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Villas-Boas, voyage au bout de l’ennui

Par Clément Gavard
3 minutes
Villas-Boas, voyage au bout de l’ennui

Battus par Nîmes et Lens au Vélodrome en l'espace de quatre jours, l'OM et André Villas-Boas ne peuvent plus se cacher derrière des bons résultats pour faire oublier une immense collection de matchs chiants comme la pluie. Le technicien portugais était présenté, à juste titre, comme un très bon coup à son arrivée à Marseille. Un an et demi plus tard, l'histoire entre le club phocéen et AVB semble déjà toucher à sa fin. Un trop long voyage au bout de l'ennui.

Dans les couloirs du stade Bollaert, André Villas-Boas était presque fier. C’était la semaine dernière après la défaite de l’OM contre le PSG en Trophée des champions, et le technicien portugais décidait, une fois de plus, de caresser ses troupes dans le sens du poil : « Je pense qu’on a été la meilleure équipe, on ne mérite pas de perdre ce match. On était complets, sauf pour les buts. On a bien maîtrisé, on commençait à bien avancer jusqu’au penalty. Félicitations à Paris, mais on était meilleurs dans la surface, sur la pelouse, sur l’aspect tactique, physique, avec un bon état d’esprit. La meilleure équipe a perdu ce soir. » Une drôle de fanfaronnade qui a disparu au profit d’un visage fermé ce mercredi soir après la nouvelle défaite de Marseille à la maison contre Lens (0-1), trois jours après celle contre Nîmes (1-2), au bout d’une prestation effarante. Et qui renforce un constat qui dure depuis maintenant de nombreux mois, voire même depuis le début du mandat de Villas-Boas : son OM est chiant à mourir.

Le sens des défaites

Les résultats en trompe-l’œil de la première partie de saison ne pouvaient pas durer éternellement. En championnat, l’OM sort d’un triptyque Dijon-Nîmes-Lens avec un petit point sur neuf possibles, et surtout des performances toutes aussi abominables les unes que les autres. Un collectif réduit au néant, des cadres défaillants, trop peu de mouvements et une incapacité à créer le danger sur les buts adverses (8 tirs par match en moyenne cette saison, 17e de Ligue 1 dans ce domaine devant Reims, Nîmes et Dijon). Déjà entré dans le livre des records en Ligue des champions dans une poule moins corsée qu’en 2013, l’OM s’amuse aussi à repousser les limites de la médiocrité en posant des colles aux statisticiens d’Opta. Exemple ce soir : Marseille a tiré une seule fois en première période, quelque chose d’inédit depuis que la société amoureuse des chiffres analyse le championnat de France (2006-2007). Ce n’est même pas un accident, c’est un éternel recommencement : l’OM est aussi chiant qu’un épisode de The Walking Dead. Et ses acteurs presque aussi ridicules dans le jeu que ceux campant le rôle des flics dans le succès interplanétaire Lupin. À commencer par André Villas-Boas.

L’entraîneur portugais n’est pas aidé par ses cadres défaillants, ni par son président à la ramasse, mais il est le principal responsable des bouillies proposées par l’OM depuis près d’un an. La deuxième place obtenue après 28 journées de championnat la saison passée ressemble à un mirage qui a déjà disparu. Plus personne n’est dupe. Le Special Two aura réussi à tenir son groupe le temps d’une saison tronquée, faisant de Marseille une équipe pleine de rigueur et de caractère. Une méthode qui ne dure qu’un (petit) temps quand tout le reste est un désert. Les beaux discours, eux, ne suffisent plus à faire oublier les vérités du terrain. Les fausses colères, les petites piques envoyées au PSG pour plaire aux supporters, ou encore le coup de pression contre un journaliste local dans la salle de presse du Roazhon Park en décembre dernier sont autant d’éléments de communication qui traduisent un malaise chez Villas-Boas. Ce dernier aurait menacé de démissionner après le revers contre Nîmes, selon les informations de RMC Sport, au point de faire planer le doute sur son avenir à court terme. Ce soir, le coach de 43 ans s’est contenté de saluer « l’état d’esprit » affiché par ses joueurs (oui, oui), avant d’envoyer un message à peine crypté : « Je suis à la disposition de ma direction. Je ne suis pas là pour leur casser les couilles. S’ils décident que je ne suis pas au niveau concernant les résultats, alors ce sera le moment de partir. S’il y a besoin de changement, je me tiens à leur disposition. » On a connu des pots de départ plus émouvants.

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