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Une Concachampions pour Cesar Delgado

Par Thomas Goubin
4 minutes
Une Concachampions pour Cesar Delgado

Mercredi soir, les Rayados Monterrey de Cesar Delgado se sont qualifiés pour le Mondial des clubs en remportant la Concachampions, la Ligue des champions de la CONCACAF, aux dépens de leurs compatriotes du Santos Laguna. Découverte d'une compétition justement méconnue.

Une compétition où trois clubs d’un même pays se tiennent compagnie en demi-finale peut-elle vraiment être prise au sérieuse ? Oui, si elle révèle la domination momentanée d’un pays. L’Espagne, par exemple, en Europe League. Ou l’Angleterre, il n’y a pas si longtemps, en Ligue des champions. Mais quand cette présence quasi hégémonique devient une constante, permis est de douter de l’intérêt d’un tournoi.

Comme l’a confirmé cette finale 100% aztèque, disputée entre les Rayados Monterrey de Cesar Delgado et le Santos Laguna de Marc Crosas (2-0, 1-2), le Mexique écrase la Ligue des champions de la CONCACAF. L’an dernier, le Real Salt Lake s’était bien immiscé jusque l’échéance ultime, mais cette présence devait beaucoup à la configuration d’un tableau où les quatre représentants du géant vert s’étaient entre-éliminés dès les quarts de finale. La preuve ? Lors de l’édition précédente, 2009-2010 donc, c’est une armée mexicaine qui avait envahi le dernier carré (Pumas, Cruz Azul, Toluca, Pachuca).
Des nouvelles de Marc Crosas

Surnommé Concachafa au Mexique, autrement dit, la Coupe « contrefaçonnée » , la Concachampions envoie les mangeurs de burgers et de tacos disputer des rencontres sur des pelouses et stades pas vraiment homologués, au Panama, au Guatemala, ou au Honduras. Cette saison, la qualité de la finale ne pouvait toutefois être discutée. Deux poids lourd du championnat mexicain se rencontraient. Deux clubs du nord du pays, la zone géographique qui domine à présent le football aztèque au moment même où la violence des cartels l’ensanglante. Vainqueur à l’aller (2-0), grâce à un doublé de Humberto « El Chupete » Suazo, le meilleur buteur des éliminatoires de la zone CONMEBOL pour la Coupe du Monde 2010, les Rayados ont accroché leur qualification à la 82e minute sur un but du talentueux argentin Neri Cardozo. Terrible dénouement pour Santos, qui était parvenu à refaire son retard. Le club de Marc Crosas et Herculez Gomez perd là sa cinquième finale en deux ans, toutes compétitions confondues. Comment dit-on loser au Mexique ?

Depuis 2008, la Concachampions présente une format calqué sur la Ligue des champions : un tour préliminaire pour écrémer, puis seize équipes réparties au sein de quatre poules. Une formule qui amenuise les risques d’une élimination prématurée pour les gros. Avant la création de cette phase de poule, des clubs costa-riciens (le Deportivo Saprissa en 2005, par exemple) parvenaient parfois à triompher du géant d’Amérique centrale et de son grand voisin du nord. Les Etats-Unis d’Amérique, parlons-en justement. La présence du Real Salt Lake en finale l’an dernier, qui avait bien résisté aux Rayados, laissait penser que l’écart se resserrait entre représentants d’une MLS en progrès, et clubs aztèques se reposant trop souvent sur leurs lauriers. Nouvel indice de cette contestation gringo, la victoire du FC Dallas sur la pelouse des Pumas, d’entrée de phase de poule.

Mexique > USA

Au départ de l’épreuve, mexicains et ricains partent sur un pied d’égalité, chacun alignant quatre clubs. Cette saison, le Los Angeles Galaxy, champion de MLS en titre, s’annonçait comme le gros morceau US. Mais Donovan et consorts ont chuté en quart de finale face au Toronto FC, qui se fera corriger en demies par le Santos Laguna (6-2, au retour). Le constat est net, le Mexique conserve toujours une longueur d’avance sur le grand voisin du nord, même si le caractère bicéphale de la zone CONCACAF ne peut être contesté. Des quarts de finaliste, l’Isidro Metapan, représentant du Salvador, était le seul à ne pas disputer le championnat aztèque ou la MLS. Quant aux clubs caribéens, comme les Dominicains du Tempête FC, ils se font en général sortir dès le tour préliminaire.

Comme en 2011, ce sont donc les Rayados qui représenteront la zone CONCACAF lors du Mondial des Clubs. En décembre dernier, le club de Cesar Delgado avait débarqué avec d’immenses ambitions au Japon, mais s’était fait sortir d’entrée par le Kashiwa Reysol. Les Rayados, où évolue quantité d’internationaux mexicains, dont Aldo de Nigris, un joueur courtisé par quelques 
écuries européennes, assurent toutefois avoir appris de ce cuisant échec. Les organisateurs de la Concachampions le souhaite de tout coeur, afin qu’une participation réussie du ressortissant mexicain contribue à une revalorisation à la hausse de leur tournoi.

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