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Vincent Planté : « Je suis en banlieue, à Clichy »

Par Matthieu Rostac
Vincent Planté : « Je suis en banlieue, à Clichy »

Samedi, les « paysans » de Guingamp affrontent les Verts de Saint-Étienne. Loin d'être un derby, sauf pour Vincent Planté, qui a bien connu les deux formations pour y avoir joué les gardiens remplaçants. Actuellement au Red Star, le portier de 33 ans revient sur la franchise de Galtier et de Gourvennec, un faux transfert à l'Atlético et l'arbitrage vidéo.

Comment ça va ? Prêt pour la reprise ?

On vient de finir la sixième semaine de préparation. Donc ouais, là on est prêts. Le National est un championnat difficile, serré qui va se jouer sur 34 journées.

La Ligue 1 reprend avec un match Guingamp/Saint-Étienne, deux clubs dans lesquels vous avez joué par le passé. Ça vous évoque quoi ?

Saint-Étienne, c’est un club qui s’est bien reconstruit depuis quelques années. Depuis que coach Galtier a repris les rênes de l’équipe, en fait. Depuis deux, trois saisons, les mecs font de bons recrutements et font monter des jeunes du club. Ça donne de bons résultats : une quatrième place en Ligue 1, une victoire en Coupe de la Ligue. Ils ont fait un beau truc et cette année, ça peut peut-être accrocher le troisième tour de la Ligue des champions.

Vous l’avez bien connu, Christophe Galtier ?

Je l’ai connu six mois en tant qu’adjoint et six mois en tant que coach. Sur l’homme, je ne peux pas trop parler parce qu’on a un relationnel entraîneur-joueur. Mais après, c’est un homme qui parle beaucoup, et surtout franchement, à ses joueurs. À partir du moment où un coach dit ce qu’il pense à ses joueurs sans passer par quatre chemins, c’est bon pour le collectif.

La fameuse « franchise » de Galtier, vous l’avez expérimentée ?

Oui, oui ! Il est venu me voir un jour pour me dire que Jérémie Janot jouerait durant la saison. Donc forcément, c’était dur… Mais au moins, c’est clair, net et précis. On peut discuter autrement quand on a quelqu’un de franc en face de soi. À partir du moment où je sais les choses, qu’on me dit qu’il n’y a pas de concurrence et que Jérémie part numéro 1, c’est à moi de me battre pour faire changer le coach d’avis. C’est mieux que « je sais pas » , « peut-être » , « on verra » … Voilà. Ce n’est pas être brut de décoffrage que de faire ça, juste dire la vérité aux gens. On est joueurs de foot, on n’est pas du bétail, de la marchandise, hein. On est des êtres humains aussi. Malheureusement, ça ne se passe pas comme ça avec tous les coachs. Maintenant, je n’en dirais pas plus…

Vous avez un jour déclaré que Saint-Étienne vous avait « jugé trop vite » . Qu’est-ce que vous entendez par là ?

Ben, que je n’ai pas eu ma chance, tout simplement ! C’est comme ça, le coach de l’époque (Alain Perrin) avait pris sa décision. Je n’ai pas dit ça méchamment, mais c’est ce que je pensais. Peut-être que je me suis trompé. En tout cas, je n’ai jamais eu d’explication là-dessus. On m’a juste dit que je ne jouerais pas en début de saison. C’est tout.

Saint-Étienne, ça aurait dû être le début de quelque chose pour vous. Finalement, ça sonne plutôt la fin. Comment on réagit dans ce genre de situation ?

Ça a été très difficile mentalement. Heureusement que j’avais ma famille et mes amis derrière pour me soutenir. Ensuite, je suis parti à Guingamp où j’ai retrouvé Jocelyn Gourvennec qui, lui aussi, m’a dit les choses en face. Encore un homme plein de franchise. Samassa partait numéro 1 et puis voilà. J’ai essayé d’apporter ce que je pouvais au club. Je suis très heureux d’avoir joué dans ce club, d’ailleurs. C’est un tout petit village qui réunissait en Ligue 2, à l’époque, plus de 10 000 spectateurs dans son stade. Et maintenant, le petit Guingamp a gagné la Coupe de France, se refait un nom en Ligue 1… C’est beau. Encore plus quand on voit qu’ils sont au milieu de Brest et Rennes.
Je prends mon petit café le matin et le week-end, je rejoins ma femme et mes enfants restés dans le Sud.

Justement, est-ce que vous ne regrettez pas de ne pas avoir participé, à Saint-Étienne et à Guingamp, à ces périodes fastes ?

