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Vilanova, le grand mix

Par Javier Prieto-Santos
Vilanova, le grand mix

En ce samedi matin, Tito Vilanova n'est plus le coach du FC Barcelone. Son président Sandro Rosell l'a annoncé hier soir lors d'une conférence de presse organisée à la hâte par le club. La raison : une rechute de son cancer d'une glande parotide. Un énième coup du sort pour un type dont la vie de coach principal au Barça n'aura jamais vraiment été une sinécure.

C’était prévisible, c’est désormais officiel : Tito Vilanova n’est plus l’entraîneur du Barça. Victime d’une nouvelle rechute de son cancer des glandes salivaires, le coach catalan est contraint, cette fois-ci, de rendre les armes pour s’occuper réellement de sa santé. C’est le président Rosell qui s’est chargé d’annoncer le départ forcé de son désormais ex-entraîneur : « Après avoir évalué les résultats des examens médicaux routiniers de Tito, les médecins ont décidé d’adopter un nouveau traitement pour contrôler la maladie. Un traitement incompatible avec la responsabilité d’entraîneur. C’est un coup très dur pour le Barça. » C’est aussi et surtout un coup très dur pour Vilanova. À la fin de la dernière Liga, l’ancien adjoint de Pep avait assuré qu’il serait toujours en poste la saison prochaine : « Je ne peux pas le dire plus fort, ni plus clair : je vais continuer à entraîner le Barça. Les médecins m’ont donné leur feu vert et je vais les écouter. » À l’époque et malgré le titre et le record de points historique glanés par son équipe, la continuité de Vilanova était déjà un véritable casse-tête pour les dirigeants du club. Affaibli par la maladie et contraint de se déplacer à New-York pour suivre son traitement, Tito avait cruellement fait défaut à une équipe orpheline d’indications tactiques. Malgré la présence de Jordi Roura, son adjoint, Vilanova n’avait rien pu faire contre le spleen qui s’était abattu progressivement sur le jeu du Barça en fin de saison. Lorsqu’il revient au club après deux mois de convalescence, il est déjà trop tard. Le Bayern se fait d’ailleurs un malin plaisir de le lui faire remarquer. Malgré tout, Tito s’accroche à son poste comme il peut. Et pour cause : Vilanova sait qu’il est en position de force vis-à-vis de Rosell. En effet, après des années de communication « Unicef » , le Barça ne peut évidemment pas se suicider médiatiquement en le virant. Tout est véritablement remis en cause il y a un mois et demi, lorsque Vilanova réalise une nouvelle série de tests médicaux. Les résultats des analyses sont désastreux et révèlent alors que l’état du coach a empiré. Tito doit souffler et laisser échapper ce qui lui tient finalement plus à cœur que sa propre santé : le Barça.

Guardiola, un visiteur new-yorkais peu assidu

Depuis le début de l’été et malgré la signature de Neymar, le Barça navigue dans des eaux particulièrement troubles. Le départ pour une bouchée de pain de Villa, la vente de Thiago Alcántara, le feuilleton Thiago Silva… Bizarrement, Vilanova, qui a toujours été plutôt actif en matière de mercato (le retour de Piqué et Fàbregas, c’est lui, pas Pep), a brillé par son absence. Ces dernières semaines, la planification sportive a d’ailleurs exclusivement été gérée par Rosell et Zubizarreta. Vilanova savait-il depuis longtemps que ses jours en blaugrana étaient comptés ? Sans doute. Le fait qu’il s’exprime peu sur l’arrivée de l’astre brésilien et qu’il ne s’inquiète pas publiquement de l’été digne de Pékin Express d’un Lionel Messi encore blessé laisse songeur. En réalité, il aura fallu que Guardiola dégaine contre ses anciens dirigeants pour que Vilanova pointe le bout de son nez en conférence de presse. Quelques jours auparavant, Odílio Rodrigues, vice-président de Santos, avait révélé que Guardiola avait soi-disant tenté de convaincre Neymar de le rejoindre en Bavière en égratignant Vilanova : « Tito, ne saura pas vous utiliser ensemble, toi et Messi. » Cette révélation a véritablement mis le feu aux poudres à la relation entre Pep, Tito et Rosell. Guardiola, qui n’a jamais vraiment digéré la manière dont s’était déroulée la nomination de Vilanova – elle avait eu lieu lors de la conférence de presse pendant laquelle Pep annonçait son départ du club et Pep découvrait en même temps que les journalistes le nom de son successeur, bizarrement absent ce jour-là -, a rapidement dégainé contre son ancien boss, coupable selon lui de filtrer des informations à la presse dans le seul but d’écorner son image. Passablement énervé, Pep avait alors vidé son sac comme jamais pour l’une de ses premières conf’ de presse en tant que coach du Bayern : « Cette année, certaines limites ont été franchies, mais utiliser la maladie de Tito pour me faire du mal, c’est quelque chose que je n’oublierai jamais. Tito, je l’ai vu à New-York et si l’on ne s’est pas vus plus, c’est parce que ça n’était pas possible. Est-ce que réellement vous croyez que je souhaite du mal à un coéquipier qui a été à mes côtés pendant tant d’années ? Penser ça, c’est de très mauvais goût. » Col du polo relevé pour cacher ses cicatrices au cou, Vilanova avait immédiatement rebondi sur la saillie de Pep. Pour le contredire : « Personne au club n’a utilisé ma maladie pour l’attaquer. Pep m’a rendu visite une fois à New-York, au début, mais quand je suis retourné là-bas pour ma récupération, il n’est pas venu me voir une seule fois en deux mois. C’était mon ami et j’avais besoin de lui, mais je ne l’ai pas vu. » Il y a un an, lors de sa présentation officielle en tant que nouvel entraîneur du Barça, Vilanova avait déjà commencé son mandat en évoquant le spectre de Pep. Un spectre qui l’a suivi jusqu’à sa dernière apparition publique avant l’annonce de son départ. Si la boucle est bouclée, les plaies entre les deux hommes sont très loin d’être pansées.

