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Valbuena, l’homme de la situation
Ce jeudi soir, l'OL reçoit le Beşiktaş en quart de finale aller de Ligue Europa. Un match capital dans la saison des Lyonnais, et qui s'annonce bouillant. S'il y a un homme capable de gérer la situation, c'est bien Mathieu Valbuena.
« Après avoir éliminé la Roma, j’ai dit : « Moi, je veux Beşiktaş. »Parce que ça va être chaud ! J’ai déjà joué à Beşiktaş et Fenerbahçe, et j’aime ces ambiances. Je ne suis jamais entré sur un terrain en ayant le trac. » Il y a quelques jours, dans une interview accordée à Planète Lyon, Mathieu Valbuena faisait part de sa motivation à l’approche du quart de finale de Ligue Europa contre le Beşiktaş Istanbul. Une chose est sûre, avec les 15 000 Turcs chauffés à blanc qui vont débarquer à Lyon pour le rendez-vous, Valbuena va être servi en matière d’ambiance électrique. Une atmosphère encore plus particulière quand on sait que l’OL joue là sa dernière chance de réussir sa saison. Largué du podium en championnat avec déjà douze défaites au compteur en Ligue 1, récemment humilié à domicile par Lorient (1-4), Lyon ne peut plus compter que sur une épopée en Coupe d’Europe pour sauver les apparences. Et pourquoi pas une victoire finale pour accrocher une place en Ligue des champions. Autant d’éléments qui font que Mathieu Valbuena sera servi en matière de pression. Mais que les supporters lyonnais se rassurent, Petit Vélo ne blague pas lorsqu’il dit qu’il sera l’homme de la situation.
« J’aime quand il y a de la haine »
S’il y a bien une chose qui n’effraie pas l’ancien Marseillais, c’est l’hostilité du public adverse. « Vous allez dire que je suis fou ou maso, mais moi, j’aime quand il y a de la haine, de la tension pendant un match. Ça me motive encore plus, ça me transcende » , détaille-t-il, toujours dans la même interview. Il n’y a qu’à se souvenir de son match au Vélodrome en septembre 2015. Confronté à Marseille pour la première fois depuis son retour de Russie, il est pris en grippe par les supporters phocéens, qui l’accusent de trahison en ayant signé à l’OL. Sifflets, insultes, jets de projectiles, pantin à son effigie pendu dans les tribunes, le déferlement est violent. Sur le terrain également, où ses anciens coéquipiers semblent bien plus préoccupés par le fait de le découper plutôt que marquer des buts. Pas grave, Valbuena sort un match de patron et est même à deux doigts de donner la victoire aux Lyonnais d’une superbe reprise de volée dans les arrêts de jeu.
De toute manière, Mathieu Valbuena a construit sa carrière grâce à quelques coups d’éclat dans les matchs importants. Notamment en Coupe d’Europe. Le 3 octobre 2007, à Anfield, il fait figure de surprise lorsque Éric Gerets couche son nom sur la feuille de match. Résultat : un but incroyable sous la barre de Pepe Reina dans le dernier quart d’heure, pour signer la première victoire d’un club français dans l’antre des Reds. Le 6 décembre 2012, alors qu’il a perdu la confiance de Didier Deschamps depuis quelques semaines, c’est lui qui entre en jeu pour expédier le ballon dans la lucarne contre Dortmund au Westfallonstadion. Histoire de qualifier l’OM pour les huitièmes de finale. Le 23 novembre 2010, encore une fois pour qualifier Marseille pour la phase finale, c’est encore lui qui ouvre le score contre le Spartak Moscou d’un but spectaculaire. Bref, les grands rendez-vous n’effraient en aucun cas Mathieu Valbuena.
« Je suis plus fort que mes problèmes »
Une capacité à se transcender lorsque le niveau et la pression s’élèvent qui tient à son parcours. Constamment freiné depuis le début de sa carrière, de l’éviction du centre de formation au bizutage à Marseille, en passant par les coups reçus en amateur avec Libourne et les moqueries sur sa petite taille, Valbuena revient plus fort après chaque épreuve. Et vu les épreuves qu’il a traversées ces derniers mois – l’affaire de la sextape, l’Euro 2016 manqué – Petit Vélo ne peut que tout exploser. « Je suis plus fort que mes problèmes, les critiques, les détracteurs… Même si je ne suis pas un surhomme, la force mentale, c’est vrai, c’est le fil conducteur de ma carrière, de tout ce que j’ai vécu depuis le début » , concède-t-il. La pente, cela fait quelques mois qu’il a commencé à la remonter. Avec huit buts et sept passes décisives, il signe l’une des meilleures saisons de sa carrière, au moins sur le plan statistique. Au point qu’il est devenu indispensable au bon fonctionnement du onze lyonnais, en atteste la déroute de ce week-end face à Lorient, où il a débuté sur le banc en compagnie d’Alexandre Lacazette. La double confrontation contre le Beşiktaş doit être le point d’orgue de sa renaissance. Le coup d’éclat qui scelle définitivement le retour de l’immense petit bonhomme aux affaires.
Par Kevin Charnay