Seul MU incarne l'Angleterre
Personne ne peut contester qu'il y a une demi-douzaine d'année, la Premier League pesait deux fois plus lourd que le reste du foot européen, et ce, même si Barcelone a réussi à tirer son épingle du jeu sur deux-trois coups de chance. Tout le monde se souvient des duels épiques entre Liverpool et Chelsea (ah, ce fameux 4-4), des buts de Cristiano Ronaldo alors qu'il était un Red Devil, de la manita encaissée par le Real à Anfield ou de la facilité avec laquelle Michael Essien marchait sur tout le monde. Il est évident que cette domination anglaise était possible parce que son championnat était incarné par l'archétype du club puissant, fair-play quand il gagne, et sexy à la fois. Trois ans de suite, entre 2007 et 2009, la Premiership a placé trois clubs en demi-finale de C1. C'était le bon vieux temps, on parlait de « la domination des clubs anglais » . Ces trois années-là, MU était bien sûr systématiquement présent dans le dernier carré. Et comme par hasard, cette hégémonie s'est estompée lorsque le club cher à Simply Red s'est affaibli, en lâchant CR7, par exemple. Par pitié, qu'on arrête de dire que l'équipe qui incarne l'Angleterre en C1 se nomme Liverpool. Ok, les Reds comptent un palmarès continental supérieur à ceux de leurs rivaux. Mais c'est uniquement parce que les équipes de Manchester United qui triomphent sont celles qui marquent l'histoire. United ne sait pas gagner en Europe en étant archi-laid, comme le furent les hommes de Benítez un soir de 2005, avec un milieu Hamman-Biscan et Djimi Traoré arrière gauche. Le MU de 99 et de 2008 sont de véritables références en matière de jeu, des équipes qui triomphaient également sur leur sol tout en soulevant les grandes oreilles. Il apparaît donc évident que c'est de nouveau via un grand Manchester United que les clubs anglais entameront un nouveau cycle d'hégémonie hors de l'île. La mauvaise nouvelle, c'est qu'on risque de devoir patienter un peu.
Par Marc Hervez
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