Messi dans l’axe, c’est lui

Lorsque Pep décide de mettre fin à son étape au Barça, il a dans l’idée que son adjoint de l’époque va en faire de même. Radical dans ses choix, Guardiola se garde bien d’évoquer le mot « fin de cycle » , mais espère secrètement que sa formule magique ne lui survivra pas. Le Barça, lui, n’a qu’une idée en tête : surfer sur la vague du succès. Opportuniste, Rosell propose à Vilanova le poste d’entraîneur sans consulter Guardiola au préalable. Pep n’a toujours pas digéré cette manœuvre de son dirigeant et la décision de Vilanova de continuer un projet dont il se sent le véritable père fondateur. Vilanova sait alors qu’en passant de l’ombre à la lumière, il va devoir conjuguer entre ce malaise et les comparaisons odieuses avec Guardiola. Sans surprise, il cherche à s’affirmer d’entrée. « C’est moi qui préparait le travail sur le terrain quand on bossait ensemble, donc le monde ne va pas s’écrouler avec son départ » , jurait-il ainsi en début de saison dernière. Faire oublier Pep, un entraîneur avec 14 titres avec le Barça, a été à la fois le moteur et le drame de Vilanova. Même si ce dernier évitait de prononcer le nom du crâne chauve en public (il l’appelait toujours « mon prédécesseur » ), il n’y est véritablement jamais parvenu aux yeux des socios. Si son charisme était défaillant, ses compétences, elles, étaient pourtant bien réelles. Vilanova est en effet celui qui a conseillé à Guardiola de placer Messi (la Pulga, Cesc et Piqué étaient d’ailleurs sous ses ordres lorsqu’il était coach des cadets de la Masia) dans l’axe avec le succès que tout le monde connaît. C’est aussi celui qui a milité pour que l’inconnu Busquets soit titulaire à la place de Touré. Enfin, c’est lui également qui a imaginé la relance défensive si caractéristique du Barça : Valdés, au pied pour un Piqué pratiquement excentré au poteau de corner. C’est pour que son travail et son apport au Barça le plus triomphal de l’histoire soit enfin reconnu que Vilanova a véritablement mis entre parenthèses sa santé. Soucieux de marquer le club de son empreinte, Vilanova réalise une première phase de matchs aller historique : 18 victoires consécutives et un nul (contre le Real). Son Barça est plus vertical, plus tranchant. Mais aussi moins dominateur et solide défensivement que celui de son prédécesseur. Obsédé par un titre qui le rendrait crédible aux yeux de tous, Vilanova oublie de faire tourner ses cadres. Xavi, Puyol, Busquets ou encore Messi (pour ne citer qu’eux) finissent la saison complètement cramés. Peu importe, Vilanova veut gagner et en oublie même la Masia et la gestion des egos (Cf. Villa vs Messi et Thiago). Le Barça finit champion de Liga, mais tout le monde semble s’en foutre. Le Bayern est passé par là et surtout l’entreprise de démolition du Mou à Madrid accapare toute l’attention de fin de saison. Frustrant. Tito, l’homme qui voulait effacer les traces guardiolesques de son passé, n’a malheureusement pas pu profiter pleinement de son seul succès en tant qu’entraîneur. Sa maladie l’empêche désormais de s’inscrire dans le futur du club. Comble du destin, le Barça affrontera pour son premier match amical d’intersaison le Bayern rodé de Guardiola le 24 juillet prochain. La vie est une belle salope parfois.

Par Javier Prieto-Santos

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