout de même un point commun : l’IF Brøndby. C’est là, à quelques minutes à l’ouest de la douce Copenhague, où sont passés Kim Vilfort, Peter Schmeichel ou Brian Laudrup – Michael, en bisbille avec Richard Nielsen, n’était pas de la partie en 92 – que Wass fait ses gammes après un long passage à Avarta, petit club de la banlieue de la capitale danoise. L’épisode Brøndby dure cinq ans et marque le gaillard à vie comme le témoigne Jesper Hansen, aujourd’hui portier d’Évian : « C’est un mec de Brøndby, et entre l’IF Brøndby et le FC Copenhague, c’est un peu comme pour Marseille et Paris chez vous. À Copenhague, on prend un peu les autres de haut, on est l’élite du pays, et à Brøndby, c’est le club familial, avec des gens un peu tarés. » Taré, le natif de Brøndby n’a pas l’air de l’être. Mais une fois la glace brisée, les blagues peuvent fuser. « Il aime bien plaisanter aussi, certaines fois, tu arrives au centre d’entraînement, et Daniel ne te calcule pas ou fait le gars énervé… Les premières fois, tu te demandes ce que tu as pu lui faire, puis au final, il ne s’agit que de plaisanteries pour nous surprendre. » De l’humour danois, certainement. Au fond, le vrai moment où Wass ne rigole pas, c’est sur le terrain. En match comme à l’entraînement. C’est d’ailleurs sur les prés de l’ETG qu’il parle son français le plus parfait, balançant des « putain de merde » sans accent à qui veut bien l’entendre à chaque raté. Au vrai, Daniel Wass est comme beaucoup de discrets : il n’est pas vraiment l’homme que l’on imagine. D’ailleurs, son coéquipier Cédric Mongongu a sa petite idée sur la véritable identité du Danois : un Bounty inversé. « Il a l’air tout sérieux comme ça, mais en fait il écoute du gros son hip hop américain. C’est un mec cool, souvent dans la déconne. Daniel Wass, il est blanc à l’extérieur, mais à l’intérieur c’est un black. » . Et For the real Daniel Wass, le Parc des Sports d’Annecy stand up bien volontiers.

Ma famille d’abord

Si les supporters de l’ETG en profitent, la vraie question que se pose la France du foot depuis quelques années désormais est celle-ci : « Qu’est ce que Daniel fout encore à Évian ? » Un super joueur dans un club qui flirte avec la relégation depuis des années, comme si elle était sexy. Une anomalie, en somme. L’explication se situe quelque part entre le flair d’Évian et l’éducation familiale reçue par le gamin à Brøndby. S’il a fait le grand saut du Danemark au Benfica, où « il a rêvé de s’imposer » et a, malgré l’échec « aimé découvrir un grand club de l’intérieur, s’entraîner avec des joueurs comme Pablo Aimar et Javier Saviola » , c’est bel et bien à l’ETG qu’il a explosé. Un joli coup dont se félicite encore Pascal Dupraz, fier d’avoir senti le coup, mais résigné à l’idée de le voir partir cet été. L’histoire du Danois et de l’ETG, c’est celle d’une rencontre logique entre un petit club et un homme très porté sur la famille. En effet, Wass n’a jamais menti quant au fait qu’il donnerait la priorité à un club qui prendrait soin de lui et de sa famille plutôt qu’à un club qui joue la Ligue des champions, mais le traite n’importe comment. « Daniel, c’est un mec bien, il prend soin de nous autres les Danois du groupe, mais pas seulement. C’est un gars qui pensent aux autres, à sa famille, à ses amis, à ses coéquipiers » , poursuit Hansen. Même son de cloche chez son cousin, également au club, Nickie Billie Nielsen : « Daniel, c’est un homme familial. On passe du temps ensemble, des soirées en famille, il s’occupe de ses enfants. Pour lui, la vie se résume à la famille et au football. » Et cela tourne plutôt bien puisqu’il excelle dans les deux. Footballeur intelligent tactiquement, propre techniquement et avec une endurance qui rappelle celle des Danois à vélo sur leurs pistes cyclables où les touristes peinent à ne pas se retrouver dans la voiture balai, Wass est tout simplement le meilleur buteur de l’histoire de l’ETG en Ligue 1 avec 21 buts. Pas mal pour un type qui a débuté latéral droit et dont Bernard Casoni avait dit « qu’il était très moyen pour un international danois » . En même temps, l’actuel entraîneur de Valenciennes ignorait que son joueur pouvait jouer ailleurs que Brice Dja Djédjé à l’époque. Comme beaucoup de polyvalents, Wass a été nulle part avant d’être partout. Repositionné au poste de milieu offensif, il permet à Évian de se maintenir la tête en dehors de la zone de relégation avant d’aller voir plus haut à la fin de la saison. S’il avoue volontiers que la Bundesliga est le championnat qui lui conviendrait le mieux, ses rêves d’avenir, eux, sont ailleurs. À Brøndby plus précisément où il veut s’impliquer après sa carrière de joueur. « Pour comprendre notre attachement à l’IF Brøndby, il faut y avoir joué. Quand vous avez fait partie de ce club, vous n’avez qu’une envie : y revenir un jour. » Le jour où les lucarnes européennes pourront se reposer un peu.

Pour le plaisir, comme Herbert Léonard :

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