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Verratti l’insolent, Payet le fantôme

Par Swann Borsellino et Charles Alf Lafon
5 minutes
Verratti l’insolent, Payet le fantôme

Toujours aussi insolent devant sa surface, Marco Verratti a livré une heure de jeu XXL avant d'être remplacé par Yohan Cabaye. Transparent, Dimitri Payet n'a pas aidé un OM entreprenant à tromper Sirigu.

Paris Saint-Germain

Sirigu (6) : Canardé sans répit en début de match, le Sirigu, espèce protégée, doit sa survie à l’imprécision des chasseurs sudistes, qui n’avaient ni foi, ni foie. Généreux, a refilé la balle à Gignac pour lui offrir un duel, qui la lui a rendue par politesse. Sinon, autoritaire dans les airs, impeccable aux duels, carré dans les arrêts.

Aurier (7) : Il suffisait de presque rien pour que Serge retrouve son niveau toulousain. C’est maintenant chose faite. Parc et Serge, amour au match de football.

Thiago Silva (6,5) : Le patron est de retour. Sobre, efficace, précieux. Un jean bien coupé, qui fait de jolies fesses mais dans lequel on est confort.

David Luiz (6) : Tahiti Bob était bien parti pour justifier son surnom de branquignole, entre air interventions et rush foirés. Heureusement, il s’est bien rattrapé en deuxième mi-temps. Pas impossible que Blanc foute de la Ritaline dans sa gourde à la mi-temps.

Maxwell (6) : James Clerk Maxwell est un physicien et mathématicien écossais. En 1931, pour le centenaire de sa naissance, Einstein décrivait ses travaux comme les « plus profonds et fructueux que la physique ait connu depuis le temps de Newton » . Pourtant, tout le monde ou presque l’a oublié. C’est un peu le destin qui attend le Brésilien.

Verratti (8) : L’insolence en personne. Positionné en sentinelle, tous les ballons sont passés par lui, et il les a tous sortis. Absolument pas emmerdé par le pressing marseillais, il s’est même permis de faire peur à Payet en 1vs1 dans la surface, et n’a pas pris de jaune. Chouchou grandit.

Matuidi (6) : « Oh oh oh, les saligauds ! Un veilleur de nuit noir ! Ça si c’est pas un coup dans le dos ! C’est dégoûtant. Juste pour que l’on ne le voit pas. » Benoît Poelvoorde, trop en avance.

Lavezzi (5,5) : S’il a donné une belle passe décisive, on peut être certain qu’il ambiancera plus le dancefloor ce soir que son couloir.

Pastore (6,5) : L’insolence faite homme. S’il avait été en 69 à Berlin-Est, le mur n’aurait pas mis aussi longtemps à tomber.

Cavani (6,5) : Il passe son match à tout rater, à faire tous les mauvais choix, à perdre tous les ballons. Tu passes ton match à l’insulter, cette espèce d’arnaque insupportable. À la fin, il marque. Du coup, tu ne sais plus si tu l’aimes ou si tu le détestes. Depuis, tu lis beaucoup La Confusion des sentiments de Zweig.

Lucas (7) Comme d’hab, sa vitesse a mis à mal la défense adverse. Sauf que cette fois, au lieu de faire un rush de 60 mètres pour rien, il a mis un but du bout du pied en taclant. Moins spectaculaire, mais bien plus utile.

Cabaye (6) : L’expulsion d’Imbula est déjà sa meilleure action sous les couleurs du PSG.

Ibrahimović (10) : Le mec est entré comme pour faire son jubilé. Tant pis si Mandanda n’a pas joué le jeu en stoppant ses louches.

Marquinhos (-) : Le fameux changement en 10 pour un défenseur central pour fermer la boutique. En même temps, facile de s’imaginer lui acheter une bouteille de vodka et des chewing-gums à trois heures du mat’.

Olympique de Marseille

Mandanda (6) : Une partie sans histoire, comme souvent au Parc des Princes. En même temps, si ses coéquipiers cadrent autant à l’entraînement qu’en match, c’est sûr que ce n’est pas facile de progresser. Une belle présence sur les inexactitudes de Zlatan en seconde mi-temps et sur Cavani en première.

Dja Djédjé (5,5) : Concrètement, le seul à lui avoir mis la misère, c’est Laurent Blanc. À la rue sur le décalage de Cavani qui lance le but de Lucas, Brice s’est battu avec sa hargne et avec ses armes. En l’occurrence arc d’Indien en plastique avec la flèche ventouse. Oui, le cadeau que vous offrait à Noël cet oncle qui n’avait pas de thunes. Toujours est-il qu’avec, on peut toujours crever un œil.

Fanni (4,5) : Ridicule en mode aplati. Un panini, nini.

Nkoulou (6) : Un homme qui défend avec classe, qui revient de loin après une période de doute. Seul au monde dans sa défense, il a dansé avec les stars. Corneille.

Mendy (3) : Comment ne pas respecter un homme qui perpétue les traditions ? Le Parc voulait son Mendy, il l’a eu. Centre en tribunes, défense aléatoire, quasi-but de l’année sans le faire exprès, le latéral phocéen a réalisé la prestation parfaite. Avec un peu de bol, il pourra finir en Inde.

Lemina (6) : Bien meilleur à son poste que lorsque Marcelo Bielsa l’oblige à occuper le côté droit de la défense, Mario a fait preuve de beaucoup d’envie, mais de trop peu d’expérience. Mario Le Minot.

Imbula (4) : Ce dimanche soir, l’élève n’a pas dépassé le maître. Et tant pis si Giannelli Imbula a deux mois et 20 centimètres de plus que Marco Verratti. Extrêmement sévère, son expulsion aura peut-être le mérite de lui apprendre à lâcher la balle un peu plus tôt.

Thauvin (2) : La dernière fois que des millions de personnes ont autant cru en quelqu’un qui n’est jamais venu, c’était le père Noël. Champion du monde de la frappe écrasée, Florian a quand même fait quelque chose de bien et de rare ce dimanche : il a donné le sourire aux supporters du LOSC.

Alessandrini (5,5) : Si, au coup d’envoi, il y en avait bien un qui avait envie de détruire le Paris Saint-Germain, c’était Romain Alessandrini. S’il y en a un qui a gagné la partie de cache-cache phocéenne de la seconde période, c’est Romain Alessandrini. Seul à avoir daigné cadrer une frappe, l’ancien Rennais s’est battu comme il pouvait. C’est-à-dire seul avec André-Pierre Gignac sur le front de l’attaque.

Payet (2) : L’intermittent a fait ses heures, alors l’intermittent arrête de travailler. Scandaleux dans le dernier geste, fainéant dans la tâche défensive, Dimitri a rappelé à son petit monde que les blockbusters, ça n’était pas son truc. Ce soir, on lui proposait le premier rôle d’Interstellar, mais il a fini figurant dans un Christophe Honoré. Non, il ne vendait pas de roses à Louis Garrel.

Gignac (5) : Il a couru comme un buffle, s’est battu comme un chien, a motivé ses troupes comme une lionne, mais a joué comme un âne. Inutile de dire qu’avec ce piqué bas de gamme préféré à la passe facile pour Alessandrini, André-Pierre ne s’est pas fait 30 millions d’amis.

Barrada (non noté) : Il n’est jamais entré dans son match. En même temps, le mec a dû se demander pourquoi il n’a pas remplacé Payet pendant un quart d’heure.

Batshuayi (3) : Ne jamais jouer et se retrouver soudainement coincé entre Thiago Silva et David Luiz, c’est compliqué.

À lire : le compte-rendu du match

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