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Walter Baseggio : « Même sans manger, je prenais du poids »

Propos recueillis par Martin Grimberghs
Walter Baseggio : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Même sans manger, je prenais du poids<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Personne ne peut l'avoir oublié ! Moins romantic lover qu'Enzo Scifo, Walter Baseggio n'a certes pas laissé une trace aussi indélébile dans l'histoire du football belge que son prestigieux compatriote à la double nationalité belgo-italienne, mais n'en reste pas moins un mec qui a pesé de tout son poids dans les années de malheur du football belge. Entretien avec l'ancienne plus grosse frappe de Jupi.

Est-ce que c’est juste de dire que vous avez été le premier frisson belge de la fin des années 1990 ?

Le mérite que j’ai, c’est d’avoir percé à Anderlecht à une époque où les grands clubs belges ne faisaient pas forcément confiance aux jeunes talents. Ça, c’est une fierté, une vraie, surtout pour un jeune de Clabecq. J’ai été transféré à huit ans à Anderlecht. J’ai grandi et passé les classes d’âge avec beaucoup d’autres jeunes joueurs très doués, mais qui n’ont jamais percé. Moi, j’ai eu la chance d’avoir un bon contact avec Johan Boskamp, l’entraîneur néerlandais de l’époque. C’est lui qui m’a lancé en équipe première à 17 ans lors de la saison 1995-1996. Et c’est vrai qu’à cette époque, les joueurs de 17-18 ans, il n’y en avait pas. Je traînais la plupart du temps avec des joueurs plus âgés.

C’était une période bizarre quand même. Vous pensez que le réservoir de talents était plus petit qu’aujourd’hui ou que c’est la méthode qui a changé ?

Je pense que c’est essentiellement une question d’entraîneurs et de confiance en la jeunesse. Moi, dès que j’ai commencé, j’ai fait une saison à 24 matchs. J’étais lancé. Après, il est évident que les clubs ont aussi changé leur mentalité. Aujourd’hui, les règles ne sont plus les mêmes et ils ont compris qu’il fallait faire jouer les jeunes avant que ceux-ci ne partent à l’étranger. Ma génération, plus qu’une autre, a vécu cette évolution.

Ce n’était pas difficile à l’époque d’incarner presque à vous tout seul l’avenir du foot belge ?

Cela n’a pas été facile de gérer cette pression, de rester calme, dans les bons comme dans les moins bons moments. Surtout quand tu joues à Anderlecht, un club qui doit être champion tous les ans ou presque. Mais bon, on est des êtres humains, et dans une carrière, tu ne peux pas être au top pendant quinze ans, il faut juste le comprendre. Les médias se sont beaucoup acharnés sur moi, mais cela ne m’a jamais trop touché. Tout le monde lit la presse, mais l’important, c’est d’oublier. On ne va pas se mentir, il y a beaucoup d’hypocrisie dans le football, mais si tu respectes les gens, généralement on te le rend.

Quand on se retrouve international et titulaire du Sporting d’Anderlecht à vingt ans, il n’y a pas un risque de prendre le melon ?

J’aurais pu avoir la tête qui tourne un peu, mais j’ai toujours été très calme et respectueux. Je viens d’une région sociale où j’ai connu beaucoup de nationalités, des Marocains, des Turcs, des Italiens, des noirs, des blancs. Ce que j’ai appris dans tout ça, c’est le respect vis-à-vis de l’être humain. Jamais je n’aurais pu prendre le melon.

Finalement, avec 27 sélections et un petit but avec les Diables rouges, mais surtout aucune participation à une grande compétition internationale, vous devez forcément avoir un petit goût de trop peu ?

Bien sûr que j’ai des regrets d’avoir loupé le Mondial 2002. Normalement, j’étais dans les 23, j’étais même dans les onze, mais j’ai dû me faire opérer du genou en fin de saison après avoir joué cinq mois sous infiltration. C’était mon choix, mais ça a craqué au mauvais moment. Ce n’est malheureusement pas mon seul regret en équipe nationale. Il y a aussi eu l’échec de l’Euro 2004 où Pierluigi Collina nous prive de la qualification en ne sifflant pas un penalty évident sur Mbo Mpenza à la dernière minute d’un match en Bulgarie. J’étais dégoûté. D’autant plus que c’est moi qui avais donné l’assist à Philippe Clément sur le deuxième but avant que Collina n’offre un penalty léger à la Bulgarie.