C’est peut-être moi la bête noire ! (rires) Vous savez, on a toujours des regrets quand on quitte un club. C’est comme ça, c’est la vie. Mais il ne faut pas regretter ses choix. Quand je ne jouais pas à Saint-Étienne, que je jouais peu à Guingamp, il fallait assumer. Aujourd’hui, je me retrouve au Red Star et je suis content : j’ai retrouvé le plaisir d’être titulaire. Du coup, on espère faire quelque chose de bien, surtout pour les joueurs qui ont fait des sacrifices, ceux qui ont laissé leur famille en province pour aller jouer au Red Star. Comme moi.

Vous ne profitez pas de la capitale, un peu ?

Bah non… Je suis en banlieue, à Clichy. Je vais à l’entraînement, je rentre chez moi. Je prends mon petit café le matin et, le week-end, je rejoins ma femme et mes enfants restés dans le Sud.

Est-ce que vous resterez dans le foot à la fin de votre carrière ?

Je ne sais pas encore. C’est encore trop tôt. Et je peux vous dire qu’avec la préparation que je viens de faire, j’ai encore de belles années devant moi ! Et puis vous savez, le football, c’est aussi une passion, ça n’est pas qu’un métier. On a la chance d’en faire notre métier, mais par exemple, là, je suis retombé en National au Red Star. On est au statut amateur, même si le club fait tout pour que l’on n’ait rien à faire ou penser.

Je vous demande parce qu’à un moment, vous avez déclaré devenir peut-être comptable.

Oui, ça, c’était pendant mes études ! Je faisais des études de comptabilité que je n’ai pas terminées « à cause » du foot. Donc non, pas de comptabilité en fin de carrière. Je vais plutôt me diriger vers les marathons. Le préparateur physique du Red Star comprendra…

C’est jouable, la montée ?

Oui. Le recrutement a été fait en fonction. Mais tout le monde a envie de monter. Là, je viens de voir que Fréjus Saint-Raphaël a dit à Michel Estevan que c’était la montée en Ligue 2 ou il était viré. Il y a beaucoup de monde pour la montée. Estevan, c’est un entraîneur à l’ancienne. Avec de longs footings de 6000. Il s’est construit avec Arles-Avignon. Après, peut-être qu’il a changé sa méthode, mais à l’époque, il faisait comme ça…

Vous pensez pouvoir retrouver une place dans une équipe de Ligue 1 un jour ?

Dans le football, tout est envisageable. J’ai 34 ans, je suis plus proche de la fin que du début maintenant. Et même si un gardien peut jouer jusqu’à 38 ans, les clubs sont plus sur des jeunes qui sortent du centre de formation ou des jeunes étrangers. Mais tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir.

Il paraît que vous avez failli faire un stage à l’Atlético Madrid. Vrai ou faux ?

Ah bah… Vous me l’apprenez. Ben c’est bien. (il parle à son collègue) Stagiaire à l’Atlético Madrid, à 34 ans, c’est bien, non ? (il reprend) Non, en fait, à l’époque où je jouais à Cannes, j’ai appris qu’un agent m’avait proposé là-bas. Mais c’était un agent véreux, tout simplement. Il n’y a rien eu d’officiel.

Quelle est la chose la plus bizarre qui vous soit arrivée dans votre carrière ?

D’avoir pris un poteau dans la tête à Ajaccio en Coupe de la Ligue. Au premier tour, l’année où on arrive en finale avec Caen en 2004-2005. Il pleuvait et sur un arrêt, j’ai glissé et j’ai pris le poteau au-dessus de la tête. J’ai repris ma place quelques minutes plus tard, mais c’était assez violent.

Et le mec le plus fou ?

Ah, y en a eu, hein… Disons, Julien Ielsch (son coéquipier au Red Star). Sur le terrain, c’est un gros débile. C’est le mec qui court partout et pour rien. Il ne fait que gueuler. Je suis sincère, il est zinzin sur un terrain.

Folie encore, vous êtes l’un des rares footballeurs à vous être prononcé en faveur de la vidéo. Pourquoi ?

Ça peut servir dans les moments compliqués, sur certaines actions, où tout le monde fait la polémique : entraîneurs, joueurs, etc. Pourquoi on a réussi à installer la vidéo dans le rugby et pas dans le foot ? Peut-être que je dis ça parce que je suis gardien de but, mais il n’y a pas que ça. Quand on voit que pour un hors-jeu, un arbitre peut se faire frapper, ça devient grave. Excusez-moi, mais à un moment, il faut être habile. Si vous ne savez pas respecter les règles, on met la vidéo, point barre !
C’est fait : Johan Cruyff à Barcelone !

Par Matthieu Rostac

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