A ce jeu-là, le sous-marin jaune a une longueur d'avance. En championnat, l'ancienne équipe de Robert Pirès est la seule capable de suivre le rythme des deux caïds. Surtout, les liquettes jaunes sont les seules à avoir bousculé les Catalans depuis le début de saison (défaite 1-3 au Nou Camp après une grosse première mi-temps). Pourtant l'effectif ne regorge pas de méga-stars. Deux buteurs doués mais échappant à toutes les captations médiatiques (Rossi et Nilmar, huit buts chacun en Liga). Un gardien solide mais dans l'ombre (Diego Lopez), des milieux travailleurs (Senna, Bruno, Borja, Cani) et deux champions du monde catégories “tout sauf sexy” (Marchena et Capdevilla). Oui, l'équipe de Garrido est un collectif plutôt qu'une somme d'individualités. Il faut dire que la crise économique est passée par là...
Pas de pognon mais du jeu
Cet été, les Jaunes ont considérablement réduit les frais. Un budget baissé de 20 millions d'euros, des fins de contrats (Pirès, Javi Venta) et des départs (Godin, Llorente) pas spécialement remplacés. Seuls Marchena et Valero sont arrivés et le coach a dû faire avec ce qu'il avait sous la main. C'est-à-dire pas grand-chose. Mais c'était sans compter sur l'apport intrinsèque de Juan-Carlos Garrido. Ancien coach de l'équipe B et responsable de la formation jaune pendant près d'une décennie, le coach a brillamment pris le pas d'Ernesto Valverde et sauvé l'équipe du naufrage l'an dernier. Depuis, l'Ibère s'appuie au maximum sur le vivier local et relance les causes perdues comme Senna ou Cazorla, sans parler du coup de génie Borja Valero. Le milieu de terrain est le métronome de l'entrejeu. Garrido a sous la main un effectif ultra jeune (seulement quatre trentenaires) et la filière argentine marche toujours à plein régime. Ils sont quatre dans l'effectif (Gonzalo, Caceres, Ruben et Mussachio). En résumé, il bricole et ça marche.
De toute façon, Garrido ne s'est pas fait chier. Le jeu est limpide et basé sur trois axes fondamentaux : rapidité de transmission, possession et profondeur. Une sainte trinité qui fait effet, surtout à la maison où 21 000 fanatiques se sont abonnés au Madrigal pour suivre les épopées des leurs (toujours invaincus à la casa où seul Valence est venu prendre un point). Car mine de rien, hormis de la céramique et l'ancienne maison de Pascal Cygan, il n'y a rien à voir à Villarreal. Pourtant il faudra s'y habituer. L'année prochaine, les hommes de Garrido devraient jouer la coupe aux grandes oreilles. Séville est prévenu...
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