Aujourd’hui, le poste de numéro 10 n’existe presque plus. Il y a dix ans pourtant, Anderlecht ne jurait encore que par vous ou Pär Zetterberg. Deux vrais numéros 10 pour le coup ?

Quand je jouais avec Pär, je jouais plus en 8, j’aimais bien venir de la deuxième ligne pour soutenir nos deux attaquants. Mais c’est vrai qu’à mes débuts, j’ai joué dans un milieu avec le Suédois et Enzo Scifo. Ça, c’était du lourd, on pouvait faire ce qu’on voulait balle aux pieds.

Pendant des années, et notamment après le joli parcours en C1 de la saison 2000-2001, vous avez refusé de partir d’Anderlecht en déclarant que vous ne quitteriez Bruxelles que pour un grand club italien… Finalement, vous avez débarqué à Trévise en 2006…

En 2000, je devais partir à la Lazio. J’avais un accord avec le club, j’allais jouer avec Nedvěd, Nesta, Perruzzi, c’était la grande Lazio. Malheureusement pour moi, c’est cette année-là que le club a eu des problèmes financiers avec Cirio, son sponsor principal. En 2003, c’est à la Fiorentina que j’aurai dû aller, mais là encore, le club a connu des problèmes de trésorerie. Plus tard, j’ai vécu de plus près encore les mésaventures financières d’un de mes clubs, l’Excelsior Mouscron. J’ai parfois eu un peu de malchance dans ma carrière, mais franchement, je serais fou de me plaindre.

Peu de temps avant de partir à Trévise, vous aviez crevé l’écran avec Anderlecht contre La Louvière…

Ah, cette histoire de ballon crevé, on m’en parle tout le temps. Même des jeunes de dix ans m’en parlent. On m’a déjà appelé du Japon pour parler de ça. Et je me rappelle encore de tout. Le ballon revient aux vingt mètres, j’envoie une volée et trois mètres après le ballon explose. L’arbitre ne voit rien et le ballon rentre. On n’était pas bien dans le match, ce but, il tombe de nulle part, mais il nous fait vraiment du bien. Plus tard, et après que le match a d’abord été annulé, puis validé, on est sacrés champions avec les trois points de la victoire contre La Louvière et ce but est validé. Cette histoire est tellement folle que je suis en train de travailler sur une ligne de T-shirt avec un ami. Ce que je peux déjà vous dire, c’est qu’il y aura un ballon crevé dessus…
Vidéo


Quand ça allait moins bien pour vous, on a souvent dit que vous étiez un peu trop lourd. Ce n’est pas un peu dur de devoir se justifier en permanence ?

L’important, c’est de se donner à fond et je l’ai toujours fait. Honnêtement, chaque fois que je jouais, je me sentais bien dans mon corps. On a dit beaucoup de choses à mon sujet, mais parfois, je ne mangeais pas pendant des jours et je prenais quand même du poids. On a appris bien plus tard que c’était sans doute dû à un problème thyroïdien puisque j’ai eu un cancer de la thyroïde en 2009.

Vous faisiez particulièrement gaffe pendant l’été ? Vous aviez une technique particulière ?

Je faisais attention toute l’année, moi ! J’étais obligé, c’est aussi une question de morphologie à un moment ou un autre. Ce que je peux te dire par exemple, c’est qu’avant la pesée du lundi matin, je me levais plus tôt pour aller courir une demi-heure. Pourtant, je mangeais le quart de ce que certains pouvaient avaler sans prendre un gramme. Pendant les vacances, je faisais attention aussi, mais je ne faisais pas le maximum. On va dire que j’effectuais 80% du programme. Comme beaucoup de joueurs ceci dit. Et je ne revenais jamais avec plus d’un ou deux kilos en trop.

Un conseil pour tous les jeunes qui cherchent à garder la forme en attendant la reprise des entraînements ?

Cela ne sert à rien de courir trop longtemps. Courir 1h30 à un rythme régulier, c’est dépassé. L’endurance, ce n’est plus le plus important dans le football moderne. Ce qui compte aujourd’hui, c’est de faire des interval training, des entraînements fractionnés. De monter très haut dans les pulsations, puis de redescendre.
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Propos recueillis par Martin Grimberghs

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