- Serie A
- 25e journée
Une journée de frissons
La Serie A ne s'arrête plus de frissonner. Le Napoli se lance à l'assaut du Milan AC, la Juve règle ses comptes avec l'Inter, pendant que la Lazio et l'Udinese continuent leur bonhomme de chemin. Enfin un championnat où il n'y a pas que deux équipes.
C’est vrai. En Italie, il n’y a pas Messi et ses vingt-quatre buts en vingt-trois journées. C’est vrai. En Italie, il n’y a pas Wayne Rooney et sa bicyclette folle. Mais en Italie, on vibre. On vibre pour ce Milan AC qui continue de mener la danse. On vibre pour ce Napoli qui se prend à rêver grâce à Cavani. On vibre pour cette Lazio, relégable l’an dernier, troisième cette saison. On vibre pour cette Udinese, belle réalité qui rappelle le Foggia de Zeman. On vibre pour cette Juve, qui terrasse les mauvaises langues et son passé en l’espace d’une soirée. Et on vibre tout simplement pour l’avalanche de buts que nous offre les attaquants transalpins depuis quelques journées. Trente-et-un buts la semaine dernière. Trente-deux cette semaine. N’ayons pas peur de le dire : cela faisait bien longtemps que l’on ne s’était pas autant régalé en Serie A. Et putain que c’est bon.
Samedi, Milan ouvre le bal de cette 25ème journée en recevant Parme. Quinze minutes et le match est déjà plié : deux actions sublimes permettent à Seedorf et Cassano de se distinguer. Milan joue les yeux fermés et envoie valser les critiques reçues les semaines passées. En seconde période, Robinho entre et Cassano lui offre deux caviars en cinq minutes pour tuer le match. 4-0. C’est net, c’est propre, c’est frisson. Une victoire qui permet aux Rossoneri de faire le plein de confiance et de mettre la pression sur le Napoli, attendu le soir même à Rome. Tu parles. Les Napolitains abattent les Romains, méconnaissables de médiocrité. Cavani s’impose en nouveau Roi d’Italie. Vingt buts en vingt-cinq journées, Naples deuxième à trois points du leader : c’est Diego qui doit être fier. La Roma, en revanche, s’enfonce. Pour la première fois depuis bien longtemps, elle sort de la zone européenne. Ça, c’est surement à cause de l’absence d’Adriano.
Face au rythme endiablé du Milan AC et du Napoli, les poursuivants n’ont pas intérêt à ralentir. Le test le plus difficile est évidemment pour l’Inter Milan, attendue par son ennemie jurée, la Juventus. Test manqué, donc, puisque les joueurs interistes s’inclinent pour la deuxième fois depuis l’arrivée de Leonardo (1-0). La Juve, elle, revit. Merci qui ? Merci Matri.
Le faux-pas de l’Inter permet à la Lazio Rome de s’emparer de la troisième place. Bloqués par le Chievo la semaine dernière (1-1), les Biancocelesti ont annihilé une équipe de Brescia criante de faiblesse. Les joueurs d’Edy Reja n’ont pas forcé leur talent : deux buts de la tête, un par mi-temps, signés Gonzalez (sorte de frère jumeau de Cavani) et le sergent Kozak. Brescia devra montrer bien plus pour espérer se sauver. Pour la Lazio, en revanche, la magnifique course à l’Europe continue. Les tifosi vont-ils encore oser siffler Reja lors du prochain match? Et quelqu’un va-t-il encore oser dire que Di Natale n’est pas un grand attaquant ? Le buteur de l’Udinese s’est offert un énième doublé (dix-huit buts cette saison, quarante-sept sur les deux dernières), sur la pelouse de Cesena (3-0). Le club du Frioul joue bien régale, et s’offre ce soir une cinquième place inespérée après cinq journées, lorsqu’il était dernier avec un malheureux petit point. Ce succès ne fait pas les affaires de Palerme. A 13h23, lorsque Nocerino donne l’avantage aux siens face à la Fiorentina, les Siciliens sont quatrièmes. Et puis le hara-kiri. La Viola sort d’une léthargie qui dure depuis quasiment vingt-cinq journées et plante trois buts en dix-huit minutes par Camporese, Bovo (c.s.c) et Montolivo. Palerme, qui avait gagné 4-2 à Lecce la semaine passée, sort vaincu avec le même score dans les dents. Zamparini est fou furieux, Mihajlovic fou heureux. Palerme se fait même doubler par la Juve et termine cette mauvaise journée à la septième place. A oublier.
Le 13 février restera également comme le jour de la renaissance de la Sampdoria. Apathique et sans envie depuis les départs de Cassano et Pazzini, l’équipe de Di Carlo a retrouvé des couleurs. Leur match face à Bologne n’aura duré que quinze minutes, le temps pour Palombo, Gastaldello et Maccarone de claquer trois perles dans les cages de Bologne. Sonnés, les Bolognais retrouvent la sauce en deuxième période, mais trop tard pour revenir au score (3-1). La Samp se rapproche ainsi du Chievo qui, après avoir battu le Napoli et tenu en échec la Lazio, s’est fait écrabouiller par Cagliari (4-1). Nené a signé un doublé. Au moins un des deux Nené marque des buts quand l’hiver se pointe.
Dans le bas de tableau, la victoire-frisson du jour est pour Catane. Menés 2-1 à dix minutes du terme par Lecce, concurrent direct au maintien, les joueurs de Diego Simeone sont allés puiser des ressources incroyables pour s’imposer, au terme d’un final digne d’un thriller hitchcockien (3-2). Le héros de la journée se nomme Francesco Lodi, arrivé au mercato, et auteur des deux buts vainqueurs, tous deux sur coup-franc. En Italie, recevoir les « Lodi » revient à obtenir les félicitations du jury. Lodi, lui, aura les félicitations de Simeone. Ce n’est déjà pas si mal. Enfin, Bari, la lanterne rouge, a pris un point face au déprimant Genoa de Ballardini (0-0). Il fallait bien un match soporifique pour se remettre de toutes les autres émotions.
Eric Maggiori
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